Vierzon : L’avenir s’éclaire pour le B3


Beaucoup de monde pour l’inauguration de la cathédrale Saint Eiffel de Vierzon. Le B3, bâtiment au passé historique du site de la Société Française, va retrouver peu à peu son éclat. Evénement majeur et image de renouveau économique, nouvelle âme pour la ville, cette réhabilitation d’ampleur redonne une « absolue priorité » à son passé.
Le président de la région Centre-Val de Loire, François Bonneau, venu honorer la fin de cette opération d’envergure du B3 du site de la Société Française, n’avait pas d’autres mots que « absolue priorité » pour qualifier ces travaux longtemps irréalisables en raison de leurs coûts pharaoniques. La méthode P.P.O vantée par le président de la communauté de communes Vierzon-Berry-Sologne, François Dumon, aura été l’élément essentiel pour aller au bout du projet. « Le seul parti qui vaille dans la conduite d’une collectivité c’est le P.P.O : Patience, Persévérance, Obstination » a-t-il assuré d’emblée pour expliquer la conduite tenue. Le bâtiment B 3, inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1999, a été pris en charge, dans sa totalité (18000 m2), par la communauté de communes. Il aura donc fallu énormément de ces trois vertus pour parvenir à une inauguration des quatre travées rénovées. Un ensemble de nefs promptement baptisé « Cathédrale Saint Eiffel de Vierzon » par Nicolas Sansu, le maire de Vierzon.
La méthode a été efficace en l’occurrence. La réalisation fera effectivement date dans l’histoire de la ville. Elle a permis au président de l’intercommunalité d’afficher une certaine fierté au moment des discours. Devant un parterre d’élus, des architectes, du directeur régional de la DRAC, M. Morio, et de représentants des entreprises locales, François Dumon a pu évoquer le « parcours semé d’embûches et de difficultés pour faire vivre ce projet » ou encore la recherche de « financements et des soutiens, notamment dans les collectivités …» Michel Autissier, le président du Département, soulignait que « c’est une chance pour le territoire, signe du dynamisme local… » tandis que la députée Nadia Essayan y allait de ses félicitations : « je suis émerveillée pour cette réalisation portée par l’action de toutes les forces du territoire où l’on arrive à un résultat qui redonne force au passé, à l’histoire de la ville.» pour le préfet Jean Claude Bouvier, l’investissement de l’État était logique : « l’État est pleinement engagé dans l’accompagnement de ces projets de revalorisation qui redonnent vie à des espaces historiques ; notamment ici à Vierzon, au passé industriel si riche ».
L’ensemble des décideurs, tant départementaux, que régionaux ou nationaux unis pour cette « absolue priorité de sauvegarde de notre passé, de notre patrimoine » était, selon le président Bonneau, source d’espérance : « vous réussissez à mettre en valeur l’âme de votre ville, à identifier un passé ; celui que fut cette vie ouvrière, que vous valorisez par une marque profonde de votre engagement pour l’avenir. Nous devons nous soustraire à l’hyper concentration et aider nos villes moyennes à garder un avenir ».
Après avoir salué, comme tous les intervenants, l’esthétique et le fonctionnel du lieu, François Dumon s’est tourné vers l’avenir. « Aujourd’hui, le B3 redémarre une nouvelle épopée. Le financement du pôle numérique est presque finalisé avec le Fonds Friches de 949 691euros dans la cadre du Plan de Relance de la DETR et la DSIL régionale campus connecté avec la Région, le Département dans le cadre du contrat ». Il reste sept travées à restaurer… Dans l’attente, place désormais au campus numérique.

J.F

Financement
Région- 1 162 000 euros (50% des dépenses) ; Drac – 383 896 euros ( finalisation des travaux du clos et du couvert) ; Département du Cher – 220 000 euros ( finalisation du plan de financement).

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Le Campus numérique s’installera en 2023
Le site du B3, classé aux monuments historiques, accueillera un campus numérique. La structure devrait faire de Vierzon un grand pôle numérique. L’ambition d’avenir digital est actée. Elle sera effective en 2023 avec 300 étudiants à la clef.

Tout avance vite dans la cité ouvrière qui s’ouvre de plus en plus sur l’économie de demain sans renier l’industrie traditionnelle. Celle-ci, comme beaucoup, aura besoin de cette transformation digitale. Une mutation délicate pour une ville qui se redresse peu à peu économiquement. À l’occasion de la présentation du futur campus numérique, Fabien Bernagout, vice-président de la Communauté de Communes Vierzon Sologne Berry, et David Fagueret, directeur général adjoint chargé du développement économique, étaient accompagnés du local, Éric Larchevêque co-fondateur et âme de Ledger, un géant mondial de la technologie blockchain, pour aborder le sujet.
La légitimité en conseil de l’entrepreneur vierzonnais est indéniable. « Je suis ici en tant que personne citoyenne qui ambitionne d’investir sur Vierzon et qui se pare d’une légitimité vérifiable, telle la réussite de Ledger. Je suis fier d’avoir porté sa réussite dans ma ville d’origine. Nous avons prouvé que l’on peut fabriquer en province loin du microcosme parisien avec des moyens accrus, des collectivités réactives, et des espaces répondant aux attentes. Vierzon m’a permis de réaliser cette grande aventure mondiale. Mon investissement personnel sera d’aider au développement de structures d’accueil pour de nouvelles entreprises, faire venir dans cette ville des créateurs, des porteurs de projets. Nous sommes proches de Paris. Nous avons de l’espace. La plupart des entreprises qui ont développé des projets en province s’en félicitent… La dynamique de la ville est positive. On parle plus des investissements que des commerces qui ferment. Je m’associe personnellement dans ces développements locaux. L’ouverture de ce campus numérique et d’un incubateur* sont une formidable rampe de lancement pour les porteurs de projets et les créateurs. »
Fabien Bernagout ne pouvait espérer mieux, pour lancer le chantier, qu’un tel ambassadeur. « Les travaux d’installation vont pouvoir débuter avec l’ouverture des quatre travées du B3. » a précisé l’élu communautaire. La livraison de la structure du Campus Numérique devrait avoir lieu en septembre 2023. On trouvera sur place un incubateur de start-up, un campus connecté (labellisé en mai 2021, lauréat de l’appel à projets « fonds friches »), le CNAM, l’école de créateurs de logiciels Algosup (Ingé BAC+5), et un espace de coworking. Ce sont 300 étudiants qui sont attendus, sur le site, à l’horizon 2023.
J.F.
*Incubateur- Structure crée spécialement pour accompagner les porteurs de projets dans le cadre d’une création d’entreprise. Endroit où les entrepreneurs peuvent recevoir des conseils ciblés pour franchir avec succès les premières étapes de leur vie.