Jean-Claude Deret a quitté la scène


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Le créateur de la série « Thierry la Fronde » avait choisi sa Sologne d’adoption pour sa retraite

Il est des destinées qui forcent le respect, la destinée de Claude Breitman, alias Jean-Claude Deret, est de celles-là : petits-fils d’une famille bourgeoise russe qui fuit la révolution tsariste, petit-fils de médecin et fils de Lucien Breitman, médecin à Romorantin et maire de Mennetou, père de l’actrice metteur en scène Zabou Breitman, il n’a eu de cesse de créer, d’écrire, de chanter et de rire jusqu’au bout. Un enfant de 95 ans, malicieux et impertinent, auteur de nombreuses chansons coquines, compositeur et interprète de talent, il sera resté le poète de la joie de vivre qu’il a transmis à sa fille Zabou.

Compositeur et chanteur

De sa famille russe il a hérité du goût pour la musique et le chant, et dès l’armistice de 45 signé, il est démobilisé et se produit sur les scènes parisiennes pour interpréter ses textes et musiques, les cabarets de Saint Germain des prés sont les témoins de ses premiers pas de chanteur et de comédien. Pourtant il avait commencé des études de médecine pour poursuivre la tradition familiale, mais très vite il comprend que sa destinée sera artistique.

Il dirigera plusieurs cabarets, dont deux célèbres qu’il a créés : Le Caveau de la Huchette et les Trois Mailletz.

Auteur d’une cinquantaine de chansons aux titres les plus loufoques les uns que les autres : « Concerto pour fils unique et aspirateur », « Le tango du vieux con », « Les marins de Sologne »… il égratigne toujours avec esprit et le rire pardonne tous ses excès.

Jusqu’au bout il gardera ce goût de la chansonnette hardie, bien franchouillarde et impertinente que sa fille Isabelle (Zabou à la scène) chantera de façon gaillarde.

Thierry la Fronde

Auteur d’une quinzaine de pièces de théâtre, c’est pourtant sa première série télévisée qui va en 1963 lui assurer une notoriété dans le milieu de la télévision avec les 52 épisodes de « Thierry la fronde ». La vedette masculine Jean-Claude Drouot fera tourner les têtes des jeunes femmes, et Jean-Claude Deret sera le méchant Messire Florent, son épouse Céline Léger et sa fille Zabou seront même au générique. Le tournage dans les rues médiévales de Mennetou et dans le château du Moulin à Lassay-sur-Croisne reste dans les mémoires locales et marque encore la cité médiévale qui se demande encore si Thierry la Fronde n’aurait pas vraiment existé… A tel point qu’une association Thierry la Fronde préserve sa mémoire et la fait revivre à travers les Fêtes Médiévales tous les deux ans au mois de juillet.


Ils se souviennent

L’actuel maire de Mennetou, Christophe Thorin, se souvient de rencontres avec Jean-Claude Deret au détour d’une ruelle de la cité médiévale :“ C’était une personne toujours souriant, très spirituel, et dont la voix douce traduisait bien la gentillesse de l’auteur, pourtant déjà âgé. Son épouse Céline Léger habite toujours dans leur propriété du Prieuré à Mennetou.“

De son côté, Fanny de Marcheville, propriétaire du château du Moulin à Lassay, où a été tourné l’épisode “Le Trésor du Prince“, garde le souvenir d’un homme affable :“En 1999 nous avions organisé au château du Moulin un week-end sur le thème du Retour de Thierry le Fronde, avec tournois, marché médiéval, combats à l’épée… Et au cours du banquet médiéval j’étais assise à côté de Jean-Claude Deret qui était un personnage charmant. Ce tournage a d’ailleurs été l’occasion pour mon père Marcel d’acheter le premier poste de télévision du château ! Nous avons le projet avec l’Office du Tourisme de Romorantin et Christophe Thorin maire de Mennetou de créer un événement autour de Thierry la Fronde, et bien d’autres projets sur ce thème pour le château du Moulin.“