A.G. Blois shopping


Les commerçants décidés à afficher leur optimisme

Afficher l’optimisme ! C’est le choix affirmé de la Fédération des commerçants lors de son assemblée générale ce jeudi 27 avril au Campus de la CCI. Les difficultés sont là, contexte économique fragile, période électorale, inquiétude sécuritaire, concurrence des zones commerciales périphériques, travaux… Pour autant, les adhérents de Blois Shopping affichent une attitude résolument positive.

Les difficultés sont là, mais de toute évidence, et au-delà de quelques signes annonciateurs d’un léger mieux, le commerce de centre-ville a dédié de regarder la bouteille à moitié pleine. « L’association s’attachera en 2017 à communiquer massivement afin de démontrer les atouts du centre-ville et lutter contre les idées reçues négatives trop fréquemment véhiculées », précise Bruno Queste. C’est un fait, poursuit le président, que même en cette longue période de travaux, des nouveaux commerces ouvrent, portés par de commerçants venus d’ailleurs et par d’anciens qui mettent en avant des initiatives pertinentes qui vont chercher une nouvelle clientèle. »

Pour la Fédération de commerçants, ce point positif permet à la profession d’y croire. Les prêts d’honneur accordés par Initiative Loir-et-Cher ou encore les indemnités à la suite de la perte de chiffre d’affaires pendant les travaux, trois nouveaux commerçants viennent d’être indemnisés, permettent aux plus fragiles de poursuivre leur activité en cette période économiquement difficile. « Nous avons décidé de rester dynamiques notamment pendant l’aménagement de l’ACVL et nous poursuivrons jusqu’à la fin des travaux en novembre 2017 », rappelait Bruno Queste en évoquant le bilan 2016. Et le président de poursuivre : l’association compte renforcer les animations telles que « Les Reines du Running », dont la première édition a attiré un public nouveau et important et rapporté de l’argent aux caisses de l’association. »

Exit le défile de mode et les animations avec l’ADA et le tournoi de tennis, peu mobilisatrices et trop chronophages. Au programme des événements futurs, on retiendra la brocante sur le pont, le marché d’art dans les rues, les traditionnelles braderies et enfin le marché de Noël et sa patinoire. Des manifestations dont le rôle premier reste d’attirer le chaland, mais qui devront également remplir les caisses. « Car, Blois Shopping est structurellement déficitaire depuis cinq exercices. »

En conclusion, le pavillon de l’optimisme est mis au clocher. Et pour Bruno Queste « c’est l’affaire de tous. Pour réussir une belle année 2017 et au-delà, il faudra rassembler des adhérents qui nous pousseront et nous soutiendront, des bénévoles engagés, des partenaires institutionnels mairie et chambres consulaires unis et complémentaires dans les actions pour le commerce, des partenaires privés dynamiques, et partager le tout avec les autres associations de la ville. Ils devront tous montrer qu’ils aiment leur ville ! » À commencer par les commerçants !

Le Projet St Vincent avance-t-il en tâtonnant ?

Des commerçants inquiets et peu informés au sujet de l’implantation du « centre commercial » Saint-Vincent. Interrogé sur la question Marc Gricourt à tenté de leur apporter quelques explications et s’est engagé à partager davantage sur le sujet.

« Le recours déposé par Intermarché ne remet pas en cause le calendrier. Le permis de construire a été déposé et les fouilles archéologiques commenceront en juillet. Nous sommes sur un projet d’extension des surfaces de centre-ville avec un impératif de sauvegarder des commerces existants. Il n’est plus question de grande surface alimentaire — NDLR, Monoprix ayant finalement refusé de s’y installer —, mais plutôt sur une sorte de halle maraichère du XXI siècle avec des commerces de bouche très qualitatifs. Bicocop y est intéressé d’ailleurs sur une surface de 200 mètres carrés.

Et au maire d’embrayer : « Pour ce qui est de la locomotive H&M, ils n’ont pas signé d’engagement, mais ont manifesté leur intérêt. Et c’est au futur manager de centre-ville, dont le recrutement a été repoussé et qui prendra ses fonctions début septembre, de s’occuper de la commercialisation des nouveaux espaces. À lui de trouver les bonnes enseignes. Pour les deux ou trois commerçants blésois installés en zone piétonne ayant manifesté l’intention de délocaliser leurs commerces sur ce site, nous exigerons qu’ils assurent la réoccupation des locaux qu’ils quitteraient. »

La vacance commerciale est donc au cœur du programme et la crainte d’un déplacement des surfaces commerciales installés vers le nouveau centre réelle.

Pour Yvan Saumet, président de la CCI, l’affaire est loin d’être gagnée. Pourtant, il se veut lui aussi positif et s’engage à travailler, « main dans la main », avec la mairie et la Fédération des commerçants. « Sur le carré Saint-Vincent, la CCI fait le choix de ne pas mener d’action contraire au bon déroulement du projet », a-t-il rappelé. Pour autant, je comprends l’inquiétude des commerçants en voyant l’arrivée d’une surface commerciale supplémentaire. »

Et au président de la CCI d’appuyer en spécialiste : « Nous attirons l’attention sur le problème de fonds depuis les années 60. On ajoute des nouveaux mètres carrés alors que cela est de moins en moins rentable. On laisse construire en centre-ville et en périphérie des locaux qui ne sont plus compatibles ni avec les nouvelles méthodes de consommation, internet notamment, ni avec le pouvoir d’achat du moment. Certaines enseignes nationales s’en contentent, car pour elles le point de vente local, même s’il perd de l’argent, n’est qu’un détail dans leur chaîne de valeur. Leur marge est réalisée sur la fabrication du produit. »

Un luxe que les grandes enseignes peuvent se permettre. Pas les commerçants indépendants.

ARP