Mai 1968 : Les 50 Printemps de la CGT du Cher


Témoignages, débats, projections, l’Union Départementale de la CGT du Cher et l’Institut d’Histoire Sociale (Collectif 18) ont décidé la mise en valeur de cette époque de conquêtes sociales et selon Jacques Blondeau, ancien secrétaire départemental, de « rétablir quelques vérités ».

Jacques Blondeau recevait le Petit Berrichon pour présenter l’exposition qui suit les soirées conférence/débat commencées depuis mai et s’achèveront à Vierzon (tout un symbole) ce vendredi 22 juin. « Il s’agissait de rassembler le plus de salariés possibles dans l’unité. Qu’ils puissent s’exprimer quant à leurs revendications et les actions à mener. Les occupations d’usines, les grèves, tout cela s’est fait dans le pur esprit de la démocratie syndicale et ouvrière… ». Tant de choses ont été écrites, dites, parfois inventées et lorsqu’on écoute Cohn Bendit dans une émission TV dire « 1 968 maintenant, il faut passer à autre chose car le monde change et nous ne sommes plus du tout dans la configuration de 68… » ; il y a de quoi s’interroger, lui le « leader » des dits révolutionnaires aujourd’hui qui, il est vrai était haï par beaucoup de politiques notamment, qui ont toujours cherché à le mettre hors jeu mais tout de même, mai 1968 ce n’était pas uniquement Paris : Jacques Blondeau : « C’est le vieux débat où tout se passait à Paris et en Province il n’y avait rien. Pour anecdote au moment du déclenchement du mouvement et lorsque dans les entreprises les salariés se sont rapprochés, ont valorisé leurs rapports avec les syndicats, ils ont compris que l’unité était essentielle au combat à mener. Nous avons eu en trois semaines, plus de 450 adhésions ; c’est dire que la mobilisation était forte. Le débat était permanent (il reste à mener aujourd’hui avec encore plus d’urgence). Les négociations étaient unitaires, les manifestations présentaient un bon ancrage de l’unité syndicale. Toutes étaient suivies par de nombreuses personnes et pas seulement syndiquées (1 000/4 000) ; nous avions même le mouvement paysan à nos côtés. Tout cela pour dire que rien n’était banal, que la masse de gens qui bougeait était énorme. Il y avait l’unité dans les entreprises sur les conditions de salaires, de travail, droits syndicaux. Nombreux étaient ceux qui voulaient mener ce combat et les acquis ; il ne faut pas l’oublier furent plus importants qu’en 1936. Pensez aux salariés agricoles qui ont vu leur salaire doubler en une année. Le droit syndical dans les entreprises fut une avancée extraordinaire pour la défense des salariés. C’est de tout cela que sera débattu à Vierzon le vendredi 22 juin à 19 h, l’auditorium La Décale, avenue Henri Brisson. L‘artiste local Vincent Faucheux, accompagné d’Etienne Maneuvrier, interprétera les chansons qui résonnaient dans les têtes des français au cours de ce printemps de lutte : «… au printemps… à quoi rêvais tu ? ». Conférence-débat animée par Maurice Renaudat (secrétaire de l’Union départementale CGT du cher en 1968) avec Jean Claude Vatan et Robert Auvity.

J.F.