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À Blois comme à Romorantin, le retour sur les bancs de l’école en interrogations

Le 11 mai tant escompté. Oui mais… La date couperet presse élus et personnel enseignant, parents et enfants, en temps de coronavirus. Le Loir-et-Cher, encore et toujours colorié en teinte orange sur la carte provisoire du déconfinement, tente de s’organiser. Amorce de réponses.

En ce début du mois de mai 2020, à l’instar de la météo qui actuellement alterne chaleureux rayons et grisaille pluvieuse, l’impatience se mêle à l’appréhension chez le commun des mortels éprouvant de la frousse à remettre frimousses dehors. Une dualité émotionnelle bien légitime face l’épée de Damoclès persistante du Covid-19. Lundi 4 mai, à l’occasion du tout premier conseil municipal de la ville de Blois, diffusé de manière distanciée sur le site Web de ladite municipalité, le maire Marc Gricourt a souligné sans détour que « toutes les inconnues ne sont pas encore levées, mais nous savons qu’il va nous falloir vivre avec le Covid-19 pendant encore de nombreux mois sans doute. Ce confinement brutal ne peut être permanent ou durable. Ses conséquences sont gigantesques déjà. Sur le plan économique bien entendu, mais aussi dans les familles où parfois l’isolement, la promiscuité, la perte des relations sociales, la peur de sortir se soigner, les baisses de revenus et les dépenses qui elles ne baissent pas fragilisent des femmes, des hommes et des enfants qui étaient déjà dans la peine et sont maintenant dans la détresse. On ne mesure que trop peu les conséquences psychologiques du confinement. Nous ne pouvons certes pas rester confinés indéfiniment mais la Ville de Blois, son maire, ses élus et ses services mettront avant tout les conditions de sécurité sanitaire comme un préalable absolu à toute décision. Nous n’agirons pas dans la précipitation ou dans les à-coups de déclarations parfois contradictoires et très souvent changeantes.» À voir à l’usage… En attendant, à Blois, il est assuré que les écoles afficheront des portes ouvertes la semaine fatidique du 11 mai. L’adjoint blésois en charge de l’éducation, Benjamin Vételé, a détaillé le plan comme suit. La reprise, selon les situations et le degré de concertation requis, sera à la fois progressive et effective soit le mardi 12 mai, soit le jeudi 14 mai. Celle-ci sera effectuée par demi-classes, du cp au cm. Les dortoirs, eux, ne seront pas accessibles pour les culottes courtes en maternelle, intimées à rester dans le cocon de la maison. « Des demi-classes, soit des groupes de 5 à 8 enfants, en fonction, » a précisé l’élu d’un ton se voulant rassurant. « Il va sans dire que seront réalisées des prises de température, des désinfections régulières, sans oublier le respect des règles de distanciation de contacts et de procédés sanitaires. La ville rouvrira les structures de petite enfance et les crèches, à hauteur de 50% des effectifs, soit 140 places contre 310 habituellement, en y ajoutant 17 places d’urgence. Les services de notre ville opèrent un gros travail. Même si l’inquiétude, je la mesure. Je rappelle la définition de la santé d’après l’OMS : « un état de complet bien-être, physique, mental, en l’absence de maladie et d’infirmités. » Il s’agit de redonner des repères aux plus jeunes qui parfois sont en grande souffrance; un cadre éducatif ou encore des repas équilibrés.»  Ainsi, des menus à base de repas froids seront prévus à Blois dans les écoles, sur le temps de restauration, entre 12h et 14h. L’accueil périscolaire fonctionnera quant à lui sur inscription et horaire fixe, le matin (7h30/8h) ou en fin de journée (16h30/17h30/18h), sans sortie au fil de l’eau comme précédemment, ni même d’entrée de parents dans les locaux. « Il est évident que nous allons devoir nous adapter au contexte, sans prendre de risques, » insiste Benjamin Vételé. « D’ailleurs, concernant les maternelles, donc, si les enfants sont petits, nous conseillons aux parents qui peuvent de les garder chez eux car il peut exister des difficultés de compréhension des gestes barrières à cet âge. Pour chacun, ce ne sera bien sûr pas comme avant mais l’important est de permettre aux enfants de revenir dans un univers bienveillant.»

Affaires municipalement politisées, le temps d’après

Si à Blois, cela semble – sur le papier tout au moins- balisé pour le 11 mai, à Romorantin, c’est une autre histoire car rien n’est encore calé, ce qui ne signifie pas que rien n’est tramé. La patience s’avère de mise mais face aux interpellations et appels de phares d’adversaires politiques, le maire sortant Jeanny Lorgeoux est sorti du bois en s’exprimant sur les réseaux sociaux, précisant pour mettre fin au débat passionné, qu’il «prendrait, en accord avec le préfet et la Dasen (Direction académique des services de l’Éducation Nationale) une décision jeudi prochain, le 7 mai. Certains d’entre vous s’interrogent sur la rentrée scolaire pour leurs enfants, et c’est bien normal. Mais pour ce faire, il fallait disposer des réponses des parents. Nous les avons reçues lundi 4 mai, midi : 30% d’entre eux ont prévu de présenter leurs enfants à l’école le 12 mai. Nous ne disposons que de 3 jours pour arrêter la décision d’ouverture ou non. » Pour trancher, l’édile indique par conséquent la réunion cette semaine du groupe de travail scolaire interne, des directeurs des écoles, en vsio-conférence avec le préfet de Loir-et-Cher et l’inspectrice d’académie, ainsi que les porte-parole des Conseils d’école et les les leaders des entités municipales d’opposition dans son bureau. Et à part cela, la suite à l’horizon ? Il n’y a pas que le Covid dans la vie, mais c’est un peu encombré quand même. Toutefois, un conseil municipal est annoncé à Romorantin en juin, pour voter le budget 2020. À Blois, un conseil d’installation des nouveaux élus (pour rappel, Marc Gricourt (PS) a été réélu dimanche 15 mars dès le premier tour, ndrl) est programmé, également dans l’agenda pour le mois prochain, sans indication supplémentaire dans l’immédiat. Car « si le temps des élections reviendra, » selon la formule consacrée signée Jeanny Lorgeoux, le curseur de l’urgence est effectivement pour le moment pointé ailleurs. D’autant plus que les réponses immédiates génèrent parfois davantage d’interrogations ultérieures. L’avenir et la pratique déconfinés renseigneront sur l’efficience de la théorie face au casse-tête qu’il conviendra de résoudre un jour ou l’autre. Et, plus tôt que plus tard.

Émilie Rencien

 

 

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