Danger sur l’apprentissage… Vers la régionalisation des CMA ?


La dernière, sinon l’une des dernières assemblées générales de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Loir-et-Cher (CMA 41) avant la régionalisation des chambres consulaires pour le 1er janvier prochain n’a pas été teintée d’optimisme délirant…à la Maison des Entreprises de Blois où Stéphane Buret, président, entouré des membres de la CMA, a notamment accueilli Yves Rousset, préfet de Loir-et-Cher ; Gérard Bobier, président régional des CMA ; Paul Gillet, adjoint au maire de Blois chargé du commerce…
«La crise, engendrée, notamment par le fléau Coronavirus et le confinement, a laissé des traces indélébiles dont le monde artisanal aura du mal à se remettre pendant un certain temps» a souligné Stéphane Buret dans son allocution d’ouverture, après avoir salué la mémoire de Bernard Stalter, président national des CMA, récemment disparu.
Puis le président adressa ses félicitations aux artisans et commerçants qui avaient maintenu, autant que possible, leurs activités pendant la crise, ainsi qu’aux permanents de la CMA41 restés à l’écoute des ressortissants.
Le projet du futur CFA progresse, malgré la crise et le retard pris, et les échéances du calendrier devraient être tenues et respectées, sauf cas de nouvelle pandémie.
La fusion des chambres vers un noyau régional prendra forme dès le 1er janvier prochain et la CMA 41 deviendra alors un établissement de la Région, sans personnalité morale propre. Président et premier vice-président représenteront la CMA41 qui verra tous les autres postes du bureau supprimés. Une réunion explicative de concertation (publique ou privée ?) se tiendra, le mercredi 16 septembre prochain, à La Maison des entreprises de Blois, à ce sujet.
La délicate question de l’apprentissage a été, une fois de plus, soulevée et, malgré quelques espoirs de dernière minute, il semblerait que la prochaine rentrée scolaire, si proche, soit une catastrophe quant aux inscriptions, même si les mesures d’accompagnement de la part de l’État seront là au rendez-vous, comme l’a confirmé Yves Rousset pour éviter «une rupture sociale à très hauts risques». L’apprentissage étant lié à la bonne santé de l’économie laisse planer un doute sur l’engouement des jeunes car les embauches seront réduites pour ne pas écrire nulles après le passage de la crise dans les TPE artisanales. Il est donc souhaité, plus que jamais, d’investir dans la production locale et durable ; garantir le financement des entreprises artisanales et, enfin, mener une politique d’alliances fortes entre l’Europe, l’État et les collectivités. Un soutien plus fort va être apporté aux jeunes signant un contrat d’apprentissage avant cette rentrée scolaire et la durée pour ce contrat passera de 3 à 6 mois pour relancer la machine de formation.
Reste à savoir si toutes ces annonces vont faire remonter le chiffre des inscriptions (18 000 lors de la dernière rentrée contre 20 000 en 2018 en région Centre-Val de Loire) et si le cap des 82% des sous-traitances industrielles réalisées par des artisans l’an dernier pourront encore l’être cette fois. Dur et difficile pari au sein duquel la formation aura, de plus en plus, une place importante et salvatrice.
Un remerciement a été adressé, intervention rare…, à des banques qui ont aidé les artisans pendant la crise en souhaitant que cette aide puisse se poursuivre en cas de nouvelle «douche».
Enfin, en conseils d’optimisme face à tout ce bilan négatif, il a été souhaité que tout un chacun fasse preuve d’idées face à la crise pour mieux la combattre en s’adaptant aux nouveaux cahiers des charges, en relançant la filière de l’apprentissage, l’une des meilleures en matière de formation à ce jour, et, enfin, tout entreprendre en communication pour sensibiliser les citoyens à jouer la carte de la proximité car «Là où il y a une volonté, il y a un chemin».

Jules Zérizer