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À bon chat démocrate, bon rat rétif

Dimanche 28 juin 2020. Une date de second tour qui demeurera gravée dans le marbre hexagonal. Dans les urnes, le poids du nouveau coronavirus aura fait s’éterniser trop loooongtemps le suspense des élections municipales qui aura fini par s’étioler. Enfin, les chiffres sont tombés. Et les interprétations, parfois, n’engagent que ceux qui y croient. À Blois, Frédéric Orain, premier secrétaire fédéral du PS 41, commente ainsi le vote. « Un beau succès pour la gauche et Les Verts. Un échec du RN et de LREM. Le maire socialiste Marc Gricourt a été réélu dès le premier tour avec une large union de la gauche, Blois et notre fédération peuvent représenter notre ambition d’une maison commune à gauche qui puisse offrir une alternative du duel mortifère entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. » Au passage, ce scrutin local donne des ailes aux Blésois(es), non sans couper le pavillon à La Rochelle. L’Université d’été du Parti Socialiste (CamPuS 2020) se tiendra à Blois les 28, 29 et 30 août 2020, à la Halle aux grains. En patientant, le député LR Guillaume Peltier, en Loir-et-Cher, analyse à son tour les données dépouillées, «à rebours de la pensée unique », selon ses propres dires. La même que son patron, Christian Jacob. «C’est une victoire pour nous. Sur les 454 villes de plus de 20 000 habitants, 261 sont gagnées par les LR ! C’est donc un échec cuisant du macronisme et son incapacité à s’implanter sur le territoire, c’est une percée pour les écologistes, mais surtout, c’est la victoire de notre droite reconstruite, gaulliste et populaire. D’où l’importance de redonner confiance.» Chacun s’adapte à la force de son adversaire commun, et justement, en réalité, une fois le nombril décentré, qui gagne vraiment ? Cris de mouette, signes de tempête. Le premier parti de France, l’abstention, une nouvelle fois, se confirme, niché. Un chouïa comme le virus Covid-19, une force invisible aux conséquences indélébiles ? Le terreau des haines semble de plus en plus fertile et à la moindre étincelle, s’enflamme d’un clignement de cil. La bourrasque ciblée Covid-19 aura généré dans son sillage un cyclone fort ample en morosités.Grippette, vaguelette et de toutes les façons, épuisette, sans fond. Tout ou quasi passe à la moulinette ce printemps-été. Y compris la presse locale écrite, dont la liberté serinée demeure toujours d’une actualité à respecter, en dépit de la récurrence d’un infâme étau de pression d’élus présidant se pensant sans doute super puissants.

« Que la tempête gronde, gronde, gronde… ». On se prendrait deux secondes pour Dickens mais sans la poésie d’antan associée, chassée par la modernité d’une palette de coloris engagés. Alors, après des pavés rouges sur les barricades puis des Gilets jaunes au coin des carrefours, surgissent des ronds verts derrière les fagots citoyens, propriété d’un certain Conseil national de transition qui s’auto-proclame, nous citons leurs mots, l’« incarnation officielle d’un peuple souverain trahi, seule structure en capacité de rétablir de façon légitime et incontestable l’état de droit en France.» Sur le papier, écrit comme énoncé, cela fait un peu flipper, non ? Bien éloigné de l’image bienveillante du Géant vert ou du commercial bonhomme Cetelem. Et pourtant, en Sologne, une mairie, celle de Vernou, partage sur Facebook, la précédente illustration en notifiant en ligne, publiquement : “Le point vert représente la paix et la liberté, le projet du CNT est de redonner le pouvoir au peuple sous la forme d’une assemblée populaire qui légiférerait par référendum. Ne soyez donc pas surpris de croiser quelques ronds verts dans les alentours et partout en France.” Étrangeté pour une municipalité. Information ingénue ou révélation d’adhésion ? Telle est la question… Définitivement, drôle de guerre, drôle de Terre. Même les extraterrestres, ces petits êtres venus d’ailleurs, qui n’ont toujours pas débarqué et avec lesquels sont narrées des épopées fantasmagoriques aux loupiots à la fois fascinés et effrayés, paraissent bien affables.

Heureusement, au milieu de cette folle chasse aux sorcières “toutes pourries”, il existe encore une bonne divinité  pour les animaux, ou tout au moins, des anges gardiens qui gardent raison. Par exemple, dans la liste, le député LR de l’Indre, Nicolas Forissier, très sensible à la protection animale, a précédemment concouru en tant que secrétaire d’État à ce que l’animal domestique passe d’un statut juridique de « chose » à « être sensible » dans le Code civil. Aussi,  Loïc Dombreval, député LREM des Alpes-Maritimes, président du Groupe d’Études Condition Animale à l’Assemblée Nationale, a marqué, avec 63 parlementaires, “une opposition ferme face aux chasses dites « traditionnelles », ces chasses archaïques (qui) incluent notamment la vénerie souterraine, qui consiste à déterrer l’animal de son terrier durant des heures avant de l’achever cruellement à la dague, au fusil, ou à coups de morsures de chiens.” Ou encore,  Catherine Le Troquier, maire de Valaire, dans le Loir-et-Cher, a agité la sphère rurale en prenant un arrêté interdisant la vénerie sous terre sur sa commune d’une centaine d’âmes, à proximité d’Ouchamps et de Monthou-sur-Bièvre, dans le Controis-en-Sologne. Son “cas”, défendu par l’avocat, Me Louis de Redon, a fait l’objet d’une audience publique le 1er juillet 2020 au tribunal administratif d’Orléans. Ce dernier doit se prononcer d’ici le 15 juillet sur le bien-fondé et la légalité de cette démarche osée qui provoque des émules. Des voeux, intimant le Gouvernement à proposer une loi d’abolition de la vénerie sous terre du blaireau, ont effectivement été émis en juin solennellement à l’attention de la ministre de la transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne, pendant les  conseils municipaux de Chaumont, Blois, Vineuil, Valencisse, Villerbon, etc.  Les blaireaux ne sont pas toujours situés à l’emplacement estimé et moralité de ce déroulé, peut-être que le 28 juin 2020, aucun candidat ni parti n’a réellement gagné… si au final, le bon sens du chat se trouve pris comme un rat ?

Émilie RENCIEN

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