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Mimile a définitivement rangé ses appareils photos

Il s’appelait Émile Sineau. Tout le monde l’appelait Mimile et savait que le coup de flash n’était pas pour un excès de vitesse mais pour une édition du Berry Républicain. La photo, celle de sports, celle où ça bouge, c’était son dada. Normal pour quelqu’un qui était, à la base, prof de sports. Jeune, il était gardien de but au Racing Club de Bourges de Dédé Fontaine. Il avait enseigné à Graçay, certes, mais surtout à l’école normale de Bourges, à l’école Boulle. Maître-nageur l’été, ou moniteur de colo, amoureux du camping nature, il aimait les gens. Dans son deuxième boulot, celui autour des stades, des gymnases et des plaines de cross-country, il réalisait sa passion appareil photo en bandoulière. Sur sa caisse, il s’installait sur la ligne de but,n au football ou derrière l’en-but au rugby. Le tir dans la lucarne et l’essai en coin, il ne le ratait pas. Durant quasiment un demi-siècle il a photographié à l’argentique, beaucoup, en noir et blanc, énormément, au numérique, un petit peu. Les athlètes le repérait au coin de la piste, les footeux itou. Il était même parvenu à devenir un fidèle des filles du CJM Bourges.  Pas avare d’une bonne répartie. Pas avare, non plus, d’un bon casse-croûte, même sous des températures bien au dessous de zéro, une bonne bouteille sous le capot de la voiture, près du moteur pour réchauffer, un peu une bouteille de derrière les fagots. Il avait l’œil du journaliste-photo on ne peu plus moderne. Il pratiquait son art à l’ancienne, avec les collègues plutôt que contre eux, au feeling plutôt qu’au coup de chance. En ce mois d’août, il a définitivement posé la boîte à image. Il avait 90 ans !

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