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BILLET D’HUMEUR de Fabrice Simoes

Noyeux joël … hips !!!

J’étais tranquille, j’étais peinard… Dernier billet d’humeur de l’année, de mauvaise humeur, voire de mauvaise foi, diront les plus, ou les moins, objectifs des lecteurs du Petit Berrichon. Dernier billet en pleine période de l’avent. Pour les Noëlophobes, c’est une époque de l’année particulièrement désastreuse, néfaste même. Durant ces quelques semaines, le monde se décline en rouge et blanc. On organise le concours du plus horrible pull de Noël. On aime son prochain et sa prochaine. Les Bisounours sont de sortie pendant que les salauds se cachent, ou pas. Heureusement, pour inverser la tendance de cette vision d’un univers parfait et lisse, consensuel et aseptisé à souhait, Internet compte des perversités que les moins vertueux d’entre nous savent bien utiliser. Ainsi, on peut trouver un calendrier festif où le chocolat et les petits cadeaux sont remplacés par quelques boissons d’origine belge et anglo-saxonne, à base de houblon. Il paraît que leur abus influe directement et de manière négative sur le fonctionnement du foie. Ici, même s’il n’est question que de la tranquillité de mon esprit de Noël personnel, nous conseillons de n’ouvrir qu’une seule case par jour. Une forme de consommation avec modération.    

Donc, c’est fait, la magie de Noël s’est installée. Depuis presque un mois sur certaines chaînes de la TNT, c’est plus que présent, pesant aussi. Cependant, alors que l’on attendait avec une impatience non dissimulée la énième diffusion de Sissi Impératrice – ce n’est pas sexiste et elle est d’accord comme son nom l’indique- nous avons eu droit à des après-midi complets de téléfilms US à l’eau de rose. Des filmaillons à base de sapins scintillants, décorés de mille petites leds, à base d’orphelins des quartiers défavorisés qui se trouvent des parents adoptifs dans les beaux quartiers, à base de musiciens de rue qui deviennent des stars, à base d’employés imbuvables qui deviennent les meilleurs (es) des copains-copines et tout le toutim. On a même droit à des miracles, de la neige qui tombe dans la nuit du 24 ou 25 décembre dans les Hamptons ou des Wall-streetiens qui donnent la moitié de leurs dividendes aux plus démunis… Pour le premier ça peut toujours arriver. Pour les seconds, je déconne !

Chez nous, c’était Noël avant l’heure pour le petit Bernard de la famille Laporte. Pas toujours très sage, mais il le reconnaît lui-même, Bernie s’est vu offrir la Coupe du monde de Rugby à la maison pour 2023. Et cela relève de l’improbable, ou d’une parfaite gestion des lobbys, à la manière d’un Sébastien Coe (celui par qui Londres est parvenu à avoir les JO en 2012 ! ). Il faut avoir vu la tronche de Bill Beaumon, le président du World Rugby, annonçant la nouvelle pour comprendre que l’ex-deuxième pompe de sa Gracieuse majesté a été mis sur le cul par l’ex-demi de mêlée de Bègles, ci-devant président de la fédération ovale de notre Hexagone. Les lutins de Laponie n’en sont pas encore revenus et on ne vous parle pas des Leprechauns irlandais. L’île où les orangers ne poussent jamais était aussi, au début, sur les rangs et a voté France au deuxième tour. L’effet boomerang du Brexit en quelque sorte.

L’UE et d’autres lobbys ont aussi fêté Noël un peu en avance. Un petit cadeau d’utilisation pour les mosantesques et leurs partenaires. Imposer le glyphosate parce qu’il paraît qu’on n’aurait pas vu de rapport direct entre le produit et les cancers chez les paysans, et leurs voisins, il fallait oser. Vous me direz, le Père Noël descend bien chez les gentils petits enfants par la cheminée même quand il n’y en pas. L’agriculteur, on le sait maintenant, ne meurt donc que quand la réglementation européenne ne va pas dans le sens de la FNSEA. Et il fallait attendre tant d’années pour s’en rendre compte.

On a eu aussi le Black friday. Une grand journée de soldes avant les soldes pour ne pas dire que les soldes sont déjà là. Et après le week-end, le Cyber sunday est arrivé. Normalement, le premier c’est un vendredi et les prix sont cassés. Dès l’année prochaine le Black friday va devenir le bleu, ou le vert, ou le jour ou la journée arc-en-ciel parce que les ligues de défense des black, des bleus, des verts, des féministes, des hommes, des lundi, mardi, mercredi, jeudi, samedi et dimanche, ne vont pas tarder à vomir leur fiel sur la toile du politiquement correct et uniformisé. Cette année, quelques commerçants (tes) avisés (ées)  – l’écriture inclusive c’est quand même pas ça – ont pris un peu d’avance puisqu’ils ont commencé le Black friday dès le lundi. Après on nous dira que Noël n’est pas une affaire commerciale …

Bon, c’est pas tout ça. Il faut maintenant que j’aille arracher deux-trois carottes pour les rennes qui tirent le traîneau de la personne âgée à la pilosité blanche excessive habillé avec un gros manteau rouge -gros effort pour ne pas dire Père Noël afin de ne pas vexer les lectrices féministes qui pourrait nous taxer de sexisme- et aussi ouvrir la case d’aujourd’hui !

Noyeux Joël ! Hips ! Décidément, le calendrier de l ‘Aven est fortement dosé cette année.

Fabrice Simoes

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