Région : Le gel dans les vignobles, encore trop tôt pour évaluer les dégâts


L’épisode de gel intense que la région a connu début avril ne laisse rien présager de bon pour la récolte à venir. Même s’il est encore trop tôt pour évaluer les dégâts, les viticulteurs sont inquiets.

Toute la filière viticole de la région a été lourdement touchée par l’épisode climatique de début avril. Les viticulteurs déjà bien impactés par une année difficile avec la pandémie, sont consternés. La vague de froid qui s’est abattue sur la France est arrivée à un très mauvais moment, en pleine période de bourgeonnement et un bourgeon qui gèle n’est plus en mesure de produire le raisin attendu. Des températures négatives jusqu’à -7° ont été constatées dans certains vignobles. Par ailleurs, les moyens de luttes habituels comme les installations de tours antigel, les déploiements de bougies par centaines ou encore les rotations d’hélicoptères, ont été moyennement efficaces. En effet, ces techniques doivent notamment permettre de rabattre les couches d’air plus chaudes vers le sol, mais le phénomène climatique de ce début de mois avait la particularité d’être une masse d’air polaire avec du froid partout, même en altitude, ce que certains appellent un gel d’hiver. Après plusieurs nuits à défendre les vignobles contre les attaques du gel, les viticulteurs sont inquiets et s’attendent à des dégâts importants, même s’il est impossible pour le moment de les évaluer avec précision.Il faut encore patienter une quinzaine de jours pour avoir une estimation précise avec des nuances, d’une appellation à l’autre et d’une parcelle à l’autre. Les cépages précoces ont été particulièrement touchés, en revanche il reste un bon espoir pour les sauvignons.

Des années qui se répètent
En 2016, 2017 et 2019, les récoltes avaient déjà été endommagées. C’est pourquoi selon Lionel Gosseaume, président d’InterLoire (l’interprofession des vins du Val de Loire), il faut faire des efforts dans la sécurisation de la production. « Cela passe par des investissements importants qui ne pourront se faire qu’avec un accompagnement massif des pouvoirs publics. Il nous faut également pérenniser notre système d’assurance récolte par la sécurisation de son financement et sa généralisation. » Le gouvernement a annoncé ces derniers jours un soutien exceptionnel pour les filières aujourd’hui non couvertes par le régime de calamités agricoles, comme les viticulteurs. Pour information, une calamité agricole est un dommage non assurable, les risques assurables comme le gel pour les vignes en sont exclus. Les vignerons attendent de voir ce que le gouvernement entend réellement mettre sur la table.
À suivre.

F.R.