26e prix Emmanuel-Roblès du premier roman


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« En attendant Bojangles » d’Olivier Bourdeaut va dépasser les 100 000 exemplaires.

Il avait amusé le public de La Halle aux grains avec ses facéties, ses réponses déjantées quand il avait évoqué les cyclistes dont il se moquait et les amoureux de nourriture végétarienne. Puis, avec ses quatre autres comparses, en l’absence du sixième lauréat de ce 26 prix Roblès du Premier Roman, Olivier Bourdeaut pour « En attendant Bojangles » (éditions Finitude) n’avait pas, tout de suite, compris qu’il était le vainqueur de cette compétition. La salle, un peu dégarnie, avait, de suite, réagi, à la lecture des premières phrases. Bourdeaut, lui, était ailleurs… Dans un nouveau monde qui est le sien depuis qu’il a approché, déjà, les 100 000 exemplaires de son œuvre, ce qui n’est pas mal, pour celui qui se définit comme un cancre de 35 ans qui n’a rien réussi jusqu’à maintenant… Il est vrai que sa drôle de famille a dû influencer son adolescence, et sa vie d’adulte… qui se cherche toujours.

Salle dégarnie car il est vrai que les intempéries et les grèves avaient eu raison, aussi, de Philippe Lefait, l’animateur de télévision, qui a dû rater, en cet an 2016, son rendez-vous avec ses amis blaisois et ses fans, car il en conserve bon nombre ici. Manquait aussi à l’appel, Yan Gauchard, notre confrère de Presse Océan à Nantes pour son livre « Le cas Annunziato » (Les éditions de minuit), du nom de son héros qui se laisse enfermer dans une cellule d’ancien couvent florentin, transformé en musée. Ces absences n’ont pas empêché le cérémonial habituel de se dérouler, avec un peu moins de faste et de panache, mais le côté amical et bon enfant l’a emporté une fois de plus, à l’issue de ce marathon vécu par 69 comités de lecture en Loir-et-Cher, certes, amis aussi en Israël, Bénin, Chili, Lettonie, Maroc, Québec et Roumanie… tombés amoureux de celui qui va devenir, dans les mois qui viennent, la coqueluche des libraires qui l’ont déjà invité en dédicaces dans leurs maisons, dans toute la France.

Olivier Bourdeaut a, semble-t-il, laissé loin derrière lui, outre l’absent Yan Guachard, les quatre autres présents à La Halle, deux filles et deux garçons qui ont eu, tout de même, leurs fans lors de la séance de dédicaces après la proclamation des résultats.

« Djibouti » (Buchet Chastel) de Pierre Deram en fait voyager plus d’un sur le continent africain. Tout comme « Un marin chilien » (Gallimard) d’Agnès Mathieu-Daudé ou l’histoire d’un Chilien échoué en Islande…

« Je me suis tue », ou le prix du silence (Grasset) de Mathieu Menegaux, surprend par la base de son fil conducteur, un acte violent, qui fait se poser la question de savoir si l’auteur est vraiment un homme ou une femme ? Le tout entouré d’extraits de chansons françaises dont l’auteur avoue se souvenir bien plus que le numéro de sa carte bancaire ou de son numéro de téléphone… Une double personnalité s’est découverte devant le public de La Halle.

Enfin, « Today we live » (Le Cherche Midi), d’Emmanuelle Pirotte, relate l’un des épisodes de la dure épreuve de la seconde guerre mondiale avec de jeunes juifs cachés par celles et ceux qui deviendront des Justes.

« Les six romans se valaient » nous a confié une lectrice de la première heure et de la première édition de ce prix Roblès où il fut rendu hommage à Edmonde Charles-Roux, ancienne présidente de l’Académie Goncourt, disparue en janvier dernier, et qui vint à Blois pour la proclamation d’un précédent prix.

Et « en attendant le 27e prix Roblès, à défaut de Bojangles », laissons les rotatives tourner pour imprimer les œuvres des six lauréats de ce cru 2016 très arrosé par les cieux…

Richard Ode