S’évader localement…


Après la crise sanitaire, l’été n’est pas enterré en Centre-Val de Loire, une région qui ne manque pas de ressources. Inutile d’aller à l’autre bout du monde, parfois, et le Covid-19 affiche un avantage, celui de nous remémorer les essentiels, souvent oubliés et non sélectionnés, qui se trouvent près de chez nous.
Un été musical au cœur du parc naturel régional de la Brenne
Après un bon démarrage dans les inscriptions, tout s’est brutalement arrêté le 17 mars dernier, à l’annonce du confinement. Mais c’est sans compter sur le travail sans relâche des dirigeants pour permettre à ce projet de voir le jour tout en s’adaptant à la situation sanitaire actuelle.
Imaginez-vous au coeur du parc naturel régional de la Brenne, dans 300 hectares de nature préservée, au bord de l’un des plus vastes étangs de la région pour partager une semaine musicale avec une équipe enseignante de haut niveau, tout en respectant les mesures sanitaires qui sont devenues votre quotidien … Voilà ce que les organisateurs de l’Académie Musicale d’été « Musique au Fil de l’Indre » proposent du 18 au 24 juillet, au Village Vacances de Bellebouche. « Grâce à un contact permanent avec les services de la préfecture, grâce à une évolution favorable de la situation en France et parce que les orchestres d’harmonie sont de nouveau autorisés à répéter depuis début juin, toutes les conditions sont aujourd’hui réunies pour permettre l’ouverture de ce stage en toute sécurité », confie Yannick Ovide, le directeur de l’académie. Par ailleurs, grâce au site de qualité qu’est le Village Vacances de Bellebouche, nous sommes en mesure de proposer des chambres de deux personnes maximum avec salle de douche privative. La restauration est également assurée par l’établissement et répond aux normes des restaurateurs français ».
Rendez-vous en juillet
Côté musique, l’équipe enseignante reste intacte à ce qui était prévu : deux chefs d’orchestre et trois professeurs de haute renommée apporteront leurs savoirs et leurs conseils auprès des stagiaires : Pierre Deville, chef de l’orchestre symphonique de Sarcelles ; Laurent Douvre, tambour-major de la Batterie-Fanfare de la Musique des Gardiens de la Paix de la Préfecture de Police de Paris ; Mathilde Fèvre, cor solo à l’orchestre des Gardiens de la Paix de la Préfecture de Police de Paris, Véronique Tardif professeure de saxophone au CRR de Rouen et Cédric Cyprien, percussionniste à la Musique de la Garde Républicaine. Toutefois, le nombre de stagiaires sera limité (mais des places restent disponibles à ce jour) afin de pouvoir respecter au plus large les préconisations sanitaires. Des quatuors, quintet et sextuors seront également proposés en parallèle de l’orchestre pour favoriser le travail en petits groupes. Le concert de clôture, gratuit, se tiendra au théâtre de verdure de la base de loisirs, magnifique espace de plein air répondant entièrement à l’après confinement et l’envie de se laisser bercer par la nature. Rendez-vous est donc pris du 18 au 24 juillet, au Village Vacances de Bellebouche, pour tous les instrumentistes bois, cuivres et percussions, à partir de 10 ans (à partir du cycle 2). Les inscriptions restent ouvertes jusqu’à fin juin. Les bulletins sont téléchargeables sur le site internet indiqué ci-après.

Renseignements et inscriptions :
inscriptions.mafil36@gmail.com
Yannick Ovide : 06 26 95 48 54.
Le protocole sanitaire mis en place est d’ores et déjà consultable sur
www.aufildelindre.com

