Blois : Les amis de l’Hôtel-Dieu partent en croisade


Les rounds de la campagne municipale étant terminés, l’association des Amis de l’Hôtel-Dieu de Blois repart au combat, pacifique et administrative, contre la Ville de Blois, la municipalité, et son maire Marc Gricourt, pour les faire revenir sur le projet d’aménagement immobilier qui se conclurait, selon l’association, par le massacre architectural, paysager et immobilier de l’ancienne abbaye Saint-Laumer, près de l’église Saint-Nicolas, dont la réfection va commencer sous peu, l’appel à dons ayant été lancé.
Au cours d’une réunion récente sous la présidence de Michel Géant, et en présence du conseiller municipal d’opposition Malik Benakcha, l’historique, de ce qui commence à devenir un feuilleton, a été évoqué en précisant que bon nombre de Blésois, tout d’abord, et d’autres se mobilisent de plus en plus, avec plus d’une centaine d’adhérents, sans compter l’appui des membres des associations Les Amis du château, Les Amis du Vieux Blois et d’AMARÉ ou Les Amis du musée d’art religieux et des églises, entité récemment créée. Il a été rappelé que Saint-Laumer s’incluait dans un périmètre ancien à protéger, avec l’église Saint-Nicolas précitée, mais aussi tous les immeubles anciens et les commerces y installés dans le quartier des Arts. «Il convient de respecter l’histoire locale et ne pas l’oublier au profit d’une opération immobilière traumatisante quant à la conservation du bâti plus qu’ancien». En conservant le tout, sans y toucher, extérieurement, ainsi que les environs, il pourrait y être aménagé un musée de l’horlogerie, de la tapisserie ou d’une autre industrie qui a fait les beaux jours de Blois dans le passé. Sans négliger la possibilité d’y abriter les archives de l’Assistance publique qui doivent quitter les Hôpitaux de Paris et qui n’ont aucun lieu de destination à ce jour. Un musée de la Renaissance en Val de Loire a été évoqué aussi. «C’est un bien immobilier de grande valeur qu’il nous faut transmettre aux générations futures avec son histoire, son jus, dans un paysage à deux pas de la Loire, site historique classé qui appartient aux Blésois, certes, mais aussi à toute l’Humanité».

Lutte apolitique
Insistant sur le fait que cette lutte envers la municipalité blésoise se veut apolitique, chacun des intervenants souhaite que la législation et la règlementation en matière de bâtiments historiques soient respectées, quitte à lancer un référendum local, les Blésois étant pour l’instant selon eux trompés par ce qui circule sur le site municipal. Les députés et sénateurs vont être saisis du dossier de sauvegarde ainsi que le président du Conseil départemental et les élus du bassin ligérien. Il est souhaité, également, une exposition de l’histoire de l’abbaye Saint-Laumer afin que les Blésois soient parfaitement au courant de ce passé historique riche et fort sur lequel la DRAC s’est penché.
Bien que demandés, les rendez-vous avec le maire de Blois n’ont pas trouvé place dans l’agenda très chargé de Marc Gricourt «malgré le temps qui presse et l’urgence de la situation…». Plus il y aura d’adhésions et de prises de conscience, plus l’action de «contestation pacifique» portera. Plus que jamais, les amis de l’Hôtel-Dieu se sentent mobilisés et vont, sûrement, profiter de la campagne des futures élections départementales (ex-cantonales) pour faire entendre leurs voix avant de les porter dans les urnes. De toute façon, quelle que soit la conclusion, il y a urgence car certaines réparations de sauvegarde et de consolidation s’imposent, assez rapidement…La bataille de l’Hôtel-Dieu ne fait que commencer pendant que la Loire, de moins en moins paisible, elle aussi, roule ses flots au pied de Saint-Laumer et de Saint-Nicolas… comme elle le fait depuis des siècles, sans se soucier des querelles qui naissent sur ses rives.
Jules Zérizer
Association des Amis de l’Hôtel-Dieu, 9, rue du 18 juin ou 14, rue des frères Amar à Blois (06 85 42 10 25).