Berry Tuft sur le mode logistique


L’usine de moquette du Poinçonnet avait fermé ses portes en 2006. Le groupe Beaulieu International a injecté 8 M€ pour la remise aux normes des locaux et la création d’une base logistique.
La fermeture de Berry Tuft au Poinçonnet et Berry Tapis à Buzançais au début des années 2000 avaient été des cataclysmes sociaux qui ne furent malheureusement pas isolés. Buzançais avait rapidement rebondi en accueillant la société Beirens dans les locaux de Berry Tapis. En revanche la reconversion de Berry Tuft traînait désespérément. Le création d’une unité de fabrication de panneaux de paille compressée semblait devoir lui redonner un soupçon d’utilité à la fin des années 2010, mais le projet ne se concrétisa pas. Le groupe Beaulieu International restait pourtant propriétaire du site et Dirk Decoene, le Monsieur aménagement du groupe a été missionné pour conduire la reconversion de l’énorme usine ( 53 000m2 couverts !) «Il a fallu tout reprendre pour mettre les locaux aux normes, avec isolation et système de sécurité, détaille Dirk Decoene. C’est le cabinet Architech’Pur de Charles Oliviero qui a conduit ce chantier sur lequel sont intervenues des entreprises locales. Les transporteurs Blanchet et Beirens avaient été les premiers locataires de la première tranche. Nous accueillons également nos voisins d’Eurostyle. Barilla va utiliser notre nouvel entrepôt, preuve que cette réalisation était utile.»
Le coût des entrepôts en région parisienne et même à Orléans incite les entreprises à venir chercher des locaux plus au sud. Châteauroux est donc bien placé. On l’a vu avec l’inauguration en début d’année d’ID Logistics (centre logistique ultra moderne à Montierchaume). Le problème c’est que l’installation de tels entrepôts crée un nombre très limité d’emplois de logisticiens là où Berry Tuft faisait travailler 280 personnes au moment de la fermeture. Heureuse de voir ce site reprendre vie Anne Declerck, l’épouse du directeur des deux entités berrichonnes du groupe Beaulieu et qui habite toujours une partie de l’année dans l’Indre, regarde avec mélancolie les nouveaux locaux. « Je suis arrivée en Berry en 1977, j’ai travaillé quarante ans dans l’entreprise. Malheureusement la fermeture était inéluctable, la demande en moquette avait chuté de façon dramatique. Des entrepôts, c’est vrai, ça ne crée pas beaucoup d’emplois, mais qui dit qu’un jour on ne va pas redémarrer une activité de production, pour peu qu’on ait une bonne idée.»
Il reste près de 20 000m2 à réaménager sur le site du Poinçonnet.
Pierre Belsoeur