Loir-et-Cher Sécheresse : le plan de vigilance prêt à être engagé…


Il n’a pas assez plu sur le Loir-et-Cher depuis janvier et les récentes pluies n’ont pas pu combler le déficit enregistré dans les nappes phréatiques, car elles n’ont été que partiellement rechargées. Le préfet François Pesneau confirme et alerte.
Il va falloir s’attendre à un été très chaud et il importe de prendre, de suite, des mesures, souvent dites de bon père de famille, pour ne pas aggraver une situation déjà tendue. « Il a donc été décidé de lancer le niveau Vigilance sur le département », annonce la préfecture. Carte barrée de rouge en main, pour les points sensibles, ou devant le devenir au fil des semaines, François Pesneau, préfet de Loir-et-Cher, a la voix plus grave que d’habitude, «car le niveau actuel est le même que celui enregistré, habituellement, en juillet. Je lance un appel solennel à tous les habitants du département, dont les élus, pour prendre en compte et, surtout, les appliquer, des mesures simples, dans le temps et quotidiennement». Parmi les conseils édictés, notons la vérification des compteurs d’eau et de leurs abords, «ce qu’on ne pratique pas tous les jours, reconnaissons-le», à la recherche de fuites éventuelles, tout comme celles éventuelles sur les chasses d’eau ; le chargement complet des lave-linges et vaisselles ou l’utilisation, au maximum, du cycle économie ; la récupération des eaux de rinçage des légumes pour la destiner aux semis ou aux plants déjà poussés ; le quasi-abandon des arrosages de pelouses et autres jardins d’agrément tout comme le lavage des voitures ; le binage des sols pour aérer la terre et provoquer de humidité auprès des plantations ; le captage des eaux pluviales à la sortie des gouttières…, En un mot tout ce qu’un citoyen bien éduqué devrait pratiquer presque tous les jours en pensant aux habitants d’autres pays où certains humains, souvent jeunes, effectuent des kilomètres à pied pour y trouver de l’eau et la rapporter au foyer, dans des récipients fragiles.
Mobilisation citoyenne
La même consigne d’économie est souhaitée pour les collectivités publiques partout où l’eau intervient et pour les professionnels en agriculture afin qu’ils adaptent leurs cultures, via, notamment, des assolements et abandonnent certains investissements bouffeurs d’eau, comme les maïs. Il en sera de même pour l’eau potable à ne pas gaspiller en restant vigilant quant à sa consommation. Tous les vecteurs sont estimés en-dessous de la normalité pour cette année 2023 et l’été s’annonce compliqué à vivre et à maîtriser pour éviter des problèmes et/ou des catastrophes de dernière minute. Aucune décision n’est prise quant aux piscines car notre département n’a rien à voir en comparaison avec le Var où les permis de construire de telles structures ont été déjà suspendues. La plus grande attention sera apportée, aussi, à l’état des réseaux pour éviter les déperditions ou d’éventuelles fuites à contrer de suite. La situation est encore maîtrisable et si tout un chacun fait preuve de bon sens, d’esprit citoyen et de responsabilité de père de famille, il sera, ainsi, possible de mieux contrer la catastrophe et ses suites ou, du moins, tout entreprendre pour l’éviter…

Jules Zérizer