À votre bonne santé en Loir-et-Cher !

Le conseil départemental organisait mardi 7 juillet à Blois un grand débat concernant un sujet d’actualité, à savoir la santé. Une table ronde a rythmé les échanges autour du président, Nicolas Perruchot et l’ancienne ministre Marie-Anne Montchamp.

A la vôtre ! L’expression est plus que circonstanciée avec le printemps sanitaire compliqué que la France vient de traverser, même si l’histoire n’est pas encore achevée. Elle l’est davantage lorsque personne n’ignore que la désertification médicale est un dossier qui est loin d’être désuet. Et de surcroît en Loir-et-Cher, un département dont la tendance démographique affiche un vieillissement prononcé de sa population. Les médecins y vieillissent également et de fait, sont constatés une offre de santé de proximité limitée ainsi qu’un déficit de médecins généralistes prononcé dans le Vendômois et une partie de la Sologne. Ce qui n’empêche pas une organisation avisée : le maillage territorial est renforcé via des structures d’exercice regroupé (18 maisons de santé pluridisciplinaires sur le Loir-et-Cher, dont 2 à vocation universitaire à Cheverny et Vendôme, 2 cabinets secondaires, 4 centres de santé et 1 pôle de santé), sans oublier une offre de stages renforcée pour favoriser l’installation de jeunes médecins, ou encore l’extension du dispositif Païs (plus de 30 médecins engagés dans cette démarche de Plate-forme alternative d’innovation en santé pour s’organiser en ruralité). La télémédecine s’implante également, doucement mais sûrement; l’exemple positif de l’EHPAD de Châteauvieux, qui a sauté le pas, est ainsi souvent cité. “Quel bien plus précieux que la santé?” aura interrogé le 7 juillet dans l’enceinte du conseil départemental à Blois le président Nicolas Perruchot. “Or, le constat n’est guère encourageant. En 30 ans, nous avons perdu un quart des médecins généralistes et 55% de ces professionnels de santé sont âgés de plus de 55 ans. Nous avons toutefois des réponses et solutions concrètes à apporter, nous n’avons pas le droit de baisser les bras. Je ne veux pas que des habitants du Loir-et-Cher nous quittent et élisent domicile ailleurs à cause d’un déficit en la matière. Après l’exode rural de l’entre-deux guerres,je ne souhaite pas un exode médical de nos jours.”

Un vaste chantier à mener

A Blois, l’ancienne ministre Marie-Anne Montchamp, présidente de la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie), aura questionné à son tour l’assemblée. “C’est quoi la santé pour vous ? Selon l’OMS, la santé est « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. » Et justement, le premier voeu de tout individu est de rester le plus longtemps possible où il vit, à son domicile. Comme on aime le dire en Corrèze, en somme, être le patron chez soi ! Il est évidemment plus compliqué d’affirmer ce choix lorsque l’on se trouve fragilisé; il existe de plus des spécificités et inégalités territoriales. Nous devons par conséquent définir une feuille de route;nous avons besoin des initiatives et intelligences collectives.” Au moment des échanges, deux conseillers municipaux d’opposition blésois, Gildas Vieira (Se) et Etienne Panchout (Modem) ont apporté leurs pierres respectives à la réflexion entamée. Le premier aura insisté sur son équidé de bataille, la promotion de la santé. Le second, qui plus est kiné de profession, aura accentué sur les écueils du parcours de consultation, acculé par l’ordonnance, notamment en paramédical. Beaucoup de blabla pour rien, critiqueront aisément certains, en dépit d’une réalité, à savoir que les actes pèsent contrairement aux paroles. La matinée du 7 juillet, où chacun aura en effet beaucoup causé, a eu le mérite de dresser un panorama sur l’ampleur du chantier à mener, récuremment seriné, avant de se jeter dans ce bain colossal d’un secteur de la santé à préserver et consolider. Mais qui ? Quoi ? Comment ? Où ? Le système est-il trop centralisé ? Beaucoup de dispositifs existent mais pour quels résultats, réellement ? Innover, mais si cela se borne à un joli mot sur le papier, sans probantes avancées ? Face à toutes ces colles consignées, pour clarifier et avancer, des ateliers sont ainsi prévus à la rentrée 2020, en septembre et octobre, avec des conclusions escomptées début janvier 2021. En résumé, il y a du boulot sur l’ouvrage, mais ne dit-on pas également que le travail, c’est la santé… ?
Emilie Rencien