Affaire Carroy-Reixit : et maintenant ?


Le ciel s’assombrit sur la nébuleuse affaire de la société DSP Carroy-Reixit qui vient d’être placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Bourges. Le 27 mai sera la date fatidique où tombera le verdict judiciaire. C’est donc très proche et les élus locaux que sont Jean Claude Sandrier Président de la Communauté de communes Vierzon Sologne Berry et Nicolas Sansu Député Maire de Vierzon font feu de tout bois afin de préserver l’emploi des salariés de cette entreprise vierzonnaise qui, sous le nom de Carroy Giraudon avait pignon sur rue dans la deuxième ville du Cher et constituait un élément important du puzzle économique vierzonnais. Devenue DSP Carroy-Reixit et employant une cinquantaine elle est spécialisée dans le matériel agricole et horticole. Depuis 2013 la société que dirige M. Dubois avec une grosse implication familiale dans l’administration se trouve confrontée à un manque d’espace qui la freine pour honorer, dixit le directeur, un carnet de commandes conséquent. Une possibilité est offerte  sur le site de Châteauroux où une entreprise d’emballage Meads est en cessation. L’espace désiré par M.Dubois est conforme à ses attentes soit un bâtiment de 13974 M2 lui qui demandait aux élus locaux de Vierzon un espace de 10000M2 d’un seul tenant. Après un « sitting » verbalement musclé lors des vœux de la communauté de communes à Vierzon : « aucun des projets vierzonnais ne tient la route, vous n’avez rien fait pour nous , vous vous en foutez… » tonnait M.Dubois à l’encontre de Jean Claude Sandrier et de Nicolas Sansu lui même fortement tancé ce jour là, M. Dubois annonçait son intention de partir s’installer à Châteauroux. Le correspondant du Petit Berrichon sur place suivait l’affaire auprès du Président de l’Agglomération Castelroussine (CAC) et du maire de Châteauroux. Une option d’achat était validée par la CAC mais les affaires se corsaient car les appuis financiers bancaires escomptés par le chef d’entreprise étaient réduits à néant par le refus d’une banque sur les trois contactées dixit le chef d’entreprise. Il y a aussi  cette fameuse intervention de la région Centre qui dit-on attendait l’avis de la municipalité et/ou de la Communauté de communes Vierzon Sologne Berry. Document qui semble t-il empêchait l’entreprise d’avoir l’accord des banques…Tout ceci reste à vérifier bien entendu auprès des élus régionaux notamment . Ce qui est certain c’est qu’après les attaques véhémentes du chef d’entreprise à l’encontre des responsables territoriaux locaux qui n’ont pas voulu ou pu gérer cette affaire et ce quolibet de M.Dubois à décrypter certainement tellement il  induit de réactions hostiles et paru dans le journal local Berry Républicain : « On ne peut pas quitter une ville communiste… ». Evidemment, l’opposition vierzonnaise par la voie de Madame Essayan s’est emparée de l’affaire. La conseillère municipale apportant son soutien aux salariés de l’entreprise : « je ne dis pas que la communauté de communes n’a rien fait mais ce qu’elle a fait n’a pas été concluant…J’ai cru entendre qu’un projet de Scop (sociéte coopérative et participative) est mort né. Donc même si ce n’est pas l’idéal, le déménagement à Châteauroux semblait la bonne solution pour préserver les emplois. Pourquoi ce blocage… » ? Le conseiller Fréderic Morillon y allait aussi de son interprétation lors du conseil communautaire du 29 janvier 2014 : L’histoire de Carroy est le fait d’une incompétence cumulée et d’un manque total de volonté…. » et de poursuivre en critiquant les opérations bowling, hôtel Ibis  et restaurant Courte Paille, LFM, les ministres qui coupent les rubans….et rien pour Carroy… » Jean Claude Sandrier avait fait part de son indignation et incompréhension (lire Le Petit Berrichon de Janvier 2014). Il réfutait en bloc les accusations proférées par M. Dubois en indiquant que depuis des mois il y avait eu des propositions faites à M. Dubois sur des extensions possibles sur plusieurs sites qui auraient pu lui permettre de monter en puissance et conquérir ces marchés dont il dit être porteur et ne pas s’endetter en paiement de loyers. Reconnaissant par ailleurs que les bâtiments de 10000M2 ou plus sur le secteur de VIerzon ou du département ne courent pas les rues.  Des lettres (3) furent envoyées à M.Dubois restées sans réponse et transmises aux salariés lors de leur entrevue avec M. Sandrier et le maire de Vierzon M.Sansu en janvier. Deux représentants  du personnel furent reçus la semaine passée par ces deux élus afin de leur expliquer les démarches entreprises, les informer sur le devenir éventuel de l’entreprise et surtout, les assurer de leur soutien en banissant ce non sens de croire qu’un maire puisse s’opposer à un déménagement d’entreprise qui ne regarde que cette dernière. Les deux élus sont conscients de l’urgence de la situation et gardent espoir quant à une reprise ou une continuité de l’entreprise sachant que les dettes de cette dernière sont conséquentes et que dans le contexte actuel rien n’est simple. C’est ce qui devrait pousser tous les élus sans exception à œuvrer dans un sens commun de sauvegarde de l’outil industriel et dans ce domaine l’invective et le non sens à connotation politique sont des freins parfois irréversibles. Le bon sens est-il encore possible à Vierzon ? Ceci dans l’intérêt de la cinquantaine de salariés qui eux encore, risquent de payer les errements dont ils ne sont pas responsables.
Réactions Nicolas Sansu Député maire de Vierzon
Le député Maire de Vierzon nous a reçu afin de mettre les choses au clair sur les actions entreprises : « Nous sommes sur ce dossier depuis de longs mois. Nous savons que le marché sur lequel est inscrit Carroy-Reixit est porteur nationalement et internationalement. Il n’en demeure pas moins que la responsabilité d’un chef d’entreprise est de poursuivre l’activité alors qu’actuellement l’activité a cessé.. Nous sommes en recherche de solutions pour préserver l’outil de travail et surtout conserver un maximum d’emplois. Je rencontre Madame la préfète du Cher, j’ai saisi le Ministre du redressement productif, nous travaillons sur les aides possibles et bien entendu nous sommes en attente de la décision judiciaire du 27 mai quant à la poursuite de l’activité sous quelques formes que se soit (reprise, continuité, projet de Scop …)
J.F.