Concours d’éloquence du Rotary Club de Blois : un cru un peu moins pétillant qu’à l’habitude…



Les commentaires, de la part des auditeurs, allaient bon train à l’issue du dernier concours d’éloquence du Rotary Club de Blois en la salle d’audience des affaires correctionnelles du Palais de justice de Blois, la salle habituelle de la Cour d’assises étant occupée par une session.
On a évoqué un concours moins pêchu que d’habitude, moins riche en recherches historiques ou juridiques, moins enlevé, pas très haut en qualité de phrasé ou en citations, et d’une année moyenne dans le cru 2018…
On ne peut avoir une excellente vendange chaque an que Dieu fait, reconnaissent les paysans les plus madrés. Et quand on se rend compte que 12 candidat(e)s sur 27 avaient, tout de même, déclaré forfait, on en conclut que les meilleur(e)s sont peut-être resté(e)s en compétition, soit 7 filles et 8 garçons, pour la majorité de Blois, un seul étant venu de Romorantin-Lanthenay et aucun du Vendômois où se déroule un autre concours du même genre…
Des douze sujets, deux n’ont pas été choisis et s’il y eut plusieurs choix uniques, certains ont été doublés et un même triplé…, ce qui ne facilita ni les efforts des avocats en herbe ni les réflexions ou jugements des membres du jury pas toujours en accord avec les réactions de la salle garnie de camarades de classes, de parents et de professeurs, chaque catégorie défendant, en silence, son poulain.
Les délibérations des jurés ont fait pencher la balance en faveur des candidates-filles (deux sur trois) pour le « tiercé » retenu, mais une mention spéciale a été attribuée à un candidat qui a animé une prestation gestuelle très forte presque à la fin des plaidoiries.
Présidé par Denys Baillard, président du Tribunal de Grande Instance de Blois, le jury était composé de Frédéric Chevallier, p rocureur de La République ; Valérie Baglin-Legoff, directrice académique des services de l’Éducation nationale de Loir-et-Cher ; Jacques Millet, président du Rotary Club de Blois ; Michel Gendre, avocat honoraire, ancien bâtonnier du Barreau de Blois ; Audrey Hamelin, avocate au Barreau de Blois ; Christophe Gendry, directeur départemental de La Nouvelle République et Richard Ode, journaliste indépendant.
Agathe Follet (1re S à Notre-Dame des Aydes de Blois) l’a emporté après avoir débattu, pendant moins de 8 minutes, comme tous les concurrents, (un record cette année), sur le thème « les apparences sont-elles si trompeuses qu’on le prétend ? ». Et ce devant, une autre jeune fille, Meryam Lahboubi (1re S à Augustin-Thierry, Blois) qui avait soulevé la question « informer, est-ce tromper ? », et, enfin, Erevan Reullier (1re S à Augustin-Thierry, itou) qui, lui, répondait à l’interrogation de savoir « doit-on tolérer les intolérants ? » Trois vastes sujets d’actualité qui ont retenu toute l’attention du jury qui a attribué, dans la foulée, une mention d’honneur à Arthur De Tappie (Terminale L à N-D. des Aydes, Blois), pour sa prestation de haut niveau gestuel qui accompagnait un problème énigmatique qui se pose à chacun(e) d’entre nous, tous les jours, en toutes circonstances, à savoir « faut-il frapper avant d’entrer ? ».
Après la projection de l’excellent film « Le Brio », nul doute que les candidatures au concours d’éloquence 2 019 seront encore plus denses à condition que les concurrent(e) s ne fassent pas faux bond au dernier moment devant la barre de la cour du Tribunal…
Jules Zérizer


Les sujets…

Voir les intitulés des sujets proposés et, entre parenthèses, le nombre de candidats à les avoir choisis…
-Faut-il laisser traîner son fils? (1). -Informer, est-ce tromper? (2).
-Le péril est-il jeune? (0). -Voir la vérité en face (1).
-Un dernier verre? (1). -Faut-il frapper avant d’entrer? (1).
-Les apparences sont-elles si trompeuses qu’on le prétend? (2).
-Faut-il lever le voile? (1). -Le secret est-il une prison? (1).
-La gloire attend-elle le nombre des années? (0).
-Doit-on tolérer les intolérances? (2).
-L’homme peut-il tout acheter? (3).