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Vineuil : Assises de l’eau, “faire du Loir-et-Cher un département en avance”

En novembre 2023, des Assises régionales se tenaient à Tours, en Indre-et-Loire, sous l’impulsion du Conseil régional. Le 9 avril 2024, près de Blois, le préfet de Loir-et-Cher fut à l’initiative d’un rendez-vous, cette fois, rural et départemental. Pourquoi pas, mais pourquoi concrètement ?
Des paroles, paroles, ou de l’action ? Que s’y est-il raconté à Vineuil le 9 avril finalement ? Bien que la société soit baignée dans une culture de l’immédiateté, certaines tâches demandent un temps long, donc à Vineuil, dans les murs du Centre de secours et d’incendie, le 9 avril, pas de solutions instantanées ni gravées dans le marbre, servies sur un plateau. Mais une réalité : l’eau est un bien commun et essentiel à toute vie, et un peu à l’instar de la fable du colibri, chacun doit faire sa part de sobriété et de partage afin de ne pas gaspiller cette ressource précieuse, régulièrement mise à mal par les emballements du climat. Le combat est permanent dans un environnement pas du tout immuable. “S’il y avait une solution unique, cela se saurait, on l’aurait déjà trouvée. L’eau la moins chère est celle qu’on ne consomme pas,” a-t-il été entendu lors des tables rondes organisées pendant cette journée animée par le journaliste orléanais Stéphane de Laage, qui aura réuni élus divers, conseillers municipaux écologistes, institutions, agriculteurs, industriels, conseil social, économique et environnemental régional, ou encore agences de l’eau et de santé. Malgré un thème sensible, les discussions ont été sereines, tout au moins dans la salle et de façade, sans aborder des mots qui pouvaient fâcher comme bassines et polluants éternels. Le terme d’agro-écologie, pour désigner une production agricole plus saine et qualitative, respectant les écosystèmes naturels, a par contre été prononcé (un échange sur ce concept et une cérémonie de prix ont d’ailleurs eu lieu en Sologne, au Bouchot à Pierrefitte-sur-Sauldre, organisés par l’association Fermes d‘avenir le 4 avril,ndlr). Les poissons, enfin, êtres d’eau, ont été à moult reprises cités comme de bons bio-indicateurs, puisque tout est imbriqué et l’homme n’est qu’un maillon de ce système qui bascule si un des éléments est fragilisé ou disparaît. Martin Gutton, directeur général de l’agence de l’eau Loire-Bretagne, s’est réjoui d’un département qui prend “le problème au bon moment. Souvent, on discute trop tard, avec trop de réunions; c’est moins apaisé sur la Sèvre Niortaise par exemple. En Loir-et-Cher, ces Assises sont là pour agir !”

“Regarder le problème en face et progresser”
Le préfet de Loir-et-Cher, Xavier Pelletier, n’a pour sa part pas non plus pu évidemment indiquer un remède tout fait. L’ouvrage est en tout cas sur le métier et c’est positif. À terme, l’action est bien sûr visée, via des expérimentations et la mise en place d’outils innovants encore à définir. “Ces Assises étaient l’opportunité de se réunir et de se parler calmement, pour collectivement réfléchir. Élus et État ne nient pas les difficultés notamment pour le monde agricole, et on se saisit tous du sujet. Le travail ne s’arrêtera pas à cette journée, il va se poursuivre ensuite entre les différents acteurs. Notre souhait est de regarder les choses en face, et de progresser,” a résumé le représentant de l’État. De son côté, Philippe Gouet, président du Conseil départemental 41, a illustré. “Pour l’eau, c’est comme pour la santé, on établit un diagnostic avant d’établir une ordonnance et de définir un traitement. Nous réfléchissons ainsi à l’utilisation d’eaux usées pour les incendies avec le SDIS (Service d’incendie et de secours).” D’autres cas ont été cités comme le site de conserves de légumes Daucy à Orléans (45) qui raisonne son usage de l’eau, tout en réfléchissant aussi à la réutilisation des eaux usées. “On voit bien que le transfert de la compétence eau au Département plutôt qu’aux intercommunalités coule de source, c’est le cas de le dire,” a suggéré Catherine Lhéritier, première vice-présidente du Conseil départemental, vice-présidente de l’Association des maires de France et maire de Chouzy-sur-Cisse. D’ailleurs, l’idée de faire du Loir-et-Cher un département pilote, en avance, s’agissant de la ressource eau, a été largement martelée.

É.R.

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