Romorantin Rétro 2020 : Politique solognote vacharde, quand tu nous tiens


Entre le maire Jeanny Lorgeoux et l’opposant Louis (de) Redon-Colombier, la hache de guerre paraît définitivement déterrée. Mais entre l’amour et la haine, le fossé est parfois mince… Et au milieu, tentent de couler des projets.
“Je considère que le débat démocratique se déroule les uns en face des autres. Nous avons besoin d’oppositions. Or déserter le conseil municipal, puis communautaire, pratiquer la tactique de la chaise vide, alors qu’on a été élu pour représenter une partie de la population pour préférer insulter le maire sur les réseaux sociaux, est irresponsable.” (Jeanny Lorgeoux). “Nous ne siégeons pas, en accord avec Un Avenir pour Romo et Didier Guénin pour dénoncer la gestion de la crise Covid-19 qui est minimisée par le maire qui refuse de mettre en place des solutions distancielles et qui s’affranchit des gestes barrière  ; notamment de l’obligation de port du masque. (…). Autant de mesures que le maire ne veut pas mettre en place (…) préférant augmenter les impôts exactement comme nous l’avions dit durant la campagne.” (Louis Redon-Colombier (*)). Etc. Etc. Etc. En résumé, si les sujets (de discorde) évoluent, la ritournelle ne change pas d‘un iota entre ces deux-là, le mois de décembre 2020 aura bétonné cette donnée, un recours en sus étant toujours en cours concernant le scrutin municipal de 2020, dans l’attente de la décision imminente du tribunal administratif en ce début d’année 2021. Impossible, comme auparavant où c’était marrant, d’y apercevoir désormais une sympathique fable de Jean de la Fontaine qui pourtant se sert “des animaux pour instruire les hommes”, mais rien n’y fait, tant le disque semble éculé et érodé. Heureusement, outre les chicaneries parfois ridicules dans la cour de récré politisée, il demeure des dossiers et des idées ! Entre autres, le souhait de créer un futur centre européen des arts du livre et de l’estampe, s’appuyant sur la famille Auger à Saint-Loup-sur-Cher, détentrice de machines dépassées par la modernité mais dont l‘atelier conserve toutefois de rares techniques de la composition au plomb mobile, de la gravure sur bois, de l’impression en relief, de la taille douce et de la lithographie. Ou encore à Romorantin, la création d’un réseau d’écoles Bourgeau-Favignolles appelé Voltaire. Ce dernier sujet indigne et interroge les parents d’élèves et l’opposition (un recours là encore a été déposé par les colisitiers de Didier Guénin et Louis Redon, sans oublier des accusations de misogynie envers le maire). Opposition qui fait se questionner la majorité Lorgeoux au regard de la sempiternelle formulation plaintive de l’exécutif qui est confiée, à la fin de chaque arène-conseil (ou quasi), au Petit Solognot. “Émilie, comment comprendre M. de Redon, ce jeune homme si brillant au demeurant, mais…” Comment dire : nous ne sommes pas la tête de, ni dans la liste de, et compagnie. Alors peut-être en guise de réponse d’observateur journalistique, une citation ? Dixit une défunte personnalité connue du maire de Romorantin, pour rappel actif pour la cellule Afrique de l’Élysée et présent à la sortie de prison de Nelson Mandela, il y a plus de 20 ans : “Pour faire la paix avec un ennemi, on doit travailler avec cet ennemi, et cet ennemi devient votre associé” (Nelson Mandela).
Émilie Rencien
(*) Louis de Redon de Colombier a modifié “son nom de scène”, victime de nombreux sobriquets de la part de la majorité Lorgeoux, “hobereau” (gentilhomme campagnard de petite noblesse), notamment…