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Un métier pas comme les autres

Vivre, dans le silence, en plein air, au service des disparus…
VOCATION D’entrée, Sandrine Gouble explique qu’elle exerce un vrai métier qui, certes, n’est pas très courant dans le monde d’Internet et de fous dans lequel on évolue depuis quelques années.
Jules Zérizer


Le « job » de Sandrine Gouble (elle adore tout ce qui « sent » les USA…), après une reconversion professionnelle qui l’a vue abandonner un emploi dans le commerce alimentaire où il fallait parler et converser, l’a plongée dans le monde du silence. Pas celui de Cousteau ou de Mayol ! En plein air, sans eau. Celui des cimetières et autres lieux de repos éternel où la parole n’est que « dort ». Elle a créé, il y a 5 ans de cela son auto-entreprise en entretien – en commande unique ou en abonnement- de tombes, sans limite, en fleurissement, restauration des inscriptions ou même des monuments plus imposants. Car Sandrine, originaire de Champagne où il y a beaucoup de carrières, qui a toujours adoré les pierres, a suivi des cours de formation en taille, à l’AFPA de Blois –un métier pas si féminin que ça…- avec CAP à la clef. L’interdiction faite aux gardiens de cimetières d’arrondir leurs fins de mois en rendant services à des familles leur demandant quelques attentions pour leurs disparus, notamment au moment de la Toussaint pour fleurir les tombes, l’a confortée dans son choix de créer son entreprise et d’exister légalement ! Sandrine, sa caisse à outils en main, son balai et son seau, avec des produits d’entretien neutres ou les moins agressifs possibles « Pas de javel ou de produits chimiques ! Et je suis contre la pulvérisation de produits à haute pression qui cassent les joints et agressent la texture des pierres nobles qui constituent la base de certaines sépultures », passe sa vie dans ces temples du calme éternel, forfaitairement sur Blois et les environs, ou ailleurs, sur devis spécial, avec possibilité de règlements par chèque emploi-service et déduction d’impôts. Son quotidien l’amène à effecteur toutes les tâches possibles qu’on peut apporter aux dernières demeures de celles et ceux qui nous ont précédés ici avant de rejoindre l’au-delà, en enlevant les taches en tous genres, les souillures de volatiles, l’arrachage de folles herbes et l’effacement d’autres moisissures. Naturellement, elle affectionne la restauration des inscriptions « à l’or fin 22 carats », car, là, il y a de l’attention et de la minutie. Pas question d’avoir la maladie de Parkinson pour ce genre de travail millimétré et précis. Comme pour le fleurissement, des photos, avant et après, sont transmises par Internet aux clients. Le monument aux morts de Montlivault, le mausolée de Rochambeau et quelques autres édifices en Loir-et-Cher ont été rafraîchis de sa main…

Toussaint de labeur
S’il n’existe pas de dialogue avec les occupants des tombes qu’elle entretient, Sandrine Gouble reconnaît que la richesse des relations avec les personnes qui font appel à elle la satisfait pleinement. Elle est la courroie, surtout pour le fleurissement à dates fixes – anniversaires de naissance ou de mort, fêtes, Toussaint, Rameaux - de celles et ceux qui, par mobilité professionnelle, âge avancé, éloignement dans d’autres pays que La France ou l’Europe, ne peuvent honorer la mémoire de leurs chers disparus. Tout en respectant les souhaits des familles pour les fleurissements, si le ou la défunt(e)n’aimait pas telle ou telle couleur ou fleur. Et il y a même un service en plus qu’elle a développé à la suite d’une formation avec le diocèse de Blois, celui de prier à la demande des familles si les défunt(e) s étaient pratiquant(e)s ou chrétienn(e)s. Sandrine Gouble s‘apprête à vivre une nouvelle Toussaint de labeur, sans penser aux jours fériés ni au pont éventuel…, pour honorer la mémoire de tous les disparus dont on lui aura confié la charge de se souvenir par la pensée. In memoriam. R.E.P.
Contacts : 06 75 74 78 01 (sandrine.gouble@orange.fr
ou www.lagazonniere-41.fr).

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