Berrichonne : ils se forcent à y croire encore


Châteauroux
Les supporters irréductibles de la Berri étaient fidèles au rendez-vous des portes ouvertes du club, cinq jours après la défaite contre Arles-Avignon . Ambiance.
Pour mal tomber, ça tombait mal. Organiser des portes ouvertes pour accueillir les supporters, quelques jours après la défaite à domicile contre la lanterne rouge du championnat, c’était donner un coup d’épée dans l’eau . Et pourtant les irréductibles étaient bien présents dès dix heures du mat’, autour de Stéphanie, la commerciale, chargée de la communication du club, et Georges Ganne , fidèle parmi les fidèles qui organise et participe aux déplacements de l’équipe première. La salariée, le bénévole suivis par dix sept amoureux de la Berri ont fait le tour des installations. Du salon des sponsors au bus , en passant par le local de sécurité, les loges, la tribune des VIP,  la salle de presse, les vestiaires, le couloir d’accès au terrain et le fameux terrain synthétique, tout a été présenté, commenté.
Manies et chaussettes coupées
Ils savaient tout sur le club , même s’ils n’avaient pas mis les pieds dans certains locaux. La date de mise en service du stade, 1962, face à l’AAJ Blois, la construction des nouvelles tribunes en 1997 pour la montée en ligue 1, séquence émotion, quelques uns étaient allés à Bruges pour le seul match de coupe d’Europe de la Berri, la plupart étaient des assidus des séances d’entrainement …
Emprunter le tunnel des joueurs sans faire sonner les crampons sur le ciment , ça gâche un peu l’ambiance , en revanche fouler le synthétique qu’il faut peigner régulièrement et arroser avant le match pour faire fuser le ballon ça méritait le déplacement. L’occasion justement d’évoquer le synthétique de Nancy, beaucoup plus ras et plus rapide. « Mais ça n’exlique pas tout (1)». Conclut Georges Ganne.
C’est Georges qui leur a raconté l’anecdote des chaussettes coupées. « Certains joueurs préfèrent porter leurs chaussettes personnelles et mettent par dessus la jambe de la chaussette officielle, mais elle doit être impeccablement raccordée à la chaussure pour l’inspection des délégués et des arbitres. Ce sont souvent eux les derniers à quitter le vestiaire en catastrophe.»
Ce qui les a le moins emballé ? Les loges « Je ne sais pas comment on peut suivre un match en mangeant, s’est étonnée Edith. Nous il faut qu’on soit dans l’ambiance , qu’on vive le match avec les joueurs.»
Et justement comment la vivent-ils cette saison de trop ? «Normalement on ne devrait plus croire au maintien, mais on ne peut pas se dire que c’est fini. Pourtant c’est vrai qu’ils sont tristes, les joueurs, les jeunes en particulier, à l’entrainement. Le recrutement paraissait intelligent, avec un ancien par ligne pour encadrer  les jeunes, mais la mayonnaise n’a pas pris. Ils sont pleins de bonne volonté, mais incapables de se révolter.»
Même la possible rétrogradation de Nîmes, pour une affaire de matchs truqués datant de la saison dernière, n’arrive pas à leur redonner espoir. «La sanctions n’est pas près d’être définitive. Et puis il faudra aller gagner à Tours . Et ça, c’est pas fait car ils vont nous attendre». Sébastien, le président du club des supporters ne lâche pas l’affaire. «Justement il faut qu’on y soit tous . Le déplacement est à 10€»
Un enjeu économique
Tout au long de cette présentation Stéphanie a rappelé l’enjeu économique que représente un club en ligue 2. « Notre budget est de l’ordre de 10M€ et nous avons calculé que nous redistribuons 6M€  en achats, déplacements  club  et pouvoir d’achat des salariés réinvesti localement. Sans compter que les trois références de l’Indre à l’extérieur de la région c’est La Berri, Michel Denisot et  Gérard Depardieu». C’est bien pourquoi les collectivités locales soutiennent le club.
Mon voisin est reparti rassuré après la visite des vestiaires et du bus. Le bus , les joueurs y passent cinq à six heures après le match et y font réchauffer au micro-ondes leurs pastabox « J’imaginais ça plus luxueux».La prochaine fois qu’un supporter en colère s’écriera « trop payés », ce ne sera pas lui.
Pierre Belsoeur
Nancy , c’est le traumatisme de la saison , la Berri s’y est faite étriller 6-0.