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Katia VALERE, chanteuse et romancière – lettre ouverte

Katia VALERE, chanteuse et romancière
Lettre ouverte
(avril 2017)

 

 

La mélodie des mots

C’est à l’occasion de la sortie de son nouveau roman, LE DERNIER REFRAIN, sorti en mars aux Editions De Borée, que Katia VALERE nous accorde un entretien. Une carrière de chanteuse qui aura duré près de 20 ans, de la France au Moyen-Orient, terminant sa carrière au Canada. Avant d’entamer une seconde carrière de romancière, plus que jamais d’actualité.

« Dans 6 mois, vous chanterez sur scène ! »

Je vais vous expliquer personnellement ce que fut mon parcours. Ecoutez moi :

Je quitte ma province, Je vais à Paris… je veux devenir une chanteuse lyrique. (Les grands airs classiques, les grands rôles, me subjuguent, déjà je me vois dans celui de la comtesse des noces de Figaro). Mais les difficultés s’accumulent très vite. Après une année d’étude et de sacrifice, Impatiente en cette fin de l’année 57 je quitte le chant classique pour la variété française. « Moi, ce que je voulais, c’était chanter… » « Les vocalises à longueur de répétitions, du matin au soir, commençaient à peser sur mes espérances. Ainsi que les longs cours de solfège. J’avais 16 ans et mon professeur me décourageait par ses relances incessantes et les obligations qui n’en finissaient pas. Perfectionniste et éternel insatisfait, il me forçait à avancer en me demandant de ne penser qu’à « ma carrière, » qui pouvait, disait-il, ne se concrétiser que dans une dizaine d’années ! Et encore ! Le vieux professeur de solfège, chez lequel il m’avait inscrite, me tapait sur les doigts dès que ça n’allait pas. En agissant ainsi, il m’avait définitivement éloigné de cet apprentissage que je jugeais très contraignant et laborieux. » En parallèle à mes cours de chant, je partais chaque jour pour le Cours Simon, afin d’apprendre le théâtre et le jeu de scène. Peu de temps pour rêver, à 16 ans…Au cours d’un cocktail qui suivit l’un des cours de théâtre, une femme très énergique, professeur de chant de variété, m’aborda en me demandant si j’étais chanteuse d’opéra, et surtout si je désirais poursuivre dans cette voix ? « Elle me proposa un chemin beaucoup plus court pour chanter rapidement sur scène» Surprise de la promesse d’une femme que je ne connaissais pas encore, débarquant de ma province Vosgienne, avec très peu de moyens financiers, il me fallait choisir entre le classique et la proposition de me monter ce que l’on appelait « un tour de chant de music-halls ». Découragée devant les difficultés que m’imposait le classique, tentée par l’aventure, et surtout le besoin de m’exprimer, je me suis dit : «  je ne perdrai pas grand-chose à essayer ».  Au premier rendez-vous, ma voix est testée sur une vocalise. Réaction immédiate de la professeur « Katia, je crois qu’on pourra faire un bon travail toutes les deux. Vous me faites confiance : je vous monte un tour de chant, et dans 6 mois, je vous affirme que vous travaillerez ! »

«  Les mille et une nuits…en cabarets ! »

Mon premier contrat est obtenu par mon professeur, sa promesse est tenue, six mois après je travaille. Début de l’aventure : l’Egypte ! C’est un risque important que je prends pour ce métier: je n’ai que 18 ans, pour partir à l’étranger il faut un passeport ou s’inscrit ma majorité, à l’époque, elle est à 21 ans. Je pars donc avec un passeport « modifié » et la promesse de l’imprésario, me certifie que je ne risque rien. C’est un homme qui ne recule pas, il veut m’emmener impérativement pour ce contrat. Je sens que mon physique l’importe plus que me voix.   « Il est tellement déterminé, qu’arrivée en Egypte, après mon refus de monter en scène pour la première fois de ma vie, il me propulse sur les planches après m’avoir octroyé une magistrale paire de gifle pour m’obliger à me produire. Affreusement timide, j’ai l’impression de ne plus pouvoir respirer dans une robe longue en velours noir que j’avais voulu très ajustée… ». « Heureusement, le public est indulgent, et c’est sous quelques bravos que je me précipite dans les coulisses, après avoir pris conscience d’avoir chanté pour la première fois devant un public !… J’avais encore beaucoup à apprendre.  Je ne savais pas même me tenir en scène, mais le fait de chanter en français me sauvait et ravissait  ces braves gens ». Puis ce fut toute une tournée au Moyen-Orient avec de considérables progrès. (Syrie, Liban, Iran, Irak, Israël…Turquie), ce n’est que 3 ans plus tard que je reviendrai à Paris. C’est finalement loin de la France que j’ai appris mon métier de chanteuse, et que ma carrière a démarré. » Cependant, je m’éviterai de vous conter toutes les péripéties, les risques et les problèmes qu’il m’a fallu traverser pour gagner l’expérience qui m’a permise de continuer dans cette carrière. Je peux dire aujourd’hui qu’une détermination farouche m’a aidée à m’y maintenir.

