Chambord : Et maintenant, des moutons !


L’éco-pâturage est dans l’ère du temps et le Domaine national n’échappe pas à la règle. Cinquante ovins font partie des nouveaux locataires des espaces naturels ceignant le château de feu François Ier.
C’était le spectacle à ne pas manquer le 21 octobre aux abords de l’allée royale de Chambord. Cette date réunissait tous les avantages : météo ensoleillée et congés auront favorisé de nombreuses paires d’yeux au premier plan de la transhumance de jeunes brebis solognotes (des agnelles de six mois) récemment arrivées dans les prés entourant la demeure historique aux pierres de tuffeau et innombrables cheminées, grâce à l’éleveur de Chémery qui part à la retraite, Didier Crèche. Deux chiens de race Border Collie ont mené la danse sous le regard ébahi des plus petits, bien éveillés, qui n’avaient aucune envie de compter les ovidés dans l’immédiat. Outre l’occasion de réaliser de jolies prises de vue et d’immortaliser ce moment qui donnait presque l’envie de jouer à saute mouton, cette sortie au grand air a constitué l’opportunité pour le Domaine national de communiquer sur son passé (la Renaissance et l’installation de la Cour royale en Val de Loire ont favorisé la prospérité du commerce des laines et de l’élevage ovin à cette lointaine époque) tout en y reliant un avenir prévu au naturel. “Autrefois, il y avait beaucoup de fermes à Chambord. Plus de 30 fermes étaient en activité sur le Domaine jusque dans les années 1950,” aura expliqué Nicolas Bon, chef du service de la gestion forestière et cynégétique. “Nous renouons ainsi avec la tradition pour un Chambord agricole et durable, comme nous avons déjà pu le faire avec le lancement des jardins potagers. Ces brebis, qui aideront à l’entretien des vignes, des jardins et de la forêt, sont issues d’une espèce locale, rustique et solognote qui a failli disparaître (NDRL. En schéma de sauvegarde dès 1976. Les effectifs sont actuellement de 5 000 têtes grâce à des mesures de protection des races menacées). Cela permet aussi de soutenir l’installation de jeunes agriculteurs.” Le troupeau d’ovins, qui est dans un système de pâturage tournant entre les prairies de l’Ormetrou, des Grenouillères, et autres lieux enherbés, devrait s’épanouir au fil du temps et grossir avec l’accueil de nouveaux individus, 200 à terme. Soyez désormais attentifs pour les repérer en vous déplaçant à Chambord, pour revenir à nos moutons…déconfinés, eux.

É.R.