Blois : Quand la politique s’attable !


Il paraît que l’appétit vient en mangeant. Ceci explique peut-être le choix opéré en Loir-et-Cher du Modem et des Républicains (LR) de convier le débat autour d’une table, peu importe qu’elle fut ronde ou carrée, à Blois en soirée.
Le rendez-vous était fixé au Bistrot du Quai pour le Modem 41 en afterwork dès 19h30 le 26 octobre. Étienne Panchout et Mathilde Desjonquères (conseillers municipaux et communautaires d’opposition de Blois, groupe “Libres et Blésois”) ont animé l’évènement et avaient invité en grands témoins les conseillers départementaux du Blaisois, Marie-Hélène Millet et Stéphane Baudu, ainsi que l’ex candidat aux élections départementales de juin 2021 sur le canton de Saint-Aignan-sur-Cher, Jean-Baptiste Baudat. Ils et elles, réunis, ont ainsi pu discuter démocratie et utilité de voter (“à quoi ça sert?”). Un premier test réussi selon les intéressé(e)s
avec une trentaine de participants au compteur et comptoir (de Vendôme, Blois, du Val de Cher Controis… De 15 à 80 ans : lycéennes, citoyens, chefs d’entreprises, élus, etc.). Le prochain afterwork devrait se tenir lors du premier trimestre 2022 sur une thématique santé. Le lendemain, autre ambiance : un autre point de rencontre était donné au premier étage du Bistrot de Léonard par le conseiller municipal et communautaire d’opposition de Blois, Malik Benakcha (LR, groupe Osons l’avenir, avec Anne-Sophie Ranguin et Michel Pillefer) continuant son cycle de conférences débuté l’automne passé en le faisant évoluer. Le 27 octobre dès 19h, ce dernier avait opté pour une version drinks-dîner sur un thème propre à sa sensibilité politisée, à savoir la sécurité, et plus particulièrement, l’armement de la police municipale (“pour ou contre?”), en présence d’une quarantaine de personnes et tous les âges. “J’avais proposé en 2016 d’ouvrir la discussion, et le débat ne débute qu’en 2021. Sur ce dossier, il n’y a pas une vérité, il n’y a pas non plus de certitudes. Le principe était d’écouter et de partager des convictions, sans sujet tabou, et ce fut moins consensuel qu’on aurait pu l’imaginer,” a commenté Malik Benakcha. “Nous allons mettre en place une fois par mois ce type d’apéro qui n’est pas un outil pour faire campagne mais bien pour rendre possible le dialogue entre nos amis et aussi d’élargir à d’autres profils, pour une parole libre et libérée. Venir n’engage personne ! Le prochain aura lieu le 24 novembre sur cette interrogation : l’écologie est-elle de gauche?” Cela promet en effet !

Deux bistrots, deux styles, et surtout des consommations
En aparté, la coïncidence de dates et de lieux est plutôt rigolote : deux invitations, deux styles, deux partis différents et deux bistrots, à deux jours d’intervalle et à quelques encablures de trottoirs avec vue sur le pont Jacques-Gabriel, avec des similitudes de discours, excepté les sujets retenus. Également marrant lorsque chacun se rappelle que la deuxième permanence de Malik Benakcha pour le scrutin municipal de 2020 se tenait dans les murs de l’actuel bistrot du Quai où le Modem 41 avait installé ses quartiers de dialogue le 26 octobre 2021 ! Après les visio, une mode de travail politisé décontracté semble en tout cas bien lancée sur les bords de Loire, en mode apéro ! Mathilde Desjonquères a précisé : “notre afterwork, le premier d’une longue série, est plus large que la ville et nos fonctions municipales. Nous avons organisé cet échange de fond en tant que porte-paroles du Modem 41. Notre idée est de permettre aux élus et non élus de se parler sans filtre, d’être dans un élargissement du “public”. Ceci peut sembler bisounours ou utopique, mais le propre de l’engagement en politique est d’écouter les gens pour comprendre et agir.” Jean-Baptiste Baudat, qui a rejoint En Marche! depuis 2017, ajoute : «Quand, ici dans le Loir-et-Cher, d’aucuns attaquent la presse, s’empêtrent dans des scandales financiers ou enchaînent les sorties populistes, il est rassérénant de parler de revitalisation de la démocratie, de mobilisation des jeunes, de sensibilisation au vote ! Il faut redorer le blason de l’élu à grand coup de transparence et de probité ! Les 66% d’abstention aux dernières élections départementales et régionales ne viennent pas de nulle part. » Au-delà de toutes ces considérations, force est de constater que la démocratie participative a du bon, pour les restaurateurs qui ont pu accueillir deux soirées rondement menées et autant de consommations chiffrées générées.
Émilie Rencien