En région, François Bonneau souhaite un déconfinement « le plus vite possible »


L’habitude de la visio-conférence étant prise, les conférences avec la presse vont bon train. Depuis Orléans, le président régional Bonneau en a tenu une vendredi 10 avril pour faire le point après un mois d’entraves pandémiques, une poignée de jours avant le discours du président national Macron. Morceaux choisis.

Évidemment, personne n’est totalement dans le secret des dieux, même si la date du 11 mai a été donnée dans la soirée du lundi 13 avril par le président de la République, Emmanuel Macron, nourrissant l’espérance d’une liberté, sans doute surveillée, mais recouvrée. Par contre, chacun peut émettre un avis et des voeux. Ainsi, sur la question du déconfinement, comme tout le monde, François Bonneau, le président PS de la région Centre-Val de Loire, le souhaite. Il répond et estime sans sourciller. « Je ne suis pas dans la tête du Gouvernement. Mais bien sûr, le plus vite possible. Du moment que la sécurité soit garantie. Elle est à faire rapidement dès que les conditions seront réunies. Le reste suivra dans une reprise progressive. Il y a des entreprises et des salariés qui sont d’accord pour reprendre, y compris pendant le confinement, mais encore une fois,  si toute la sécurité sanitaire est garantie. » C’est malheureusement là où le bât blesse, où se situe le nerf de la guerre covidique. C’est pourquoi le Conseil régional ne reste pas les bras ballants, une commande de 1 million de masques a été effectuée pour 1 500 000 €. Des masques destinés aux acteurs de santé, intervenants à domicile, personnels des entreprises de la chaîne alimentaire, etc. Sans oublier  2 millions de masques commandés pour 1 750 entreprises. Mercredi 8 avril 2020, l’Hôtel de la Région à Orléans a déjà reçu 500 000 masques FFP1 pour les personnels soignants, en réponse aux besoins exprimés par plusieurs centres hospitaliers du Centre-Val de Loire (à savoir ceux de l’agglomération montargoise, de Pithiviers, Blois, Sancerre, Châteauroux, Châteaudun, Chartres), et en lien avec l’Agence Régionale de Santé (ARS), la Région a fait don d’un stock de matériel (20 000 paires de gants et 40 000 charlottes, entre autres).

Des Fonds par milliers, et en sus un soupçon d’humanité ?

Mais la liste d’actions ne saura s’arrêter là. Pour tous les secteurs de l’économie régionale, le Conseil régional fait état d’une participation au Fonds National de Solidarité (2 mois pour 16 400 000 €); d’un Cap Rebond (1 000 000 M€ de la Région avec la Banque publique d’investissement (BPI) qui génèrera 5 400 000 €); d’un Fonds de Prévention (1 000 000 M€ supplémentaire pour une enveloppe totale de 2 000 000 €) et d’un Fonds Régional de Garantie abondé de 262 000 €. Sans omettre un appel à projet, baptisé « Stop COVID 19 », avec une enveloppe dédiée État/Région/BPI de l’ordre de 2 000 000 € pour, selon François Bonneau, « un sursaut de production et d’innovation, pour développer l’offre et l’innovation dans le domaine des équipements et dispositifs médicaux. » Le monde associatif et culturel n’est pas laissé au bord du chemin : la Région annonce un Contrat d’apport associatif Rebond (1 000 000 € Région et 1M€ de la Banque des Territoires) ainsi qu’un Fonds de soutien exceptionnel culture de 1 000 000 €, etc.   Après cette énumération à la Prévert, sise dans un tableau printanier assombri, le président de guerre régionale Bonneau conclut avec une touche d’optimisme. « Notre région est plus que jamais solidaire. Cela me crève le coeur, dans un grand pays industriel comme la France, de devoir sonner à la porte de la Chine du fait de la perte de certains savoir-faire, d’une mondialisation aveugle. Nous pouvons profiter de cette épreuve pour ouvrir des fenêtres nouvelles et se projeter dans l’avenir autrement. Je suis avec vous en visio-conférence et grâce à de nouveaux outils, numériques, nous passons par exemple moins de temps dans son automobile pour aller en réunion. Nous pouvons franchir une étape pour injecter plus d’humain. » Un supplément d’âme escompté pour le jour d’après, en somme. Qui vivra verra…

É. Rencien