Au chevet de la pisciculture en Brenne !


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Beaucoup moins pratiquée qu’avant, l’activité piscicole des étangs de Brenne nécessite un véritable rebond afin de préserver les équilibres naturels, c’est l’objectif de la filière pisciculture qui fait aujourd’hui le bilan d’une année d’exercice.

Le premier bilan de campagne de la pisciculture d’étang de la Brenne a réuni samedi 20 septembre à la salle des fêtes de Rosnay près d’une centaine d’acteurs de la filière piscicole (pisciculteurs, restaurateurs, propriétaires exploitants). Il était organisé par la Fédération Aquacole de la Région Centre (FAReC), Bio Centre et le Syndicat des Exploitants Piscicoles de la Brenne (SEPB).

L’objectif de cette rencontre était de « Dresser le bilan de la saison 2013-2014 pour chaque maillon de la filière, explique Françoise Aubrun, présidente de la FAReC et piscicultrice, à savoir : l’écloserie, la production, les marchés, la transformation et la restauration. Ceci afin de préparer la nouvelle saison de production et d’ajuster les productions aux débouchés ».

Dans la matinée, lors de tours de table, les participants ont été invités à expliciter la situation des marchés et de la production des poissons d’étang. Ils ont également découvert les premiers résultats des études de marché (local et bio) et les aides prévues dans le cadre du Contrat de Pays, signé l’an dernier avec la Région Centre, et grâce auquel la filière a obtenu une enveloppe de 207 000 euros de subventions dans le cadre de l’embauche d’un animateur.

Mangez le poisson sur la route de la Brenne !

Le paradoxe du marché de la transformation reste que 80% de la production piscicole en Brenne part ailleurs qu’en Brenne pour être consommée tandis que 15 tonnes de carpes sont importées par Fish Brenne pour la consommation locale (en général les carpes viennent de Tchécoslovaquie) et que c’est tout de même un comble d’acheter du filet de carpe en provenance d’un autre pays dans un magasin de Châteauroux ! C’est pourquoi Françoise Aubrun insiste tant sur le fait qu’il est urgent d’adapter la production aux besoins du marché « C’est toutefois assez difficile car la pisciculture est très dépendante de la météo et que ces dernières années n’ont pas été bonnes pour la production de nourrains ou de feuilles (petites carpes) ». Par ailleurs, les projets à venir de la filière pourraient être la création d’une « route de la Brenne » afin de mettre en synergie toutes les étapes gourmandes du secteur. Ce qui était fondamentalement l’une des missions principales du PNR depuis sa création il y a 25 ans…

Aujourd’hui, les tendances ont évolué et il semble possible de revaloriser cette activité piscicole par une éducation au goût, au cœur même des campagnes et chez les ruraux qui auraient souvent le reflexe absurde d’acheter 4 filets de cabillaud congelé en Atlantique plutôt que de profiter des ressources locales. Il est probable que l’offre n’est pas adaptée à la demande mais aussi qu’une réelle éducation au goût du poisson d’eau douce est à mettre en place car les Français, en général, pêchent en la matière…

Hélène Tubach