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Un an plus tard les murs ont poussé sur Ozans

Châteauroux
Un an après la présentation d’Eurosity, le Hub sino-européen d’Ozans dispose d’un premier bâtiment : le Citech, mais les Chinois sont toujours aussi discrets sur les entreprises qui viendront à Châteauroux.
Ozans 3
Le projet chinois, c’est la grande préoccupation des Castelroussins. Pour une grande partie d’entre eux, lassés par la longue attente (lire «11 ans de patience») le commentaire le plus courant est «de toute façon ils ne viendront pas». L’initiative conjointe de Châteauroux Métropole et de la SFECZ, proposant une visite d’Eurosity le 6 juin a répondu à quelques-une des questions que se posent les moins pessimistes : «Avec ce qu’on y investit il va bien se passer quelques chose sur Ozans». En tout cas les cent-vingt places proposées se sont arrachées plus d’une semaines avant la date de la visite.
Un des plus attentifs est William Stévenin. L’ancien maire d’Etrechet a vécu les premières batailles, lorsqu’il fallait rassurer les habitants de la commune terrifiés de passer du calme de la campagne au voisinage d’une zone industrielle. Il est particulièrement attentif au traitement des eaux, à l’aménagement des liaisons douces… Il reçoit un sacré coup de main d’Henri, né sur le domaine d’Ozans qui explique que la large clairière dans laquelle on visite les premières réalisation, était autrefois un bois. «Un marchand de bois avait acheté le château et la forêt qui l’entourait. Il a installé ses machines, exploité tout ce qui était intéressant… et revendu le château». Assez loin de la démarche environnementale expliquée par Jean-Paul Mazallon ou Elodie Moreau, quelques-uns des guides de cet après-midi découverte, passionnés par leur travail.
Au delà de la réalité du Citech, qui démontre aux plus réservés que les Chinois investissent bien à Ozans, c’est ce respect de l’environnement, le souci de favoriser la biodiversité sur le site, qui retient l’attention des visiteurs. Les bassins successifs de stockage des eaux de pluie, de traitement et d’infiltration, pour rendre l’eau purifiée à la nappe phréatique impressionnent. Le détail de la cavité imperméabilisée au fond des bassins de stockage, pour conserver une mini mare en période de sécheresse, pour que les batraciens ne se retrouvent pas à sec, flaque de poésie au milieu d’un océan de terre bouleversée.

Combien d’emplois ?
Les visiteurs sont repartis avec l’assurance que l’on pourrait bien circuler en permanence sur les allées cavalières, que seuls les rond-points seront éclairés la nuit, ainsi que les cheminement doux avec cette fois un éclairage intelligent précédent les pas du marcheur. En revanche les représentants de la SFECZ n’ont donné aucune précision sur les entreprises attendues sur le site. La construction de shows rooms professionnels à l’entrée de la zone et le projet d’un bâtiment logistique de profondeur de 500 m de long et 250 (soit 125.000 m2) d’une capacité inégalée en France, laisse pourtant penser que des clients existent. Chez SFECZ le silence est d’or et les journalistes n’ont pas eu plus de succès lorsqu’ils ont fait le siège de Yuxiao Tong, directeur général de SFECZ. Il n’a même pas cité les noms de Sanei, constructeur d’ascenseurs ou de Huawei, fournisseur d’équipements de réseaux dont la présence avait été actée un an auparavant. En revanche, il a fait plusieurs fois référence à Ali Baba. Si la caverne magique pouvait se révéler riche en emplois…
Pierre Belsoeur
Onze ans de patience
La première qualité pour apprécier le projet qui sort de terre à Ozans, c’est la ténacité, alliée évidemment à une bonne dose de patience. Le projet est devenu grand public depuis le 11 juin 2014 et la présentation d’Eurosity par les élus de l’agglomération, du département de la région et surtout les représentants de la société sino-française d’investissement (SFECZ) constructeur du Hub dont il assure la commercialisation.
Pour les techniciens le projet a commencé en 2004 avec les premiers achats de terrains. Pour les observateurs privilégiés que nous sommes Ozans est devenu un vrai projet depuis la présentation de ce qui s’appelait à l’époque Châteauroux Busines District sur l’aéroport Marcel Dassault en 2009 puis de la première maquette du projet en novembre 2010 dévoilée devant la presse nationale dans un salon de l’hôtel Meurice.
Onze ans plus tard la réalité de la zone d’Ozans, pour le département c’est le doublement de la rocade afin d’assurer la desserte de la zone, en aménageant également la route d’Etrechet. Pour Châteauroux Métropole c’est l’achat de 506 ha de terrains, les travaux de viabilisation de la zone en respectant des normes de haute qualité environnementale (HQE) et pour les Chinois de SFECZ l’achat d’une quarantaine d’hectares de terrain, du château d’Ozans et la construction du Cytech (centre d’innovation et de technologie) qui offrira 1600 m2 sur quatre niveaux aux sociétés désireuses d’y installer des bureaux ou des laboratoires de recherche. Le bâtiment sera livré en septembre et ses premiers occupants les représentants de SFECZ actuellement installés dans la pépinière d’entreprise près de la gare de Châteauroux. Une installation prévue entre septembre 2015 et début 2016.
P.B.

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