Blois Politique : les chiffres parlent d’eux-mêmes ?


Au fil de la campagne des municipales 2020, force de constater que les nombres importent à bon nombre de candidats, qu’il s’agisse de réunion publique, de lancement de permanence, d’assise de stratégie, ou même de bilan. 1+1 = 2. C’est un peu la leçon à laquelle s’est livrée le maire sortant Marc Gricourt lors du conseil municipal du lundi 25 novembre.
Contrairement aux camps s’agitant en face, Marc Gricourt possède cette subtilité mesurée de ne jamais citer de noms dans ses piques aux adversaires. Mais l’information vise toujours sa cible. « Dans un contexte pré-électoral où chacun y va de ses propositions emphatiques, voire ses élucubrations sans connaissance et de la capacité financière de notre ville, je privilégie le réalisme. Un candidat propose de doubler les effectifs de la police municipale. Un autre candidat propose d’installer des caméras supplémentaires de vidéo-protection, ce qui pèse 2,5 M€ d’investissement ! Voici deux exemples concrets où les candidats doivent preuve de prudence concernant ce qu’est un budget de collectivité ! Aux belles paroles, aux propositions de chambre dans l’ignorance du cadre réglementaire et législatif, je tiens en effet le cap d’une action adaptée, efficiente, équilibrée où l’argent public est utilisé à bon escient et où le service public est rendu avec équité.» Alors, le nombre (*) fait la loi ? « L’ambition est d’investir par an 13,8 M€ entre 2020 et 2024, » indique le maire adjoint Yann Bourseguin, au moment du débat d’orientations budgétaires, le dernier de ce mandat municipal avant l’élection de mars. Parmi les investissements prioritaires envisagés, la poursuite de l’opération Action Coeur de Ville, via l’aménagement des bords de Loire, de la promenade Mendès-France au square Valin de la Vaissière ; la poursuite du projet de rénovation urbaine d’intérêt régional avec court terme la construction d’un groupe scolaire et la réhabilitation du gymnase Moussa Traoré; le doublement de l’enveloppe dédiée au budget participatif pour rendre toujours plus acteurs les habitants à l’amélioration du cadre de vie de leur ville ; ou encore le renforcement des enveloppes dédiés à la transition écologiques pour lutter contre les îlots de chaleur sur l’espace public. Et pour celles et ceux critiquant déjà cette dernière mesure « verte », Marc Gricourt martèle, notamment pour répondre à l’interrogation sur l’avenir d’une ville moyenne comme Blois soulevée par Michel Chassier, côté Rassemblement National. « La vitalité de Blois passe évidemment par l’économie aussi, c’est une priorité. » Et, les chiffres font-ils les bons amis ? La réponse est quasiment affirmative, à en écouter les propos dithyrambiques lundi 25 novembre à Blois de Jacques Chauvin, dans l’opposition, à droite. «C’est un débat sans débat. La ville est bon élève avec des performances de gestion à saluer. La ville a respecté ses engagements. » Il aura précisé, en affublant au passage de « catalogues de la Redoute » les programmes de candidats aux municipales. «Moi, je ne suis pas candidat.» Chacun sera rassuré … Ou pas. Enfin, le chiffre crée la force ? Assuré, enorgueilli par l’expérience de deux mandats, Marc Gricourt aura en tout cas donné la leçon comme un bon père de famille à ses enfants. Mais gare aux erreurs d’éducation qui peuvent parfois transformer les chérubins en tyrans.

Émilie Rencien

(*) « Le nombre fait la loi, mais le bien n’a rien à faire avec le chiffre », Henri Frédéric Amiel.