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Salbris : L’industrie prépare sa relève

Initialement prévue à Lamotte-Beuvron, l’école de production Maurice Leroux prévoit d’ouvrir ses portes en septembre 2021 sur le site du Technoparc.
Le bâtiment, initialement retenu à Lamotte-Beuvron pour héberger l’école de production, contenant de l’amiante, ce qui entraînait des travaux trop onéreux pour sa remise aux normes, a été abandonné pour une installation dans les anciens locaux de Matra au Technoparc à Salbris. Le nom de cette école a été choisi en hommage à l’abbé Leroux qui ouvrit en 1957 à Villefranche-sur-Cher un atelier d’apprentissage, dont bon nombre de chefs d’entreprises de la région sont issus. Les écoles de production, dont celle de Salbris, sera la première en région Centre-Val de Loire, sont destinées aux jeunes de 15 à 18 ans qui ne trouvent pas leur place dans le système scolaire traditionnel.
Reconnues par l’Éducation nationale et soutenues par la Fédération nationale, les écoles de production permettent à ces jeunes d’obtenir un diplôme (CAP, Bac pro) ainsi qu’un travail à l’issue de leur scolarité grâce à une pédagogie spécifique : faire pour apprendre et non pas apprendre pour faire. Un tiers du temps est consacré à l’enseignement traditionnel et le reste à fabriquer en atelier de vraies pièces destinées à des commandes faites par des entreprises de la région qui fournissent des commandes de sous-traitance, ici de mécanique de précision. Cet apprentissage en milieu industriel dans des conditions proches de la vie en entreprise permet à ces jeunes d’intégrer à l’issue de leur scolarité une entreprise locale. « J’ai pris la présidence il y a quelques mois de l’association porteuse du projet car j’ai été interpellé par l’aspect généreux de ce projet porté par Ghislaine Goubert, reconnaît Dominique Gardy. L’association se nomme Sens et Talents car la mission de cette école est de permettre à des jeunes de 15 à 18 ans de retrouver un sens à leur vie tout en découvrant et développant leurs talents car chacun d’entre nous a un ou plusieurs talents cachés. Notre association est animée par l’esprit du père Maurice Leroux qui consacra sa vie à l’insertion sociale et à l’éducation des jeunes. »

Un système gagnant
« Cet éco-système est trois fois gagnant, poursuit Dominique Gardy, pour les jeunes qui bénéficient d’une formation qui leur permettra d’avoir un travail à la sortie de l’école, pour les entreprises qui fournissent de la sous-traitance réelle à l’école, trouvant ainsi des salariés opérationnels dès le premier jour d’embauche car ils retrouvent les mêmes machines que celles sur lesquelles ils ont été formés en conditions réelles, et pour le territoire qui bénéficie d’un tissu humain et économique en devenir, grâce en particulier aux jeunes (environ un tiers des effectifs des écoles de production) qui créent leur entreprise à l’issue de leur scolarité. »
L’objectif fixé par Sens et Talents est d’ouvrir l’école de production en septembre prochain. « Ce planning est réalisable mais très tendu, reconnaît son président. C’est pourquoi toutes les bonnes volontés, élus de la communauté de communes de la Sologne des Rivières, entreprises et collèges ,sont sollicitées pour gagner cette course contre la montre. Salbris est l’une des communes de Sologne ayant une vocation industrielle, tout en étant accessible en train et par le bus. Dans un premier temps, l’école sera consacrée aux métiers de la mécanique de précision puis dans un second temps à une seconde filière qui pourra être la soudure ou l’automobile. Nous réfléchissons aussi à la possibilité d’ouvrir un internat au CRJS pouvant accueillir 40 jeunes en collaboration avec le collège Saint Georges et la chambre des métiers pour les apprentis, avec un coût standard, les frais d’inscription à l’école de production étant les moins élevés possibles. » À ce jour, six jeunes sont prêts à s’inscrire à cette école. Une dizaine d’entreprises locales se sont déjà engagées sur des contrats de sous-traitance et dix autres en cours de discussion. Des stages des temps de découverte seront prévus au printemps afin de permettre aux jeunes et à leurs familles de mieux comprendre ce que propose l’école de production Maurice Leroux.
F.M.

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