«  Retour à la capitale »

Paris… il serait bien long d’expliquer le cheminement qui m’a fait débuter sur scène au lieu le plus magique pour une débutante qui ne s’était jamais produite en France ! Les Champs-Elysées… au cabaret « Chez Suzy Solidor », l’ex « Boite à Sardine ». Quelle performance croyez moi…

Beaucoup d’autres cabarets Parisien ont suivit, Les plus connus à ce moment là, Chez ma cousine, la villa d’Este, La belle Epoque, le don Camillo, Pacra, dont le propriétaire était monsieur Pierre Guérin ainsi que la tête de l’Art, et d’autres encore. Radios, télévisions, le chemin d’une artiste de variété.

Des pays étrangers, la Grèce, l’Espagne, le Portugal, la Belgique, l’Allemagne, le Maroc, etc.…

Des casinos, des galas, des concours, des tournées, la plus notoire avec les chats sauvages…

Et c ‘est après la naissance de mon premier fils, Edgard, que sortira mes premiers disques en 1964, chez Decca. Puis chez Jaques Canetti. Une quinzaine de 45 tours vinyle sortis en France, le premier lancement « d’itsy bitsy, petit bikini.. » Et oui, c’est moi…! Une dizaine d’années plus tard, je quitte la France pour terminer ma carrière de chanteuse au Canada, chez Barclay. « C’est au départ un riche homme d’affaires qui m’avait remarqué en tournée, en croisière sur Le France, et m’a conduit dans ce beau pays que j’ai tellement aimé. » Nombreux galas, présence à la télévision canadienne, entre 1973 et 1975. Mon mentor et ami, l’acteur et chanteur Claude Blanchard, grande vedette à l’époque. Lors d’un retour à Paris, rencontre avec Jean-Paul, mon deuxième mari. Naitra mon deuxième fils, Alexandre, en 1976. Ma carrière de chanteuse se termine doucement, les années passent…

«  Beaucoup de choses à dire »

« 1986, nous partons vivre en Indonésie où l’envie d’écrire me vient progressivement. J’en étais aux balbutiements de mon écriture. Mais tout de même, près de 1200 pages…écrites à la main ! Les idées, les voyages au Moyen Orient, toutes les aventures, ne manquaient pas…Ce manuscrit est devenu VALIA. A cette époque, j’avais passé un concours de premier roman en Belgique où j’avais envoyé le manuscrit. Bien entendu, je n’avais rien gagné…pourtant un monsieur l’avait remarqué et m’avait téléphoné. » Avouant ne pas avoir tout lu, il m’a dit « une personne capable d’écrire 1200 pages est une personne qui a des choses à dire ! ». Il m’a avoué que la longueur de mon manuscrit était un handicap à l’édition. Il fallait le couper pour atteindre tout au plus 600 pages. Il a ajouté : «Vous avez un vrai talent pour dépeindre votre amour de la nature. Je vous conseille de marquer votre livre par des chapitres qui pourraient donner naissance à un feuilleton…ou un film ! ». Avec mon mari, nous avons rencontré un scénariste. Il a transformé le manuscrit en 57 chapitres… hélas, il n’a pas abouti ni en film ni en feuilleton télévisé !… Mais ce fut le premier livre, intitulé VALIA. Il n’a d’ailleurs encore jamais été édité ? J’ai bon espoir ! Pour moi, il me semble que c’est le plus intéressant ! Il raconte tellement de situations vécues. A l’aube des années 1990, avec une éditrice local lyonnaise qui m’a fait confiance, je lui en suis très reconnaissante, elle a édité mon premier roman «  le destin d’Antoinette « Il n’a pas eu à sa sortie le succès escompté, faute de moyen… un peu découragée j’envisageais d’abandonner, ma sœur ainé m’a dit : « Katia, n’arrête pas, ça va marcher » m’a-t-elle affirmé. Et les Editions de Borée ont repris   « LE DESTIN D’ANTOINETTE »!  Puis les éditions France Loisirs, l’on également repris. Ce qui a fait je crois un beau succès dont je suis très fière. J’ai également édité un livre chez Calman- Levy   « Après la nuit vient l’aube » même si la promotion n’a pas correspondu à mes attentes, il a bien marché.

«  Le dernier refrain… mais d’autres à venir ! »

Aujourd’ hui c’est avec un réel enthousiasme, que je termine notre entretien sur mon nouveau roman, LE DERNIER REFRAIN. Il vient de sortir en mars aux Editions De BOREE   « Il raconte mes débuts de chanteuse, et j’espère qu’il marquera un nouveau succès. Je remercie de tout cœur Monsieur Matho qui a eu la gentillesse de me faire confiance, et toute l’équipe de De Borée pour sa promotion. Je l’ai peaufiné en souhaitant qu’il reflète assez bien, parfois les joies, les difficultés, et les chemins qu’il faut emprunter…pour gagner les échelons du succès. Rien n’est facile. C’est ce que j’ai voulu faire comprendre à quantité de jeunes filles qui pensent, ou espèrent devenir chanteuse. Je tiens aussi à transmettre beaucoup d’émotions au sein de mes histoires. Je crois d’ailleurs, depuis mon premier livre, que c’est le romantisme qui guide mon écriture. »

Lorsque j’étais petite, on me demandait ce que je voulais faire quand je serais grande, je répondais : « je veux que l’on m’aime » maman me disait : ce n’est pas un métier ma chérie, ça ne fais rien, insistais-je «  je veux que l’on m ‘aime » Alors, chers lecteurs… Aimez moi, et je serai heureuse, si je vous ai donné un moment de bonheur.

 

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