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Bourges : Pierre Fosset tire sa révérence… sportive

Après 56 ans dans le monde du basket, Pierre Fosset, l’emblématique président du Bourges Basket, quittera, en juin, la tête du club berruyer paré du plus beau des palmarès dans le panel des sports collectifs français !
Plus d’un demi-siècle au service du basket, la moitié consacré au basket féminin de haut niveau, ce n’est pas rien ! Pierre Fosset, au moment de prendre la décision de laisser à d’autres les clefs du Bourges Basket, a du le penser. Déjà prévu l’an dernier, le changement n’avait pu se faire. “ Tout n’était pas réuni… Cette année, c’est en ordre. J’ai choisi mon départ, la date, confiant en la compétence de ceux qui vont prendre la suite. ” Agnès Saint-Gès, présidente du club des partenaires le remplacera, Valentin Cavelier deviendra directeur général. “ Je les aiderai bien évidemment et resterai au conseil d’administration… ” assure ce grand Monsieur du basket féminin qui a élevé “son” club, “son bébé”, au firmament du basket professionnel national et international. Il est loin le temps de ses débuts sur les parquets. Joueur avant de devenir président, “ à l’époque nous avions une équipe masculine à l’US Berry. Nous jouions à la Halle au Blé. Il fallait, le samedi après midi, enlever “les merdes de poules” après le marché…” Pierre Fosset est ensuite passé par le Cercle Jean-Macé Omnisports (CJMO) devenu finalement le CJM Bourges- Basket (CJMBB). Le club a atteint, en 1995, le plus haut niveau du basket féminin avec une victoire en coupe d’Europe, à Parme, la Ronchetti, et débuté une longue série de titres de champion de France. Il devient le premier club français à remporter un trophée européen: ”c’était notre première coupe européenne, en plus en Italie. C’était fou, je me souviens qu’à notre arrivée à l’aéroport de Bourges, 3 000 personnes nous attendaient à 3h du matin…Une vraie liesse. On a fait ouvrir la mairie pour “boire des canons” en présence du maire Jean-Claude Sandrier. Souvenir fabuleux… »

Souvenir, souvenirs …
Des souvenirs, Pierre Fosset n’en manque pas. “Je ne les priorise absolument pas mais trois reviennent souvent en ma mémoire. Ils m’ont marqué, sportivement et humainement. En 1997 à Larissa (Grèce), notre première victoire en Euro League restera gravé de façon indélébile en moi…” Au-delà du succès sportif, il y eut cette année-là, un évènement humain qui a marqué le président. “Nous partons en Grèce pour jouer cette finale sans notre coach Vadim Kapranov qui venait de perdre sa fille. Je n’avais jamais vu autant de solidarité à ce niveau d’une équipe sportive, se battre pour lui et lui offrir cette victoire et cette coupe. Un groupe au coeur extraordinaire, fait d’humanisme, de respect, de solidarité. Ce sont des moments qu’un homme ne peut oublier. Je n’oublierai jamais” assure-t-il avant de se remémorer le Final Four 1998 disputé à Bourges. “Joué au Prado, nous sommes champions de France pour la quatrièmefois, nous gagnons cette Euroleague pour la deuxième fois. Toute la ville était derrière nous. Les magasins étaient aux couleurs noir et orange. On avait organisé un grand défilé avec drapeaux, style JO, de la mairie au Prado. La FIBA nous a pris pour des dingues. Ils ne voulaient pas de ce genre de manifestation. On a tenu bon et on l’a fait. Deux jours de fête dans un Prado archi comble. En apothéose, on gagne. Fabuleux. » L’agrandissement du Prado conclut le tryptique du patron du basket berruyer. “C’est un grand évènement… J’ai ramé comme un diable: nous n’étions pas d’accord avec le maire d’alors (Serge Lepeltier) mais reconnaissons lui le mérite d’avoir validé le projet. C’était dans la continuité des résultats sportifs, dans du haut niveau. On se devait d’avoir un outil performant. Nous sommes devenus le club français certainement le mieux loti en installations: Sauna, Hammam, Jacuzzi, salles de musculation, etc. C’était un sacré challenge et l’ouverture de ce nouveau Prado (5 000 places) archi comble a eu lieu juste avant le match contre Ekaterinbourg (Octobre 2015) en Coupe d’Europe. Là aussi, un beau moment”.
Il y aurait bien d’autres souvenirs à évoquer comme les titres de champions de France (14), soit le palmarès le plus haut réalisé devant Clermont (CUC) qui fut, dans ce domaine, la référence.

Jacques Feuillet

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