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Petite AOC Touraine Chenonceaux deviendra grande

Du haut de son nid de côteaux en bord de Cher, la jeune appellation séduit moult palais avisés. Et ce n’est pas le jury féminin convié au château de Chenonceau début mai qui affirmera le contraire.

Il était une fois un château de dames un mercredi printanier ensoleillé, où se réunissaient une grappe de femmes modernes autour d’un vin élégant s’épanouissant depuis 2011 sur les meilleurs terroirs de la vallée du Cher… L’histoire débute ainsi avec le genre d’invitation qu’il est impossible de refuser, même lorsque l’on n’est pas ni oenologue ni experte dans l’art de la dégustation alcoolisée. Il y a quelques années, lors de nos pérégrinations, nous avions croisé la route de ces cuvées haut de gamme du côté de Pouillé chez Jacky Marteau. Le nom sur la bouteille, « Chipie », nous avait bien plu, tout comme nos sens ont été décuplés au moment de rapprocher le verre de nos lèvres. Nos chemins se sont renoués ce printemps, un 2 mai, au château de Chenonceau à l’occasion d’un jury 100 % féminin spécialement constitué pour l’occasion. Autour de la table, des journalistes, des spécialistes, des domaines comme ceux de Pascal Gibault à Noyers-sur-Cher ou encore de Maryline et François Desloges à Saint-Romain-sur-Cher, entre autres convives qui ont donc comparé de façon informelle et pondérée 16 liquides de millésimes 2016 à l’aveugle et de manière sensorielle. Premier contact au regard, puis à l’odorat et enfin, le contact avec le palais, avant de passer par le crachoir et déposer une note, sur une feuille prévue pour, établissant de fait un classement. Côté blancs, on citera un sauvignon racé, aux notes d’agrumes et de fruits mûrs ; concernant les teintes rouges, côt et cabernet franc ont révélé un tanin subtilement saupoudre de touches de fruits noirs. D’une couleur de robe à l’autre, un point commun, la recherche de l’excellence gustative. Pas d’acidité, du gras en bouche, du chic et du choc sur la table. Avec un conseil : attendre au moins un an pour savourer les blancs, deux ou trois années pour les rouges. En somme, un vin qui demande de la patience. L’exigence requiert en effet un travail de longue haleine et le jeu en vaut la chandelle au moment où le bouchon est allègrement libéré, tout comme les parfums enfermés qui ainsi se dévoilent. Pour continuer ce périple sur la route des vins, un murage est annoncé samedi 26 mai à nouveau en Indre-et-Loire, en présence de la marraine 2018, à savoir la journaliste Natacha Polony, succédant à l’athlète handisport Marie-Amélie le Fur qui a tenu ce rôle l’an passé. Et en patientant… santé ! A l’ombre d’un verre de Touraine Chenonceaux.

Émilie Rencien

 

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