Juillet – Il y a 100 ans, il y a 50 ans…


Il y a 100 ans – juillet 1918

À Johannesburg, en Afrique du Sud, tandis que la grève des éboueurs a été réprimée dans le sang, ce sont  les mineurs qui cessent le travail : plus de 15 000 hommes sur trois sites d’exploitation. Le 18 juillet, le petit Nelson Mandela naît dans la province du Cap, il deviendra plus tard la voix de ces opprimés.

La veille, le 17 juillet, c’est Nicolas II, dernier empereur de Russie, qui est assassiné avec toute sa famille, sur ordre de Lénine.

En France, la quatrième bataille de Champagne se déroule du 15 au 18 juillet. Les Allemands, menés par Luddendorf, qui croyait l’ennemi plus affaibli qu’il ne l’était, perdent cette bataille, qui sera leur dernière grande offensive.

Et pendant ce temps-là en Sologne…

L’ancienne gendarmerie de Romorantin.

 

La liberté commerciale étant supprimée, le préfet du Loir-et-Cher fixe par arrêté le prix du sucre et de la saccharine : 1 fr. 95 le kg de sucre granulé et cristallisé, 2 fr. 15 le sucre en poudre, 42 fr. 60 les 100g de saccharine par quantité de 500g à 4 kg 999. Ce texte du 13 juillet précise que les prix s’entendent, enveloppe comprise, il n’est pas question d’y ajouter le poids des caisses, sacs ou autre emballage.

Et dire que le stock de sucre s’est envolé en fumée, en même temps que les réserves de cacao, à la chocolaterie Poulain à Blois ! Un incendie a en effet détruit un des plus importants bâtiments du site qui renfermait, outre les réserves, la machinerie de fabrication. Les dégâts sont estimés à 5 millions de francs.

Encore un incendie en ce mois de juillet 1918. Cette fois, c’est un convoi militaire qui est en cause. Constatant l’échauffement des essieux d’un wagon transportant des obus de 75, le convoi est arrêté à la gare de Nouan-le-Fuzelier pour détacher ce wagon. Malheureusement, une explosion a provoqué l’incendie de wagons chargés d’allumettes, ce qui a entraîné des explosions en chaîne. Bref, la circulation des trains, aussi bien militaires que civils, a été interrompue plusieurs heures.

Est-ce la loi des séries ? Un train de marchandises se dirigeant vers Vierzon heurte celui qui mène les passagers d’Aurillac à Paris, et le fait dérailler en contre-bas d’un talus, entre Theillay et Salbris. On déplore dix morts et une cinquantaine de blessés.

Mystère à Neuvy-sur-Barangeon ! Un ballon, forme « saucisse », équipé d’une nacelle, a été rabattu par une bourrasque sur les terres de la ferme de Jou. Deux ouvriers agricoles ont eu la présence d’esprit de l’arrimer à des sapins. Pas d’homme à bord, mais des instruments de mesure de vitesse et un altimètre. Venait-il du front ? Quelle était sa destination ? Les hypothèses sont nombreuses.

La fin du mois de juillet est marquée en Sologne par de violents orages. Ainsi, à Romorantin, des toitures se sont envolées, des arbres ont été déracinés, les communications téléphoniques interrompues ; la grêle a provoqué de gros dégâts dans les vignes et les champs de céréales. À Brinon-sur-Sauldre, c’est un cyclone qui a ravagé la commune.


Il y a 50 ans – juillet 1968

La jeunesse se révolte dans le monde entier. À Mexico, des barricades sont dressées lors de manifestations d’étudiants. Le gouvernement fait appel à l’armée qui réprime durement ce mouvement.

En France, la troisième campagne d’essais nucléaires a lieu à Mururoa, avec, le 7 juillet, le tir d’une bombe A de 200 kilotonnes.

Après les élections générales du 30 juin, et la démission du gouvernement Pompidou, Maurice Couve de Murville est nommé Premier ministre le 10 juillet. Le ministère de l’Éducation nationale est confié à Edgar Faure.

Et pendant ce temps-là en Sologne…

À la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale par le général de Gaulle, les urnes ont à nouveau parlé, les noms des députés qui siègeront sont maintenant connus : à Blois, Pierre Sudreau est brillamment réélu, alors qu’à Romorantin, Roger Corrèze bat Kléber Loustau. À Vierzon, Jean Boinvilliers conserve son siège en battant Fernand Micouraud.

Sur le plan des grèves, il n’en est plus guère question dans les journaux. Tout juste peut-on lire que les stations-services sont maintenant réapprovisionnées.

On parle plutôt des projets qui vont améliorer la vie ou favoriser le vivre ensemble. Ainsi, à Brinon-sur-Sauldre, on s’enorgueillit du lancement des travaux de construction de 12 logements sociaux. À  Blois, on inaugure le foyer d’aide aux mères, qui pourront faire appel aux travailleuses familiales en cas de maladie ou autre difficulté, ce qui empêchera le placement des enfants. À Vierzon, on pense à la fois à ses jeunes et à ses vieux. Inaugurée le 2 mai par Waldeck Rochet, avant la fin des travaux, la maison des jeunes est enfin terminée ;  son directeur, M. Marcel Tavé, prépare activement le programme des activités sportives, artistiques et culturelles qui sera proposé aux jeunes. Pour les vieux, il faudra un peu de patience : le conseil municipal vient de décider de construire une maison de retraite au clos du Roy, d’une capacité d’accueil de 80 personnes.

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Quand on ne construit pas, on restaure ! Sous la houlette de l’historienne Marie-Madeleine Martin, les travaux se poursuivent au château de la Chapelle d’Angillon : après la terrasse bâtie par Sully,  la cour d’honneur, les salles, c’est au tour des façades de se refaire une beauté.

À Gièvres, le chantier de fouilles archéologiques a mis au jour les traces d’une plate-forme de maçonnerie gallo-romaine. Bravo aux jeunes qui ont consacré deux semaines de leurs vacances à ce chantier !

On préserve, ou non ! À Romorantin, l’ancienne gendarmerie et l’ancienne prison seront bientôt rasées pour laisser place à un parking. Il faut bien s’adapter au nombre croissant d’automobiles en circulation.

À Lamotte-Beuvron, le festival du risque a fait frissonner les visiteurs, et s’arrêter sur le bas-côté les vacanciers en partance : chancelles, tonneaux, boucles, autant de figures acrobatiques réalisées par les as du ciel, entre autres par le chevalier Jean d’Orgeix ou encore Reine Lacour.

C’est l’été, il y a de quoi s’occuper partout en Sologne. Cependant, l’évènement à retenir est le passage du Tour de France à Blois. La chocolaterie Poulain, qui dote le grand prix de la montagne, a pu remettre le trophée à Gonzales, tandis qu’un accueil enthousiaste était réservé au sympathique Poulidor. Fierté et émotions pour M. Provost, le directeur du vélodrome, où se tenait cette manifestation.

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