Romorantin : La capitale de la Sologne encline à allumer son futur, durable


Deux conseils se sont suivis les 28 et 29 septembre dans l’enceinte de la Pyramide. Avec un déroulé de nouvelles donc communautaires et municipales. Dans un calme retrouvé, avec des projets, sur fond de climat énergétique et climatique tendu.
Si le budget de tous les maires de France se trouve lourdement impacté par la hausse du coût d’énergie et l’inflation, à Romorantin, Jeanny Lorgeoux n’échappe évidemment pas à la règle économique. “Les collectivités ne sont pas protégées par le bouclier tarifaire et on prend en pleine face les conséquences des turbulences internationales. Le Gouvernement a promis une aide financière aux collectivités mais nous ne savons pas encore si nous serons dans les critères d’éligibilité de ce fonds spécial, » a commenté le 29 septembre l’édile solognot. “Il faut se réveiller : nous sommes dans une guerre mondiale, y compris au niveau énergétique. Toutefois, la ville de Romorantin honore ses factures. Nos gymnases seront à 11°, nos bureaux à 19° sans appoint électrique. Comme chacun d’entre nous, nous regardons les petites économies. » Dans l’opposition, Louis de Redon (DVD), redevenu capitaine de son groupe politique rebaptisé “Romo demain”, a suggéré la création d’une commission exceptionnelle dans un contexte inédit. Le maire n’a pas émis un non mais a réorienté la formule de rendez-vous réguliers. “Inutile de créer une commission juridique. Je vous propose bien volontiers de nous rencontrer pour échanger sur des mesures à prendre. Je vais vous soumettre rapidement plusieurs dates.” Les deux hommes, qui sans aucun doute se regardent toujours autant en chiens de faïence, ont échangé pour autant calmement, sans joutes oratoires enflammées comme dans le passé. Depuis l’opposition également, Didier Guénin (PS, groupe Un avenir pour Romo) est pour sa part revenu sur son communiqué où il était demandé à la municipalité de ne pas couper l’éclairage public à 22h mais plutôt à 23h30. “Des rues sont éteintes très tôt. Alors que l’autre nuit, la mairie, j’ai vérifié, était éclairée, et le musée de Sologne aussi,” a insisté le conseiller. M. Lorgeoux a répondu. “Il faut diminuer l’éclairage pour affronter la hausse de notre facture qui est d’un million. Nous avons concerté ; nous avons partagé avec la gendarmerie et éteindre de 22h à 6h du matin est apparue ne pas poser problème. Cette coupure nous a semblé du bon sens, une bonne action. Parfois, il a des ratés qui sont en train d’être rectifiés. Nous faisons en tout cas du mieux que nous pouvons.”

Une intercommunalité plus verte également ? Patience
Et côté Communauté de communes, la sobriété aussi ? Si le chantier du nouvel itinéraire au fil de l’eau pour deux roues entre Val de Cher et Canal de Berry, le “Coeur de France » à vélo, avance bien, une question diverse a été posée en fin de conseil communautaire sur les intentions de la Communauté de communes du Romorantinais et du Monestois. Les explications du président Jeanny Lorgeoux et du vice-président Cédric Sabourdy étaient limpides le 28 septembre et chargées d’idées. “Pour les transports, les discussions sont un peu difficiles avec la Région qui aurait aimé qu’aucune Communauté de communes ne prenne la compétence mobilités car cela complique les attributions de subventions, etc. Nous avons voulu avoir cette compétence pour notre part car nous voulions être force de proposition, et nous en sommes capables. Mais les échanges vont s’arranger. Pour les mobilités, nous ne sommes qu’au début mais oui, nous avons des projets concrets. Cela fait partie des politiques nouvelles. Et notre politique est ambitieuse, va coûter cher mais est nécessaire,” a répondu le premier précité. “Nous avons depuis deux ans une navette gratuite qui circule dans la ville; Keolis va nous communiquer les statistiques de fréquentation pour réajuster les arrêts,” a informé le second élu. “Nous allons sinon réaliser un plan de mobilités simplifiées pour établir une feuille de route; la communauté de communes va investir 50 000 € pour établir ce dernier. Nous planchons sur une voie verte entre la gare de Romorantin et Villefranche-sur-Cher; il y aura peut-être un petit train électrique mais nous devons échanger d’abord avec la SNCF et les représentants d’usagers notamment. Le Conseil départemental va s’engager aussi à hauteur de 10 M€ pendant 10 ans sur 103 km de chemins et pistes cyclables. Nous bénéficions enfin de l’aide du Cerema (établissement public sous la tutelle du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires,qui accompagne l’État et les collectivités territoriales pour l’élaboration, le déploiement et l’évaluation de politiques publiques d’aménagement et de transport, ndrl) sur tous ces dossiers. Et d’autres choses sur lesquelles nous ne pouvons pour le moment pas communiquer. Il faut du temps et de l’argent, mais nous y travaillons. »
É. Rencien

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Femmes, femmes, femmes… Ou pas

Des attentions pour la planète, quid de la gent féminine par contre ? Une délibération lors du conseil municipal du 29 septembre portait sur une dénomination de rue. Près du supermarché Aldi, après le 107 rue du 8-Mai, 50 logements sont sortis de terre avec une collaboration, pour la première fois en France, inédite entre sociétés de bailleurs sociaux, privées et départementales (Terres de Loire Habitat et Loir-et-Cher Logement). Il a donc été soumis pour cette desserte, le nom d’ “allée Kléber-Loustau », un homme que le maire décrit comme “un bon ami personnel que j’ai connu à 5 ans”. Si le patronyme de ce Romorantinais, né en 1915, qui fut travailleur à l’usine Normant puis maire de Selles-sur-Cher, sous-préfet, député, ministre et président du Conseil général (à l’époque), a été approuvé sans résistance, les conseillers d’opposition Didier Guénin et Louis de Redon ont tiqué sur l’absence de noms féminins. Le second a émis l’idée d’établir une liste en amont, d’après lui, “comme le font certaines villes pour réfléchir aux femmes qui ont marqué le territoire et ainsi à une liste plus paritaire.” Une nouvelle fois, dans son rôle de premier magistrat, Jeanny Lorgeoux n’a pas dit non, mais n’a pas dit oui non plus. “Nous avons bien sûr pensé à Olympe de Gouges, Simone de Beauvoir… Les femme sont l’avenir de l’homme, c’est connu. Et puis dans mon équipe, on est sensible aux charmes des femmes.” Il s’arrête puis reprend. “Et à leur intelligence ! Oui, nous sommes attentifs mais d’abord, les occasions ne sont pas si nombreuses de nommer des rues. Deuxièmement, il y a eu une mode de noms d’oiseaux (rue des Courlis, etc.) et maintenant, la mode de tout féminiser. Moi, je préfère rendre hommage. Qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme. Pour moi, la vraie égalité est celle-là. Faites-moi un petit mot si vous avez des propositions et je regarderai avec bienveillance. Je n’aime pas les régimes qui établissent des listes, je ne veux pas appliquer des rigidités préétablies.” L’adage narre en sus que derrière chaque grand homme se cache une femme. Mais chacun(e) lira dans les lignes déroulées ci-dessus ce qu’il voudra bien y voir. Nous laissons pour notre part ces hommes débattre entre eux, puisque Mars, Vénus….

É.R.