Nous avons retrouvé Jean-François Copé (et un peu Nicolas Perruchot)


L’annonce officielle de partenariat entre le site du golf privé international des Bordes Estate à Saint-Laurent-Nouan et la Banque des territoires, dans l’objectif de faire sortir de terre d’ici 2025 en Loir-et-Cher un complexe hôtelier de luxe, a permis le 27 septembre de recroiser le chemin du LR Jean-François Copé. Mais pas que.
Quelques minutes avant les discours, beaucoup d’invités n’étaient pas là sans se demander pourquoi le patronyme de l’ex-patron de l’UMP figurait sur le carton d’invitation pour le dévoilement et la confirmation d’un chantier hôtelier de prestige prêt à se lancer à Saint-Laurent-Nouan. Il se murmurait qu’il pouvait être l’ami d’un ami, ou quelque chose de cet acabit, proche de l’investisseur britannique RoundShield, nouveau propriétaire des Bordes. Il n’existe par ailleurs plus de Fête de la violette et de la droite en Sologne. Donc, que pouvait-il bien venir faire par ici ? La réponse est rapidement tombée à son arrivée. S’il demeure toujours maire de Meaux (77), l’ancien député et ministre continue son cabinet parisien et son activité d’avocat. C’est même, précisément, l’avocat de ce projet d’envergure aux Bordes. Ceci explique cela. ”Dans le cadre de mon cabinet, je m’occupe des droits des entreprises et parfois de dossiers liés aux territoires, » a-t-il confirmé le 27 septembre sur place. “J’ai trouvé ce dossier absolument passionnant, je trouvais qu’il avait du sens pour que je m’implique, avec ma fibre à la fois publique et territoriale. Driss (Benkirane, directeur du fonds d’investissement anglo-saxon précité), me l’a proposé. Cela fait deux ans et demi que nous y travaillons.”

“J’en ai eu récit historique par Nicolas Perruchot”…
Passée l’explication de texte, l’ancien maire de Blois et président du Conseil départemental de Loir-et-Cher, Nicolas Perruchot, s’est inopinément glissé à son tour dans les échanges. Jean-François Copé a en effet cité précisément à deux reprises cet élu (aux dérangeantes affaires désormais connues de tous et toutes), près du golf, sous le majestueux escalier du château de Bel-Air et les oreilles de Gilles Clément, président de la Communauté de communes du Grand Chambord. “Je suis heureux d’un partenariat à ce niveau-là. L’hôtel 5 étoiles des Bordes marque une vraie rupture avec le passé (des échecs ont précédemment été accusés avec d’autres propriétaires et idées, ndrl), un nouveau départ avec la Banque des territoires sur des bases saines pour ce lieu,” a ajouté M. Copé. “Ceux qui ne sont pas maires, conseillers, présidents de Comcom ou d’agglo, ne savent pas ce que l’on vit en fait, ne peuvent pas comprendre la solitude des élus locaux; il faudrait écrire un livre là-dessus quand même. Les méandres législatifs, réglementaires, les compétences qui vous tombent dessus, les rappels de la préfecture. Quand vous avez en tant qu’élus en charge un territoire et un site magnifique, vous vous questionnez : comment on va réussir à le sauver, le développer ? Il y a une histoire ici, avec le baron Bich. Il se trouve que j’en ai eu récit historique par Nicolas Perruchot. Il m’avait interpellé plusieurs fois, m’en avait beaucoup parlé. Nous étions tous désolés. Il voulait y trouver un pôle de développement supplémentaire avec les châteaux, (le zoo de) Beauval. Il était très inquiet sur l’avenir de ce site de Saint-Laurent. Aujourd’hui, c’est donc une belle évolution.” Depuis, ce monsieur P. possède lui-même bien d’autres anxiétés. Quoique, sommes-nous moqueurs, après un retour culotté au concert de Sting à Chambord en juin, et une onéreuse villa en Corse, il pourrait songer à en acquérir une seconde aux Bordes pour se rapprocher…
Émilie Rencien

(*) C’est peu de le dire car l’investissement du futur hôtel 5 étoiles estampillé s’il-vous-plaît du fameux Six Senses, connu pour ses complexes hôteliers et palaces de luxe – qui comptera un spa de 1 600 m2 (celui de “Fleur de loire” / Christophe Hay à Blois n’en fait que 400 à titre d’exemple comparatif…); une piscine naturelle avec sable blanc, des villas prestigieuses, des suites, peut-être un générateur d’hydrogène, etc., – rien que pour la partie construction, pèse 180 M€ ! Cf. page 4 pour plus de détails.