À la Saint-Barnabé, la foire vous fait rêver


Tous les ans, du 9 au 11 juin, La Ferté-Beauharnais reçoit, pour le plaisir de tous, les éleveurs de volailles, avec concours et remise de récompenses, des producteurs de plants divers, de fraises, de vins du cru, de fromages. Mais aussi, pour la plus grande joie des badauds, des étalages de toutes sortes, avec de bonnes affaires à la clé…
La Saint-Barnabé s’adresse à tous, agriculteurs, artisans, ouvriers ou simplement promeneurs. Ils sont certains d’y trouver l’objet de leur convoitise. C’est aussi et surtout l’occasion de rencontrer des amis, des connaissances dans une ambiance de fête, de bonne humeur, en bavardant un petit verre à la main. Pour présenter cette foire sous ses nombreux et attractifs aspects, il est indispensable de faire appel à la mémoire, à celle des archives, mais aussi à celle des personnes qui au cours des années ont perpétué la tradition.
Un peu d’histoire
Le nom de Saint-Barnabé est inséparable de celui de la Ferté-Beauharnais, ainsi que la foire qui s’y déroule ce jour-là. C’est sans doute parce que ce charmant village se trouvait au carrefour de grands axes de communications et que ses habitants étaient entreprenants et actifs, que des foires localement et régionalement importantes s’y sont tenues depuis plusieurs siècles. Un rapide retour aux sources avec la naissance et la rencontre d’un village et d’une foire : Vers l’an mil, le puissant seigneur de Meung/Loire confiait à ses quatre fils (Imbault, Nabert, Hubert et Avrain) la garde des “marches” de son domaine et les autorisait à bâtir sur les rivières de la Sologne, chacun une “Ferté”, du latin “féritas”, place forte. Nous les connaissons aujourd’hui sous les noms de : La Ferté-Saint-Aubin, ex-Nabert, La Ferté Saint- Cyr, ex-Ferté-Hubert, La Ferté-Imbault qui a gardé son vocable d’origine. Avrain de Meung, lui, établissait, dans une boucle du Beuvron, La Ferté-Avrain. L’un de ses fils, Hervé, guerroya en Terre Sainte d’où il rapporta de précieuses reliques. Il fonda l’église en dehors des murs de la forteresse, sur la rive gauche de la rivière. Celle-ci fut consacrée par l’Evêque d’Orléans en 1035. L’installation des moines dépendant des célèbres chapitres de St Mesmin de Micy, puis de Ste Croix d’Orléans, donnèrent à la bourgade un développement particulier. On y trouvait même une maladrerie. Ces fondations charitables ne pouvaient vivre, bien entendu, que de revenus réguliers provenant d’installations commerciales, moulins à foulons sur la rivière, domaines agricoles, métairies, étangs, et de droits sur les transactions commerciales… D’où, nous y voilà, la nécessité des Foires. En 1179, un acte officiel mentionne les foires de Saint-Barnabé (11 juin), Saint-Barthélémy (24 août) et Saint-Thomas (21 décembre) qui, semble-t-il, existaient depuis quelques années déjà. Des documents de XVe siècle donnent la preuve que se déroulaient, à cette époque, six foires annuelles et que le trafic y était intense pour des marchandises de la région telles que draps, poterie, volailles… Celle de la Saint-Barnabé est la seule à avoir survécu aux guerres, aux invasions, aux pillages. De siècle en siècle et ce jusqu’en 1727, La Ferté- Avrain traversera l’histoire. Cette année-là, la famille Beauharnais achète le château et construit en 1730 l’actuelle résidence, elle donnera au village le nom de La Ferté-Beauharnais… avant de donner à la France un empereur en 1852, Napoléon III, fils de Louis Bonaparte et de Hortense de Beauharnais, Reine de Hollande.