Covid-19 : l’intercommunalité au chevet des entreprises impactées


Le maire de Romorantin, Jeanny Lorgeoux, président de la Communauté de communes du Romorantinais et du Monestois, a détaillé les mesures financières actées pour épauler les entrepreneurs, en subsidiarité des idées pécuniaires du Conseil régional.
Du concret, pas de blabla, et même sur la table une enveloppe de 500 000 euros pour aider les TPE/PME de moins de 20 salariés qui se trouveraient en difficulté après le nouveau coronavirus meurtrier, dont 100 000 € réservés en corollaire avec le fonds Renaissance mis en place par la région Centre-Val de Loire pour aider le redémarrage après la crise Covid. « J’ai signé la convention, mais l’aide est délivrée sous conditions,» explicite Jeanny Lorgeoux. «La TPE/PME de moins de 20 salariés doit être inscrite au registre des métiers du commerce et des sociétés. Elle doit avoir son siège social sur le territoire de la CCRM et réaliser un chiffre d’affaire annuel inférieur à 1 M€. Elle doit être à jour de ses obligations sociales et fiscales. » Aussi, et cela s’entend étant donné le contexte immédiat, sont éligibles à ce dispositif les TPE/PME qui ont été contraintes d’arrêter son activité sur décision gouvernementale liée au Covid-19 du 15 mars au 11 mai 2020. Également, celles qui justifient une baisse de chiffre d’affaires supérieure ou égale à 70% sur les mois cumulés de mars et d’avril 2020, en comparaison à la même période identifiée en 2019. Dans le cas où l’entreprise a été créée après le 30 avril 2019, le chiffre d’affaire référence sera calculé sur la base du CA mensuel moyen pour le moment compris entre la date de création et le 29 février 2020. Sont exclus les agences immobilières, les propriétaires des sites touristiques, les hébergements touristiques non classés, les commerces non sédentaires, les commerces de gros, les pharmacies, les micro-entreprises ou auto-entrepreneurs, les activités secondaires, les entreprises en procédure de redressement judiciaire avant le 15 mars 2020, les entreprises en cessation d’activité ou dont la cessation d’activité est prévue, les associations. « La subvention allouée est d’un montant compris entre 1 000 € et 4 999 €, » précise Jeanny Lorgeoux. «Nous avons souhaité qu’il n’y ait pas trop de paperasse, que le dossier soit rapide à constituer. » En effet, car les dossiers doivent être déposés plus tard le 10 juillet 2020, simplement agrémentés d’un courrier de demande, d’un extrait K-Bis,une attestation de comptable, d’un RIB. soit par courrier postal à l’attention du président de la CCRM, impasse des Vieux Fossés à Romorantin, soit par mail adressé à Isabelle Brandissou côté commerces (isabelle.brandissou@romorantin.fr) ou à Arnaud Hervier s’agissant des autres entreprises (dev.economique@ccrm41.fr). “En petit comité, un jury, constitué de moi-même, de mes adjoints Nicole Roger et Michel Guimonet, d’Isabelle Brandissou et Arnaud Hervier,ainsi que du directeur général de la CCRM, Sylvain Flaux, se réunira chaque lundi, mercredi et vendredi à 9h pour statuer sur les demandes reçues,” indique encore l’élu qui répond ensuite à notre interrogation sur l’estimation des dégâts à venir. “Nous ne pouvons pas extrapoler mais nous n’excluons pas non plus que le nombre d’entreprises concernées excède les 400 000 euros dédiés. Si c’est le cas, nous devrons réajuster le tir en septembre et peut-être renouveler l’aide.”

De la théorie au concret

Sur le papier, c’est bien mais sur le terrain ? Interrogé dans son établissement, Gilles Farradèche, propriétaire du restaurant-traiteur Le Petit Chesnaie à Pruniers-en-Sologne, a témoigné pour sa profession de l’importance que revêt l’aide émanant de la CCRM. « Le premier souci causé par cette pandémie pour nombre de restaurateurs a été le problème des commandes. Pour mon cas je venais juste de recevoir, la veille de l’annonce de la fermeture des restaurants, une grande livraison. Il n’était pas rentable d’organiser un service de repas à emporter. Cette livraison a donc été une perte sèche. Les dispositifs de l’État et les sommes des assurances perçues par les restaurateurs ont permis à la profession établie depuis assez longtemps et qui avait un peu de trésorerie de tenir la tête hors de l’eau. Pour ma part, j’ai été averti du Fond régional de 100 000€ et du montant de l’aide communautaire de 400 000€ suite à la lecture fin avril d’un article dans le presse quotidienne régionale, évoquant une somme allant jusqu’à 5000€ pour les entreprises. Je me suis renseigné des conditions d’attribution dès que possible en téléphonant à la CCRM. À ce jour, mon dossier est complet et je suis en attente de décision. Nous cafés, nous restaurants et traiteurs, nous avons été parmi les plus impactés. Nous autres traiteurs avons non seulement perdu toutes nos réservations depuis l’obligation de fermeture mais nous n’aurons pratiquement aucune demande de prestation importante jusqu’au moins la fin de l’année. »

É. Rencien et F. Tellier