Ça s’est passé en mai : La presse dans les nuages


I believe, I can fly… Nous avons volé à l’occasion du traditionnel trophée François Ier, créé par le journaliste passionné Jean Becker, qui s’est tenu cette année du 21 au 28 mai en Sologne et en Vallée du Cher. Petit aperçu en mots et en images, vus du ciel.

Se sentir sans attache tel un oiseau, cela se mérite et il faut se lever tôt. Un lundi matin à 6 heures, ça pique un peu les yeux mais une invitation à une balade en montgolfière ne se refuse pas. Surtout quand on sait que pour les communs des mortels, le vol coûte généralement 200 € par personne. Une petite discussion avec un aéronaute permet toutefois de relativiser le prix demandé : 45.000 € pour un ballon neuf, 1.200 € d’assurance annuelle, 40 € de gaz propane pour un vol, sans compter contrôles, remorque de transport, etc. Passées ces considérations pécuniaires, est venu le temps de déployer nos ailes. Premier vol lundi 22 mai avec Alain Jobez du Gers aux commandes du brûleur de la nacelle numéro 14, épaulé au sol par la Rochelaise Michèle Bennavail (avec deux « l » quand elle vole, nous précisera-t-elle) derrière le volant du 4X4 qui transporte le matériel. Embarquement donc, dans un ballon « presse » car un confrère du quotidien la Nouvelle République fait partie du même bateau aérien. Vers 7 heures, l’engin volant décolle pour un voyage les cheveux dans le vent, non pas au-dessus d’un nid de coucous mais des châteaux de Selles-sur-Cher puis de Chémery. Le spectacle est au rendez-vous, nous rappelant notre toute première fois, celle où nous avions volés en 2014 à Beauval avec Alain Cruetanschii, un aéronaute monégasque. Souvenance et parenthèse refermée ; l’horizon s’étend devant nous au loin, révélant de jolis paysages forestiers et des routes aux véhicules ressemblant à des jouets, tandis qu’en contrebas, un faisan s’enfuit effrayé au milieu d’un champ. Là-haut, tout est calme et apaisé, bien loin du tumulte bruyant terrestre.  Il faut pourtant songer à descendre de notre nuage un jour ou l’autre. Après une heure de vol et quelques minutes, nous atterrissons dans un champ de foin. Genoux pliés, ne pas descendre avant que le signal soit donné. Les consignes sont claires. L’atterrissage secoue un peu, rien de bien méchant toutefois. Ensuite, après toute une préparation et cette promenade dans les airs qui semble fugace, le temps est venu de tout ranger. Et la compétition dans  tout ça ? Oui, parce que pur rappel, il s’agit d’un trophée, baptisé François Ier, organisé en plusieurs épreuves qui consistent à chaque fois à jeter par-dessus bord un petit sac de sable au plus près d’une croix jaune dessinée sur le sol par un ballon dit Renard ». Alain Jobez, trop éloigné, n’aura pas tenté sa chance ce matin-là, préférant comme la plupart de la vingtaine d’aéronautes participants profiter de la beauté des paysages, sans stress ni pression.

Libre comme l’air

L’histoire ne saurait s‘arrêter en si bon vol et comme quand on aime, on ne compte pas, deuxième sortie vendredi 26 mai au château de Valençay cette fois. Numéro 1, ville de Châtellerault et une femme à la barre, Rose-Anne Achard. Le périple fut plus court, moins de 30 minutes, du fait d’une météo venteuse et d’une végétation très touffue, en compagnie d’Anthony Tixier, photographe animalier, auteur de plusieurs ouvrages sur la Brenne. Les sensations sont encore et toujours là, et nous laissons notre esprit, libre comme l’air, vagabonder… Rapidement rappelé à la réalité retrouvée grâce à un petit verre de Marigny-Neuf Sauvignon bio généreusement offert par de sympathiques aéronautes qui savent garder les pieds sur terre.

Émilie Rencien