Les ministres passent, députés et maires restent…


Trois ministres sont passés dans le Cher en 3 jours, au début de mois. Deux pour visiter, un pour annoncer et se mettre, un peu, en colère … Quand la com’ passe avant les décisions, on se retrouve avec un défilé de ministres, un jeu de cache-cache entre élus, des annonces qui n’en sont plus, et des menaces à peine voilées.
C’est l’histoire de quatre ministres – seulement trois sont venus-es finalement – qui devaient prendre l’air du Berry à l’invitation de la députée Modem du Cher, Nadia Essayan au début du mois. C’est l’histoire de visites qui devaient passer par Bourges et par Vierzon et qui, finalement, ont été plus visibles dans la capitale du Berry que dans la deuxième ville du Cher. C’est l’histoire commune de Brigitte Klinkert, ministre déléguée auprès de la ministre du travail et chargée de l’insertion, et Sarah El Haïry, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, chargée de la Jeunesse et de l’Engagement passées faire du lobbying gouvernemental auprès des associations de Bourges et de Vierzon, le jeudi 11 mars. C’est l’histoire du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, venu à Bourges deux jours plus tard confirmer l’annonce déjà faite dans le Berry Républicain d’effectifs supplémentaires pour les deux principales villes du département. C’est l’histoire d’une opération de communication plutôt que de connaissance ou de reconnaissance d’un territoire. Dommage, le Cher méritait quand même mieux …
La faute à une gué-guerre entre la députée Nadia Essayan et le maire de Vierzon, Nicolas Sansu. La première se plaint, depuis plusieurs semaines, de ne pas être sur la photo lors des diverses manifestations organisées sur le territoire de la deuxième ville du département. Le second, communiste, maladroit et/ou provocateur, on ne sait pas trop, ne fait rien pour arranger les choses. Il participe même à cet effacement médiatique. Par exemple, il omet d’inviter la députée lors des cérémonies d’inauguration de travaux, de bâtiments, et toutes ces sortes de choses qui font le remplissage des pages des journaux locaux. Pour expliquer ces non-invitations il avance que pour inaugurer les chrysanthèmes, il faut financer les chrysanthèmes… Ce qui n’est certes pas faux mais manque un peu de principe républicain.
En plus, Nicolas Sansu a écrit sur sa page Facebook, « La clôture de ce bal des débutantes se terminera lundi par la venue de Nathalie Elimas, secrétaire d’État à l’éducation prioritaire, qui viendrait (la ville propriétaire des locaux n’a pas encore été approchée !) à l’école du Colombier. » La secrétaire d’État n’est pas venue mais le bal des débutantes n’est pas passé non plus pour cause de sexisme. L’élu vierzonnais aurait pu expliquer qu’il voulait écrire Bal des conscrits mais ça ne marchait pas vu que 3 ministres femmes pour un seul homme, la balance était sérieusement favorable à la gente féminine ! Même pas …
Alors Gérald Darmanin a voulu marquer le coup lors de sa venue … seulement à Bourges, à Vierzon c’était annulé, en raison d’une manif de syndicats, d’organisations politiques, etc, et la volonté du maire de le recevoir mais pas avec la députée. Le ministre de l’Intérieur, après avoir confirmé le retour de la BAC de jour à Vierzon, supprimée par ses services voilà moins de deux mois, et l’arrivée d’une dizaine de personnels policiers à Bourges a regretté « l’attitude du maire de Vierzon. Je ne viens pas à Vierzon demain car il a refusé de me recevoir en mairie avec la députée. Au moment où nous essayons de mettre des effectifs en plus, où j’allais dire que j’étais tout à fait prêt à regarder l’investissement autour du commissariat de police, son attitude est peu républicaine. Je vois comment il se comporte dans les visites ministérielles, ses propos tenus sur les réseaux sociaux. J’ai eu un échange animé avec lui, alors que je le connais, j’ai été député avec lui. C’est une attitude qui ne favorise pas les dossiers de la ville… »
Du coup, pour le projet de commissariat déjà sacrifié depuis plusieurs années sur l’autel de l’austérité, c’est pas gagné… et même si la ville fournit le terrain !

Fabrice Simoes