Covid-19 : pour les collèges, la rentrée a résonné


Lundi 11 mai, la population française se déconfinait et dans le même temps, les écoliers retournaient sur les bancs de l’enseignement, dans leurs classes rythmées par de nouvelles règles contraignantes. Une semaine plus tard, ce lundi 18 mai, les collégiens ont à leur tour remis leurs cartables sur le dos, masqués et distanciés. Exemple à Vineuil, dans le Loir-et-Cher.

Drôle d’époque entravée. Mais ça y est, c’est fait. La rentrée a sonné ? Pourtant, nous ne sommes qu’en mai. Le monde à l’envers, au sens propre comme au figuré ! Car il ne s’agit malheureusement pas d’une fiction, plutôt de la réalité vraie que petits et grands éprouvent depuis le 17 mars. Le ciel nous est tombé sur la tête et après l’incroyable accident, ce mois-ci, les enfants ne ressentent pas la boule au ventre des cours qui recommencent, plutôt le stress d’une année 2020 hachée, dotée d’une reprise à la sauce Covid-19. Le collège Marcel Carné de Vineuil n’échappait pas ce lundi 18 mai à la règle coronavirus. Après deux mois d’arrêt forcé, il aura fallu faire vite pour que les tableaux numériques puissent reprendre du service. Tout recommence là où le temps a cessé, mais tout ou quasi a changé. Les bus véhiculent filles et garçons devant l’entrée, les murs sont déconfinés mais la liberté d’enseigner demeure surveillée. Il y a les masques à arborer, les mains à laver ainsi que les gestes barrières à respecter. Ce 18 mai, 75 élèves de sixième, trois de cinquième, et deux scolarisés en classe ULIS, ont tout appliqué sans rechigner dans l’enceinte du collège vinolien, près du stade. « Je porte un masque, je nous protège, » indique un personnage, imprimé sur papier, au visage quelque peu rigolo à l’étage de l’établissement. Et pourtant, l’ambiance n’était pas à la rigolade ce lundi. L’ambiance était à la fois pesante et étrange à Vineuil. La cantine, spécialement réaménagée, nettoyée et désinfectée, décorée de flèches blanches et rouges au sol, équipée de chaises éloignées, ajoutait une couche à cette atmosphère attristée, cependant avec sérénité et puis, il s’avère peu aisé de deviner les sourires masqués. Mais la santé n’est pas une option en ce printemps inopinément teinté de Covid-19 parfois meurtrier. « Cette rentrée est satisfaisante, même si ce n’est que le premier jour. Un seul collège reste fermé, celui de Saint-Amand-Longpré. Nous prendrons le pouls de la situation la semaine prochaine. Je tiens à saluer l’important travail réalisé par les enseignants et les agents sur place qui ont réussi à repenser l’organisation en une semaine, » a commenté le 18 mai in situ Nicolas Perruchot, le président du Conseil départemental de Loir-et-Cher, accompagné de Sandrine Lair, directrice académique. « Nos collèges ne sont pas adaptés à ces nouvelles contraintes. Heureusement que 6e, 5e, 4e et 3e ne reviennent pas tous en même temps. Nous devons cependant nous adapter à ce nouveau monde. Tous les messages sont d’ailleurs bien passés auprès des jeunes. Le soleil est en plus au rendez-vous. Imaginez la même chose en hiver, cela aurait peut-être plus contraignant. »

Une répétition avant septembre

Demain, mardi 19 mai, au collège Marcel Carné de Vineuil, les 6e, environ 80 donc, seront à la maison, laissant place aux 5e, et ainsi de suite, soit deux jours de cours par semaine pour chaque degré (pas de présentiel le mercredi), en alternance, avec un emploi du temps relativement stabilisé de 8h30 à 16h, avec des cours de sport uniquement dispensés en extérieur. Ce mois de mai marque une espèce de répétition générale avant la vraie rentrée, celle de septembre, à espérer, moins contrariée. D’ordinaire, il convient enfin de signaler – pour comparer des chiffres qui pris seuls peuvent ne pas forcément parler – que l’établissement précité accueille 650 jeunes, soit 184 en 6e, 143 en 5e, 11 en section ULIS… Faites le calcul ! Tous les professeurs n’ont pas non plus répondu à l’appel, continuant l’enseignement distancié pour les autres camarades qui ont préféré rester à la maison. Petite compensation, lundi 18 mai, les collégiens présents à Vineuil ont pu déguster à l’heure du déjeuner frites et fraises locales. C’était presque la fête dans les assiettes en sas de décompression momentané, avant d’enfiler le deuxième masque qui servira dans la journée. C’est confirmé, assurément, drôle de rentrée.

É. Rencien

Photos 2020, Vineuil (c) Émilie Rencien