Les archives départementales du Cher présentent l’exposition sur le procès de Jacques-Cœur


Les archives départementales du Cher présentent en salle d’expositions temporaires du 1er juin au 3 septembre 2017, à Bourges, une exposition sur le procès de Jacques-Cœur. Ce procès est un épisode exceptionnel, un évènement historique dans la vie de notre personnage emblématique berrichon au destin hors norme qui a connu la fortune, la gloire, puis la calomnie, la trahison, l’emprisonnement. C’était l’époque où la France était empêtrée dans la guerre de Cent Ans, où le roi avait sans cesse besoin de plus d’argent, il fallait que Jacques-Cœur soit coupable, c’est dans ce contexte qu’eut lieu son procès qui dura deux ans, un scandaleux procès dans l’histoire de France. Jacques-Cœur s’échappera de la prison du château de Poitiers en octobre 1454 et rejoindra Rome pour se réfugier chez le pape Nicolas V qui avait une grande estime pour lui.

Jacques-Cœur est arrêté le 31 juillet 1451 sur ordre du roi de France Charles VII. D’abord accusé d’avoir empoisonné la maîtresse du roi, Agnès Sorel, on le poursuit avec des accusations rassemblées en toute hâte sous prétexte de concussions et de malversations.

Cette arrestation met fin à l’irrésistible ascension de ce Berruyer né en 1395. Marchand, puis maître de monnaie, il développe un immense réseau commercial, notamment avec l’Orient, avant de devenir à partir de 1440 argentier puis conseiller du roi. Devenu l’un des hommes les plus riches d’Europe, il place sa fortune au service de son souverain, qui devient, à l’instar de la plupart des seigneurs de la cour, son créancier.

Comme beaucoup d’officiers de finances, Jacques-Cœur tire avantage des variations de la monnaie pour s’enrichir. Créancier, il accorde des prêts à un taux anormalement élevé.

Une cabale ne tarde pas à se former contre lui et finit par provoquer sa chute. Jacques-Cœur doit répondre de délits qui sont étroitement liés à ses activités commerciales, à ses fonctions officielles et à l’autorité qu’il a acquise à la cour : spéculation, usure et trafic d’influence, fraude, malversations, abus d’autorité.

Au cours de son procès Jacques-Cœur doit également répondre de plusieurs crimes, il est entre autre soupçonné d’avoir empoisonné Agnès Sorel, la favorite du Roi Charles VII, mais les preuves réunies contre lui sont si minces que cette charge est abandonnée au cours de l’instruction : remède médical mal dosé ou poison, le mystère demeure.

Son long procès est sans doute l’épisode le mieux documenté de sa vie, notamment par le journal du procureur Dauvet, conservé aux archives nationales.

L’exposition aborde différents aspects de la vie de Jacques-Cœur, en présentant des documents d’archives originaux du XVe siècle mais aussi des scènes fidèlement reconstituées par Jean Pleyers, spécialiste de cette période. Jean Pleyers, né en 1943 à Verviers, en Belgique est auteur de bandes dessinées à qui la collectivité a commandé 7 dessins pour enrichir cette exposition.

Mythes et héritages de Jacques-Cœur à Bourges et en Berry sont également évoqués à travers les siècles, ils témoignent de la fascination que son parcours suscite jusqu’à nos jours dans notre imaginaire collectif.

Il est exposé un extraordinaire document avec un rouleau de parchemin de 15 mètres de long retraçant l’arrêt de condamnation de Jacques-Cœur et l’adjudication de ses biens en Roannais, vers 1456. Le parchemin s’ouvre sur une copie de l’acte de condamnation donné à Lusignan le 29 mai 1453 et se poursuit avec la description des biens possédés par Jacques-Cœur dans la région de Roanne, la date de leur vente, leur prix, l’identité de leur acquéreur Guillaume Gouffier, premier chambellan du roi. Ce rouleau de parchemin provient des archives départementales de la Loire et est en prêt pour cette exposition. Sur les 15 mètres du rouleau de parchemin seuls 3 mètres sont déroulés, difficile d’exposer sous vitrine 15 mètres de parchemin.

Cette exposition très bien composée et documentée nous permet de voyager dans le temps et de renouer avec la vie de cet illustre personnage.

Informations pratiques
Archives départementales et du patrimoine
Musée de la Résistance et de la Déportation du Cher
Rue Heurtaut de Lamerville
18000 Bourges

Horaires d’ouverture
Du lundi au vendredi : 8h30 à 12h30 et 13h30 à 17h30
Samedi et dimanche : 14h00 à 18h00
Entrée libre

Dominique Authier