Blois / Municipales 2020 : Malik Benakcha, monsieur 100%


Des idées dévoilées à Monsabré. Le théâtre privé de la rue Bertheau a été l’écrin, samedi 5 octobre, d’un banquet républicain estampillé LR. Il y avait un barbecue, du pâté et surtout, des sujets … de campagne.

Bleu-blanc-rouge, et populaire. C’est ainsi que se présentait le déjeuner des Républicains du 5 octobre, entre gouttes de pluie et éclaircies, qui aura, selon l’organisateur politique, abrité 150 personnes au théâtre Monsabré. Banquet pluvieux, résultats électoraux heureux ? En attendant les 15 et 22 mars 2020, ce fut un ersatz de Fête de la violette solognote, déménagée sur Blois, avec des visages connus dans l’assistance : le député Guillaume Peltier et le président du département, Nicolas Perruchot, sans oublier Christina Brown et Raphaël Hougnon, respectivement candidats à Selles-sur-Cher et Romorantin. Joël Rutard (qui avait déjà porté une liste à Cellettes en 2014) et William Le Pelleter (dans l’opposition à Saint-Gervais-la-Forêt) auront complété cette liste champêtre politisée. « Un vrai rassemblement pour l’alternance, une union durable,» a commenté Malik Benakcha, tête de liste LR baptisée « un maire à 100% pour Blois » (*), en ciblant de suite le sujet Agglopolys. Pas encore maire de la ville mais déjà dans la stratégie du coup d’après ? «Je suis blésois de naissance, j’ai installé mon entreprise en centre-ville. Blois pour moi, c’est un tout qui ne mérite aucune exclusion, il n’y a pas les bons et les mauvais quartiers,» argumente le chef d’entreprise de 30 ans. «Il n’y a pas non plus que Blois qui compte. Alors, je veux créer l’agglo de demain. La logique à suivre doit être celle de la métropolisation, en développant les première et deuxième couronnes. Ma volonté, si nous sommes élus, sera de politiser l’agglomération et de cesser des réunions de gens dans l’entre-soi. J’assume ma vision différente de (l’actuel président) Christophe Degruelle.» Ce dernier en prend à nouveau pour son grade, indirectement, quand Malik Benakcha justifie le lieu de rendez-vous de ce samedi-là, le théâtre Monsabré, qu’il décrit comme site de «culture populaire, tolérante, ouverte, non élitiste, pour l’ensemble des Blésois, loin de cette gauche caviar et d’une culture pour une minorité de copains. Moi, j’assume d’être droite, je ne renie pas mes soutiens et mon engagement politique au centre. Mais mon parti, c’est Blois.»

Un duel ?
Aussi, Malik Benakcha ne possède pas uniquement le dossier Hôtel-Dieu dans ses cartons de campagne. L’intéressé déflore pêle-mêle une poignée de sa ligne idéologique directrice que l’on ne connaissait jusqu’ici que via ce slogan, pour rappel : « une ville 100% verte, 100% en ordre, 100% au travail,100% juste ». Le candidat, bon orateur, propose côté sécurité l’installation de caméras “à hauteur” et des travaux d’intérêt général “comme peine plancher dès la première incivilité”; la mise en place du tri sélectif domestique ou encore l’implantation d’une halle maraîchère en continuité du marché. Même, il se présente d’emblée comme « le candidat écologiste de Blois. » Il n’est pourtant pas le seul postulant au trône municipal qui brandit à l’envi la bannière verte. La prise de conscience massive est appréciable mais entre les paroles et les actes, entre ceux qui palabrent et ceux qui agissent, il peut y avoir un fossé et là se situera la différence, ou pas. Car le précité, de droite de surcroît, est justement, pourtant, également, favorable à une deuxième sortie à l’A10… «L’écologie n’est pas un combat partisan, » rétorque-t-il. «On ne peut juste plus attendre pour une politique ambitieuse de développement économique tournée vers la création d’emplois et de richesses. Dans ce duel, je suis le seul à porter une vision entrepreneuriale”. Il martèle sa position en criant haut et fort son caractère de « maire VRP, avec une volonté d’entrepreneur. » Bien. Mais on ne sait plus à force à qui appartient la formule «Vendeur, Représentant, Placier » déjà entendue chez Étienne Panchout (Modem, à Blois), ou encore chez Didier Guénin (PS, à Romorantin). Peu importe, car « pas de jeu d’étiquettes et nous, on ne parle pas des autres, on agit,» dixit Guillaume Peltier, fier de son poulain qu’il présente en ces termes : « Malik, le vrai challenger à Blois pour un duel avec Marc Gricourt (…)», ajoutant. « Il va créer à son tour la surprise après Nicolas Perruchot il y a 20 ans.» L’Histoire souvent ânonne; ce sont toutefois les urnes qui l’année prochaine, confirmeront, ou pas, si les cieux sont 100% avec eux, en fonction des pour cent de votes. Sur ces considérations de prise de température, un rayon de soleil aura chassé les nuages gonflés d’humidité, concluant dans une chaude lumière la réunion politiquement républicaine du samedi 5 octobre. Malgré les chips et le pain à la saucisse de barbecue qu’on aura tentés de nous mettre dans l’assiette ce midi-là, nous resterons un peu sur notre faim, alors il ne reste plus qu’à patienter jusqu’à la prochaine éclaircie qui dévoilera sans doute de manière davantage développée les idées de Malik Benakcha.
Émilie Rencien
(*) Vidéo du discours du 5 octobre in extenso, sur la page Facebook Malik Benakcha.

 

Campagne politique criblée
Dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 octobre, la façade de la permanence de Malik Benakcha a été visée par une série de tirs; une quarantaine d’impacts de balles au total. Et personne n’a rien entendu ? En phase ou pas avec les idées, l’incident est plus que choquant. “ll s’agit là d’une atteinte inacceptable à la vie démocratique. Plus que jamais, je continuerai à défendre les valeurs d’ordre et d’autorité car la sécurité est la première des libertés. Les voyous doivent être mis hors d’état de nuire et durement sanctionnés,” a réagi le candidat. “En lien avec Guillaume Peltier, notre président de fédération et député de Loir-et-Cher, nous poursuivrons notre campagne au service des Blésois pour une ville en ordre. Nous avons fait du rétablissement de la sécurité à Blois notre première priorité : ces agissement inadmissibles renforcent notre détermination.” Marc Gricourt, le maire PS de Blois, a condamné fermement « les actes de dégradation » commis sur la permanence du parti Les Républicains et local de campagne de son candidat pour les municipales. « Comme à d’autres occasions, les attaques contre les formations politiques qui concourent à la vie démocratique de notre pays et de notre ville sont inacceptables, »a exprimé l’édile.
É.R.