Opération de séduction massive en Loir-et-Cher
Avec la crise Covid-19, la consigne est de rester un maximum dans l’Hexagone cet été. Toutes les régions communiquent de fait à coeur joie pour attirer le touriste. Si la Côte d’Azur vante les mérites par exemple de”son bout du monde”, le Loir-et-Cher harangue “des vacances près de chez nous”. Le plus dur finalement sera de choisir, alors notre département dégaine ses arguments.
Un plan de relance a été posé sur la table loir-et-chérienne pour séduire. Parmi les actions à venir, nous retiendrons les 41 000 billets, achetés par le Conseil départemental, dans un peu plus de quarante sites touristiques et de loisirs de Loir-et-Cher. Pourquoi faire ? Pour les offrir ! Plusieurs jeux concours seront mis en place d’ici au début de l’année prochaine en direction des différentes cibles identifiées, dans le but évidemment d’inviter et inciter les clientèles exogènes à la découverte et au séjour, mais aussi de susciter des dépenses complémentaires dans le reste de la chaîne touristique (hébergement et restauration notamment). L’ADT en lien avec le département va également proposer une centaine de séjours à gagner chez les hébergeurs du département. Et puis, cet été ne sera qu’un commencement : à la rentrée de septembre, la traditionnelle opération qui rend accessible en gratuité deux châteaux, cette année Blois et Villesavin, pour les Loir-et-Chériens, revient grâce au Conseil départemental. Même si nous ne possédons pas en Loir-et-Cher, le soleil ni la mer de la Côte d’Azur, toutes ces idées, les pieds sur terre, donneront assurément un coup de fouet bienvenu en cette époque contrariée.

É. Rencien

À Cheverny, un château qui a du chien !
Après les couples enlassés dans le bronze d’un jardin de l’amour l’an passé, depuis le 11 juin, c’est un géant canin sculpté qui à son tour a pris ses quartiers et vit la vie de château auprès du marquis et de la marquise de Vibraye, connus pour leur flair artistique.
Qui dit Cheverny et qui dit chien, si nous opérons une association d’idées avec Hergé, Moulinsart et donc Tintin, nous songeons alors à Milou. Eh bien, non, raté ! Toutefois, c’est bien un chien, de chasse, qui trône fièrement dans une allée du château. Un imposant tricolore de la meute de Cheverny non pas en chair et en os, mais en sculpture. Un monument signé Michel Audiard,artiste tourangeau bien connu et apprécié dans le monde entier, mesurant 3,50 mètres de hauteur, réalisé dans sa fonderie de Rochecorbon.
Les méthodes ancestrales, ainsi que les techniques actuelles les plus novatrices ont été employées pour la réaliser. Les premières sculptures en terre ont été moulées afin de réaliser les maquettes. Un maillage fils d’acier de 10cm par 10cm a été réalisé sur toute la surface, ce qui a permis la pose d’un grillage. Cinq couches successives de toiles enduites de résine ont ensuite été posées en croisés. Après les retouches de forme réalisées, les couches finales de gel coat blanc ont pu être posées, assurant une pérennité dans le temps. «Des projets comme celui-ci naissent toujours du fruit d’une rencontre entre l’artiste, mon épouse et moi-même,» commente Charles-Antoine de Vibraye. «Nous avons découvert le travail de Michel Audiard de manière fortuite et nous avons été très séduits par sa façon de sculpter qui s’avère très sobre et réaliste. Et puis, cela attire l’attention car c’est surdimensionné, et Michel Audiard a réussi à reproduire fidèlement le standard canin emblématique que nous souhaitions, à partir de photographies envoyées. Avec lui, un cheval ressemble à un cheval et non à une antenne de TV, enfin vous voyez ! »
Mille milliards de cabots
Nous voyons, mais nous persistons – cela doit être notre âme d’enfant conservée – pourquoi ce chien sculpté, blanc également, plutôt que Milou en grand ? « Oui, nous aurions pu car Milou se pose lui aussi parfois sur ses pattes. Mais il ne faut pas être hypocrite, tout comme Chambord, Cheverny est connu pour son domaine cynégétique où une vénerie bourgeoisie, et non royale, a débuté en 1850. Ce gigantesque chien en statue qui regarde vers le chenil et ses congénères, depuis l’allée centrale, un français tricolore emblématique de Cheverny, représente ce qui a été, ce qui est et ce qui sera toujours. Tout en désamorçant toute polémique autour de la chasse. » La truffe dans le vent, Cheverny déconfine donc tranquillement sous les selfies des visiteurs qui sont encore peu nombreux. « Il faut être franc, inutile de jouer des coudes. C’est économiquement catastrophique, nous sommes en survie,» confie le marquis de Vibraye. «Je n’aimerai pas être à la place du Gouvernement qui doit faire des choix. Mais le seul moyen de s’en sortir, et je signe de suite pour cette solution, c’est de réaliser un été médiocre, par rapport à ordinaire, plutôt que rien du tout. » Oui car, bon chien n’aboie jamais faux !

É.Rencien