Louis de Redon et Élisabeth Javelaud content l’histoire du militantisme écologiste


Les deux auteurs retracent cinq combats citoyens pour sauver la planète aux Éditions de l’Atelier. Si l’ouvrage est déjà disponible en prévente en ligne, la sortie en librairie est fixée au 25 août prochain contre 13,50 €.

Le Petit Solognot : Élisabeth Javelaud et Louis de Redon, pouvez-vous vous présenter rapidement et nous dire ce qui vous a amené à travailler ensemble autour de ce livre « Justice pour la Planète » ?
Élisabeth Javelaud : Sociologue, je me suis engagée très tôt auprès des associations pour la protection de l’environnement que j’essaye d’accompagner. En 2021, j’ai dirigé l’ouvrage « Le choix des sobriétés : des idées pour agir » ; aussi publié aux Éditions de l’Atelier (16 €). C’est à cette occasion que j’ai pu échanger pour la première fois avec Louis.
Louis de Redon : Biologiste de formation première (ingénieur agro et docteur en écologie du Muséum), je me suis passionné dans un second temps pour la protection de l’environnement par le droit que j’enseigne à AgroParisTech depuis une dizaine d’années.
En 2020, Élisabeth m’a sollicité dans le cadre de son ouvrage interdisciplinaire sur la notion au combien d’actualité de « sobriété ». Le courant est super bien passé ! Et nous avons donc décidé de poursuivre l’aventure autour d’un deuxième ouvrage cette fois-ci tourné vers la justice environnementale.

L.P.S. : Justement dans cet ouvrage, qui présente cinq combats citoyens ayant changé la loi, quel message souhaitez-vous faire passer à vos lecteurs ?
É.J. : Le bouleversement climatique, constaté par tous et partout dans le monde, et l’effondrement de la biodiversité, moins visible pour le grand public mais tout aussi réel, sont les enjeux majeurs de notre présent et du futur des jeunes générations.
Les mobilisations citoyennes, les médias et le droit ont agi ensemble pour protéger la nature dont nous sommes. Les cinq exemples présentés dans cet ouvrage montrent comment durant vingt ans les actions des uns et des autres se sont conjuguées.
L. D. R : Effectivement, il y a conjugaison des actions : le droit n’avance pas sans militantisme et les militants ne peuvent rien faire changer sans s’appuyer sur le droit.
Tout l’intérêt des luttes citoyennes est justement de peser sur les décideurs : les juges pour qu’ils posent des décisions ambitieuses et novatrices et les élus pour qu’ils votent des lois plus protectrices du climat et de la biodiversité.
L.P.S. : Pour raconter cette histoire écocitoyenne, vous pointez du doigt le développement des réseaux sociaux et l’adoption de la Charte de l’environnement. Pourquoi ?
É.J. : Les associations militantes et les activistes formés au questions juridiques sont désormais très présents sur les réseaux sociaux et ils les utilisent avec une efficacité redoutable. La tâche est certes immense, et le temps est compté, mais ce livre aidera à agir plus efficacement !
La Charte de l’environnement, comme les autres outils du droit, sont bien évidemment essentiels pour poser un rapport de force avec les gouvernants et ensuite peser sur les décisions publiques.
L. D. R : En effet, depuis 2005, la Charte de l’environnement a posé cinq grands principes que tout le monde connaît sans vraiment les connaître : principe pollueur-payeur, principe de développement durable, principe de précaution, principe de participation et principe de prévention.
Plutôt que de les présenter au lecteur de manière théorique et pompeuse, nous avons fait le choix de partir d’exemples d’actions concrètes de citoyens et d’associations qui ont usé de ces principes ! On découvre ainsi le droit de l’environnement, ce qu’il est, comment il a évolué, et surtout ses lacunes, par le concret ! Découvrir le chemin parcouru et se rendre compte du chemin qu’il reste à faire.