Des bus en test à Blois : ça gaze ?


POUR LA PLANÈTE Azalys effectuera quatre tests de véhicules « propres » d’ici la fin 2018. Jusqu’au 28 octobre, un bus au gaz dernière génération dessert les vingt-cinq arrêts de la ligne B (Blois Sauvageau/Blois hôpital). Un essai préalable à l’étude sur la transformation énergétique du matériel roulant qui conditionnera les investissements dans le cadre d’une sortie progressive du diesel.
ARP


«Faire le choix le plus pertinent en matière de motorisation du matériel roulant. C’est aussi un test en conditions réelles pour les conducteurs et les usagers ». C’est en ces termes que Jean Gasiglia, conseiller délégué d’Agglopolys chargé des transports, a présenté les tests de bus propres. La communauté d’agglomération souhaite inscrire son réseau de transports en commun « Azalys » dans une démarche de transition énergétique. Depuis le 8 octobre et jusqu’au 22, un bus à gaz naturel véhicule (GNV) circule sur la ligne Sauvageau/hôpital. S’en suivront d’autres essais avec des bus électriques et au gaz début 2019. Ces tests sont un préalable à l’étude sur la transition énergétique du matériel roulant. Car, c’est en 2019 qu’Agglopolys arbitrera afin de renouveler le parc de bus (47 actuellement dont certains approchent les 20 ans) à partir de critères environnementaux, techniques et économiques. « Électrique, gaz, hybride, hydrogène… les résultats de l’étude, dont ces tests sont un pré-requis, détermineront les choix futurs vers des motorisations propres pour stopper enfin l’achat annuel de deux véhicules diesel », poursuit M. Gasiglia. « La prochaine commande interviendra au premier semestre 2019 pour une livraison en 2020. Il s’agira alors du premier bus standard de douze mètres propre après l’acquisition des deux navettes électriques du centre-ville. »

Pas plus dangereux qu’une bouteille de plongée
Pour l’heure, depuis lundi 8 octobre, un bus de la marque allemande MAN roulant au gaz naturel est en test sur le réseau de transport urbain. Le véhicule est propulsé par un moteur techniquement différent du diesel, ce qui lui permet d’être moins bruyant et plus facile à conduire. À en croire le constructeur, avec ses réservoirs sur le toit dont la charge en gaz ne prendrait qu’une quinzaine de minutes, le véhicule dispose d’une autonomie d’environ
500 km, largement suffisante pour les boucles Azalys qui ne dépassent pas les 200 km. Si le gaz utilisé comme carburant a tendance à faire peur, contrairement aux idées reçues les véhicules roulant au GNV ne sont « pas plus dangereux qu’un diesel », affirme Sylvain Lemarchand, directeur de Keolis Blois, le délégataire transport. « Les bonbonnes de gaz, placées sur le toit du bus, ont subi des tests très poussés. Il n’y a aucun risque d’explosion en cas d’accident », précise-t-il. Le GNV n’a en effet rien à voir avec le GPL (gaz de pétrole liquéfié). Il faut savoir que la pression est la même que celle d’une bouteille de plongée. Les réservoirs sont par ailleurs à l’épreuve des balles. Le GNV a en outre la particularité d’être l’un des carburants les moins chers à la pompe et à l’usage avec une économie d’environ 30 % par rapport à un véhicule classique. À l’achat, en revanche, un bus de ce type coûte en moyenne 250 000 €, contre 220 000 € pour un diesel, 450 000 € pour un électrique et 650 000 € pour un véhicule à hydrogène. L’agglomération qui mène par ailleurs une étude sur le potentiel en méthanisation renouvellera sa délégation de service public transport en janvier 2021. D’ici là, quelles que soient les énergies choisies, sa flotte comptera déjà quelques bus propres.