Les mauvais maux de la politique


Un ex-président de la République devant la justice, ça s’est déjà vu. Oui, dans une république bananière peut-être, mais pas au pays des Lumières.
Et de se demander si Monsieur Bismuth, comme Monsieur Madeleine, mérite l’opprobre du pays, même si le premier est incapable de soulever une paille, alors une charrette de foin… Voir, après cassation, et en cas de condamnation maintenue, Nicolas Sarkozy, ex-président devenu justiciable, porter un bracelet électronique, ça fait vilain. Le matricule 24601 est déjà pris et même si la double chaîne et le bagne ne sont plus, l’image du condamné, vulgaire Jean Valjean voleur de pain et son nouveau fer à la cheville, reste crue.
Elle est aussi choquante que les diverses réactions des amis politiciens et défenseurs de Nicolas. Pas un ne passe à coté de la langue de bois. On est pas loin du « Dieu, garde moi de mes amis, mes ennemis je m’en charge » d’Antigone Doson, remis au goût du jour par Voltaire. Aucun, ou presque, pour mettre en doute les événements évoqués. Personne pour parler des faits, tous expliquent la sanction elle-même. Christian Estrosi, le maire de Nice, s’est dit étonné d’une telle sévérité. Christian Jacob, président des Républicains, dénonce une condamnation totalement disproportionnée. Et les autres qui voudraient que l’on légifère pour que « plus jamais ça ». Heureusement la famille Balkany a fermé ses micros et aucun n’a comparé l’attentat de Karachi avec une mutation à Monaco. Pas un mot sur les écoutes proprement dites …
Vraiment, déjà transformé d’Ésope par le mec qui a fait d’une fourmi une travailleuse et de la cigale, une fainéante, le « Rien n’est si dangereux qu’un ignorant ami ; Mieux vaudrait un sage ennemi » de la fable de l‘Ours et de l’amateur de jardin » est approprié. On est loin d’un pamphlet sur la gestion de la crise sanitaire évoqué dans une version de Cnews. Comme quoi faire de la politique c’est aussi de la compréhension de texte, de l’étymologie aussi …. Ainsi, l’homme, ou la femme, politique devrait être un homme-une femme au service de la cité. Sauf que, en l’espèce, c’est parfois un arriviste plus poussé par l’attrait du pouvoir aussi petit soit-il, et de ce qui va avec… Les plus intelligents, ou les plus malins, savent tracer la frontière qu’ils ne devraient pas franchir. D’autres, un tantinet prétentieux, vont au-delà et atteignent parfois même un point de non-retour. D’autres encore, trop lecteurs d’Ainsi parlait Zarathoustra, manquent de bol et détournent parfois le vrai sens des paraboles. D’autres encore, plutôt hommes de la terre, de sarclage et de binage, donnent des leçons de déontologie sans comprendre un iota de leurs lectures. À chacun son métier.
Certains, tellement dans leurs certitudes, se trompent même de camp. Quand une Élisabeth Borne, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, dit qu’elle est de Gauche, il faut la croire. Son « On doit s’assurer que tout demandeur d’emploi soit incité à trouver un emploi » lancé sur un plateau télé en septembre dernier en est une preuve irréfutable. Sa volonté de mettre en place, dès cette année, la réforme de l’assurance chômage en est une autre. Devant tant de compassion et de certitudes économiques et politiques, Margareth Thatcher serait toute aussi fière de déclarer tant de sensibilité gauchiste. Certes, les mineurs du Pays de Galles lui auraient expliqué le contraire. Mais, chez nous, personne ne contredira Elisabeth. Le quidam est trop occupé à régler les cas de Covid, trop obnubilé de ne pas se déclarer ouvrier, trop préoccupé à vouloir appartenir à la classe moyenne. Trop bercé de l’illusion d’entrer dans cette caste bourgeoise qui n’existe pas ou plus ! A l’aune du panorama politique, si on place LREM et apparentés à Gauche, on met automatiquement l’ex-FN, le RN de Marine Le Stylo, quasiment à Droite. Au manoir de Montretout, on n’en espérait pas tant. Un décalage subtil assumé dans les rangs de la Droite plus classique. Désormais il devient presque possible de fréquenter ces nouveaux amis potentiels et providentiels sans faire chouiner dans les chaumières. Et puis Biden, le nouveau maître des States, est vu comme un communiste par les milices Trumpistes. Alors, les états d’âme d’Élisabeth …

Fabrice Simoes