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Dépôts sauvages en forêt : fléau des temps modernes

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Alexis Hachette, responsable de l’Unité territoriale de Vierzon à l’Office National des Forêts (ONF), tire la sonnette d’alarme. Depuis trois ans, face à une recrudescence des incivilités en forêt de Vierzon, les agents passent plus de temps à nettoyer  au détriment de leur première mission, la gestion forestière.

“L’homme est un loup pour l’homme”… L’être humain peut produire du désastre lorsqu’il ne respecte plus rien, la nature en particulier. Comme le décrit Alexis Hachette, sur le terrain. “Les gens, hors de leur lieu de vie, se croient tout permis. Depuis trois ans, nous constatons une recrudescence de dépôts sauvages qui mettent en péril l’écosystème. Ces déchets (gravats, électroménager, emballages, bouteilles plastiques, couches et autres joyeusetés) polluent les sols, les eaux et sont dangereux pour les animaux et parfois même pour l’homme car certains contiennent des matériaux nocifs comme l’amiante. Il y a aussi les déchets verts que l’on retrouve au milieu des allées et qui contiennent des pestes végétales qui favorisent les plantes invasives. Malgré le déploiement des déchetteries et les efforts de la collectivité pour en faciliter l’accès, la forêt est devenue une poubelle. Ces incivilités coûtent en plus, cher puisque les agents passent trois fois plus de temps aujourd’hui à nettoyer! En 2016, cela représentait 3 400 euros, en 2017, 5 400 euros et en 2018, 9300 euros. Nous travaillons à la modification des entrées en forêt et à en restreindre les accès car, notamment sur le tronçon D2020 (Vierzon-Salbris), les parkings forestiers n’ont pas vocation à devenir des aires de stationnement notamment pour les camions …” Il est vrai que le trafic routier sur cet axe est important et que là aussi, il y aurait à mettre en place des dispositifs, évitant aux camions de détruire les accotements, envoyant la terre dans les fossés qui deviennent vite obstrués. Des parcours existent pour les promeneurs et sont aménagés en conséquence; comme le sentier de la Salamandre (intersection des départementales D926 et D29 au nord de Vierzon). Des randonneurs rencontrés ces jours derniers, transformés en nettoyeurs anonymes, confiaient leur écoeurement face à ces incivilités et appelaient pourquoi pas à l’application du Code pénal qui prévoit des sanctions juridiques. Mais, comme souvent dans ces cas précis, il faut des preuves, rechercher les auteurs (dans certaines forêts, un dispositif de prises de vues a été mis en place afin d’identifier les véhicules qui déversent les déchets en forêt). En Ile-de-France, une application est disponible sur smartphone pour localiser ces déchets sauvages afin que l’ONF intervienne. Beaucoup d’incompréhension et on le comprend dans les paroles d’Alexis Hachette, lequel en appelle au civisme tout en se demandant comment un être humain peut-il être à ce point destructeur d’un bien précieux qu’est la nature et la forêt en particulier ? L’inquiétude est partagée et espérons qu’un jour enfin, les pollueurs soient véritablement les payeurs. Pas certain, il est vrai, mais souhaitons que ce combat pour préserver la nature soit une force commune. Force qui devrait animer chaque citoyen digne de l’être.

Jacques Feuillet

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