Le lâcher prise des vacances …


Les cahiers au feu et la maîtresse au milieu, nananère… La marmaille a déposé les stylos et les crayons de couleurs. La 7e compagnie est passée par ici, au clair de lune et tout le toutim. Bientôt la Marquise des anges animera nos soirées d’été pour la 18 763e fois. C’est les vacances on vous dit. Normalement, juillet, août, le ciel, soleil et la mer, la fille aussi, c’est le moment du lâcher prise. C’est le moment pour les amours de camping, pour ceux qui vont au camping. Pas à celui des Flots bleus, il a cramé avec les pinèdes du côté de La Teste de Buch. C’est le moment pour les amours de campagne, pour ceux qui vont à la campagne et de montagne pour ceux qui vont à la montagne, à la plage, etc. C’est la bonne période, si, si !
Et pourtant … Trop aisé le lâcher prise quand la société s’enferme dans le carcan du paraître plutôt que de l’être. Derrière une opération de décrédibilisation d’une partie de l’opposition au bénéfice très temporaire d’une autre partie, avance masquée des mises à l’encan. Derrière la cravate que veut imposer Eric Ciotti aux députés masculins se cache aussi la robe au dessous du genou qui ne manquerait pas de suivre. Ce n’est pas du sexisme, que nenni. Simplement de la décence argumenterait l’élu de la Côte d’Azur au costume qui tombe beaucoup mieux qu’un uniforme de l’Armée Française qu’il n’a jamais connu – c’était tellement bon le temps des pistonnés- Derrière les cris d’effraies pour chaque mot écrit sur Twitter ou tout autre réseau asocial, derrière chaque phrase interprétée en mode bashing se love le buzz à tous prix. L’image, le verbe, plus que la compréhension et l’intelligence. Derrière la forme on en obère la signification du fond pour ne pas le voir, ne pas l’atteindre, ou parce que l’on s’y enfonce déjà.
Trop facile d’oublier dans les plaines à blé d’Ukraine, notre ami de Moscou, Vladimir. Premier de cordée de Gazprom, dernier descendant des tsars à la mode URSS, aussi fan de l’oligarchie absolu que Iossif Vissarionovitch Djougachvili – que l’on peut aussi appeler Joseph – il veut pousser plus loin encore l’expérience des années 1930. L’Afrique qui crève de faim, ça a quand même une autre gueule que 4 millions de morts entre Kiev et Odessa, voilà cent ans. Ça permet aussi aux passeurs de se gaver lors des grandes traversées de la Méditerranée. Par ailleurs, si ça peut conforter l’idée du Grand remplacement de Renaud Camus, ça peut pas gêner. Une question cependant, avec le réchauffement climatique, la pigmentation des Européens ne va-t-elle pas virer plus vite que l’envahissement de nos côtes ?
Trop fastoche le lâcher prise quand les prix des petits riens s’enflamment et que l’augmentation du Smic n’est pas une option mais est considérée comme une ineptie économique par ceux qui ne connaissent même pas sa valeur. Certains se sont même posé la question de rendre le chômage moins attractif… Les Arnault, Pinault et consorts peuvent donc dormir et partir en voyage tranquille, leurs petits pécules seront toujours plus importants que ceux d’un retraité lambda.
Il avait été demandé, pour le dernier numéro avant de partir en vacances, un Comme Ça Vient cool, gentil, frais comme une climatisation d’un jour d’été. Ben nan, finalement il fait trop chaud pour ne pas s’inquiéter … Quoique, avec la démission du Premier Ministre britannique, on s’ouvre la porte pour, une fois de plus avec Boris Johnson, une franche rigolade. Sa coupe de cheveux va nous manquer. Son lot de bêtises à répétition aussi. Si Bojo et ses potes n’avaient pas si mal verrouillé le Brexit on aurait pu lui donner la bi-nationalité. Il nous aurait fait marrer, et pas seulement au moment des vacances…

Fabrice Simoes