Blois : Le nom de l’agresseur présumé de Christina Brown et Isabelle Gasselin sur la place publique


L’an passé, l’affaire de mœurs avait fait grand bruit, ajoutant un pavé dans une mare de Conseil départemental déjà troublée. Chacun l’ignorait mais ce n’était que le début d’un long feuilleton pour établir la vérité.
En octobre 2020, dans un contexte fort spécial (des élections en vue et aussi un enregistrement dans lequel le président du Département de l’époque, Nicolas Perruchot, dans le viseur, estimait la population locale composée de “80% de cons”, etc.), Christina Brown et Isabelle Gasselin, précédemment respectivement conseillère et vice-présidente du Conseil départemental 41, ont déposé plainte, non pas à l’encontre de propos publiquement incorrects de leur “chef” de majorité, mais bien contre un collègue et conseiller départemental qui partageait la même assemblée avec elles à ce moment-là. Elles dénonçaient alors, osant enfin parler à la face du Loir-et-Cher, des gestes déplacés et agressions à caractère sexuel. Le patronyme mis en accusation a circulé assez rapidement dans la foulée dans le microcosme d’initiés, mais les bouches étaient restées publiquement cousues jusqu’ici. C’est seulement cet automne 2021 que l’information est jetée au grand jour, puisque la plainte d’hier n’a pas été classée : sur le banc, Jacques Marier, 73 ans, premier adjoint aux finances de la commune de Pruniers-en-Sologne, est officiellement mis en examen. Il avait battu la campagne en binôme avec Christina Brown aux élections départementales de 2015 sur le canton de Selles-sur-Cher, et pourtant, le vent a visiblement un instant viré mauvais. Nicolas Perruchot aurait été informé en interne de faits inconvenants il y a six ans, selon l’élue Christina Brown elle-même. En vain. Elle aura ensuite par conséquent déclaré par voie de presse « des comportements machistes, virulents même violents vis-à-vis des femmes de la part de certains conseillers sans aucune réaction de l’exécutif ». Si c’est vrai, ou si c’est faux, dans les deux sens, c’est tout aussi terrible et grave. Depuis, l’ex-président Perruchot est lui-même empêtré dans la tourmente de révélations licencieuses, mais ici financières. Depuis, les trois autres précités n’occupent plus de mandats au sein de ladite collectivité. C’est donc aujourd’hui à la justice qu’il revient une tâche peu aisée, celle d’effectuer toute la lumière sur cette histoire de supposés jeux de vilains, et de démêler les paroles des unes et des autres après toutes ces années, dans une ère inédite #Metoo, sur fond particulier de scandales très politisés au Département de Loir-et-Cher. L’accusé risque entre 5 et 10 ans de prison si les faits reprochés sont avérés.

É. Rencien