Contres / Controis-en-Sologne Les grands dossiers du Val de Cher Controis dans l’adversité covidée


Le maire de Contres, Jean-Luc Brault, président de la Communauté de communes Val de Cher Controis, est connu pour son dynamisme et sa force d’attraction économique. Comme partout, le virus Covid est néanmoins passé par là et l’intercommunalité résiste avec des armes déjà éprouvées.
La liste fournie pourrait de loin ressembler à des souhaits écrits au père Noël mais de près, c’est toutefois confirmé, sur le Val de Cher Controis (33 communes), les rêves nourris deviennent souvent de tangibles réalités. De fait, il est possible de rappeler pêle-mêle les sujets déjà actés et en cours : création d’un laboratoire de fabrication de chocolat Max Vauché à Contres (2 M€); sortie de terre d’une nouvelle unité de gendarmerie et de logements à Selles-sur-Cher (3 M€, première pierre en octobre 2020); mise en ligne d’un portail open data (circuits de randonnées, délibération du conseil communautaire, annuaire des entreprises, etc.) sur https://www.val2c.fr/ pour moderniser l’action publique; travail sur l’élaboration du Cher à vélo en bonne voie et d’une Véloroute Coeur de vélo pilotée par le Pays (3,6 M€)…. Aussi, les travaux du fameux village by CA (pour Crédit Agricole), destiné à accueillir des start-up, sont enfin programmés pour 2021, sur le pôle agroalimentaire Food Val de Loire né en 2013 à Contres. Sans oublier le Plan climat territorial (PCAET) sur les rails. “Nous avançons bien, avec élus et citoyens. Nous avons délimité 102 mesures concrètes,” a commenté Jean-Luc Brault dans les murs de la Communauté de communes, à Contres, le 7 décembre. “Nous devons accélérer pour pouvoir augmenter le nombre d’activités artisanales de proximité, préserver nos terres agricoles tout en développant des énergies renouvelables comme la géothermie, l’éolien, le solaire.” Le point fort du Val de Cher Controis demeure sa politique volontariste concernant l’apprentissage depuis 2016. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 300 contrats signés du CAP au BP, plus de 700 000 euros investis. Un deuxième salon de l’apprentissage-alternance est d’ores et déjà annoncé pour le 4 juin 2021 à Chémery, dans l’espace Beaumont. “Au moins, ces mômes sont dans des entreprises et peuvent apprendre un métier. C’est l’avenir de notre département car selon une étude de Lionel Henry, directeur de l’Observatoire de l’économie et des territoires, notre Loir-et-Cher vieillit,” a encore souligné l’édile. “Il est donc important de former des jeunes. Il suffit de regarder d’autres données, celle des postes vacants. À Contres, par exemple, dans l’agro-alimentaire, l’entreprise Marco Polo est passée d’un rythme de production de 25 000 barquettes par jour à 50 000 quotidiennes ; il faut recruter des gens en conséquence. À Saint Michel aussi, on a besoin de main d’oeuvre. Les exemples sont nombreux. Et pourtant, il semblerait qu’il manque de places d’accueil au CFA de Blois et qu’une infime partie de l’établissement soit fermée à la jeunesse de notre territoire ! Alors je m’interroge… Le président de la Chambre de métiers et de l’artisanat doit réagir.” Autre thème d’envergure, les gens du voyage. “C’est mon coup de sang. Malgré les efforts importants de la sous-préfère Fourcherot et de notre vice-président Alain Goutx, les soucis perdurent. L’État nous impose l’installation d’une aire de grand passage avant février 2022. Celle-ci pourrait se situer en Vallée du Cher et chacun bien sûr va tenter de rejeter la couverture. Mais nous travaillons de concert pour trouver le lieu adéquat. ”

Espoirs entrepreneurials, scrution régional, et tutti quanti
Toujours dans l’action, Jean-Luc Brault freine un peu en temps de coronavirus, ou tout au moins, mise sur la prudence, tout en conservant l’audace. “La vraie question pour les élus est l’application avec rigueur du règlement et des compétences sans en dévier. Nous devons miser sur la force du collectif et une volonté intercommunale ambitieuse. Épaulée à nouveau par une dotation de solidarité communautaire ? Si oui, chaque commune finance le projet qu’elle souhaite. Trois millions d’euros sur le mandat qui vient de s’achever avaient été dégagés du budget général en fonds de concours pour l’ensemble des communes. Comment préserver au mieux l’emploi ? Avec la pandémie, nous devrons savamment arbitrer nos choix, nous devrons mener un budget compliqué. Mais j’ai de bons espoirs notamment sur des fermetures et licenciements envisagés. Pour la société Daher à Saint-Julien-de-Chédon, j’ai des contacts réguliers avec la direction et plusieurs dossiers sont à l’étude. Nous allons je n’en doute pas réussir à sauvegarder un nombre important d’emplois. Idem sur le laboratoire Boiron à Montrichard; le vice-président Jean-François Marinier suit ce sujet et les choses bougent ici aussi vers de nouvelles perspectives encourageantes.” Covid ou pas, finalement, un principe fondamental paraît perdurer, non ? “Oui, il faut encore et toujours savoir décider et saisir les opportunités. La priorité seule d’un territoire, c’est l’emploi parce que sans, il est impossible de plancher sur d’autres projets.” Et cerise sur le gâteau, pourquoi pas une élection, dans le viseur, d’un échelon sénatorial, départemental ou régional ? “Je ne m’interdis rien,” aura souri Jean-Luc Brault, laissant planer le suspense pour ses opposants dont certains se reconnaîtront peut-être dans ces deux thèmes de conclusion subtilement distillés. “Nous planchons sur une maison de santé pluridisciplinaire et un cabinet médical à Selles-sur-Cher après le départ … surprise, du médecin Jean-Paul Pinon. L’usine de gibier ? En Sologne ? J’ai moi aussi prochainement rendez-vous avec le président départemental des chasseurs, Hubert-Louis Vuitton…”
É. Rencien

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Des entreprises reconnaissantes
En temps de coronavirus, la Communauté de communes Val de Cher Controis a débloqué fin novembre 500 000 € pour aider les commerces “non essentiels” administrativement fermés. La commune de Contres a ajouté une enveloppe de 5 000 € pour les commerçants locataires de bâtiments municipaux. La commune de Saint-Georges-sur-Cher, de son côté, a choisi d’exonérer les commerçants entravés des loyers (soit 50 000 € pris en charge). Le salon “un air de coiffure” à Noyers-sur-Cher, avec ses 3 salariés et 2 apprentis, apprécie le soutien financier, accusant le coup d’un trimestre de fermeture dans l’année au total avec les deux confinements. De leur côté, même son de cloche pour Bastien Bothereau et Jason Hélin. Le duo vient d’ouvrir début septembre 2020 la pâtisserie HB (précédemment « Aux plaisirs gourmands ») dans le centre-ville de Contres, privilégiant le développement durable et la lutte contre le gaspillage alimentaire (en proposant par exemple en fin de journée des desserts à prix réduits). Ils ont confirmé apprécier également la démarche de la Communauté de communes, hors Covid-19. “Nous avons recruté 3 apprentis et l’aide apportée par ce territoire est non négligeable.”