La centrale nucléaire de Saint-Laurent mise sur le carburant solaire



L’objectif de réduction de la part du nucléaire à 50 % d’ici 2025 apparaît tacitement formulé dans la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de la France. Alors, quel sera le devenir des centrales et de surcroît, celle du Loir-et-Cher ? La piste de nouvelles sources d’énergie se trouverait à côté des réacteurs, en guise de contre-attaque.
« Les centrales nucléaires sont de nos jours sûres. » A Saint-Laurent, le directeur Jean-Claude Cervantès ne tergiverse pas. Pas de doutes à énoncer selon lui, un ton rassurant attesté par un dossier de presse qui dresse de façon dithyrambique le bilan 2017 de la centrale blaisoise. Les constats positifs se succèdent : sécurité, sûreté, radioprotection, rejets et impacts sur l’environnement maitrisés… Tous les voyants sont au vert, ou presque. « La sécurité est garantie autant pour le personnel que la population, » confirme le directeur. « Nous exploitons de la façon la plus sûre possible les réacteurs. » Donc, a priori, pas de poisson à trois queues ni de feu d’artifice explosif indésirable. Plus sérieusement, quant à la menace terroriste, « le site est bien sécurisé, les équipes sont entraînées, » affirme encore l’intéressé. Parmi ces équipes, 777 salariés EDF, plutôt jeunes (la moyenne d’âge est de 38 ans) et souvent recrutés localement, plutôt adeptes des nouvelles technologies (création d’un espace E-nov par exemple, doté d’écrans interactifs et tactiles, entre autres équipements dans l’ère du temps, et compte Twitter @EDFSaintLaurent). Dans ces rangs salariés, rappelons-le, l’athlète handisport Marie-Amélie le Fur, notamment chargée de développer les relations entre la centrale de Saint-Laurent et l’Education nationale pour faire connaître les 70 métiers dudit site nucléaire. Le vrai danger ne se cacherait-il pas du côté d’une disparition programmée, dans les cartons du Gouvernement, alors ? « Etre capable de produire des nucléaire est un enjeu pour nous. Les centrales, de nos jours, sont sûres,  et nous souhaitons faire en sorte que la centrale de Saint-Laurent fonctionne le plus longtemps possible,» répond et répète Jean-Claude Cervantès. «Nous réalisons de plus de nombreux investissements complémentaires, sans compter que nous travaillons sur un grand plan solaire, avec le déploiement de panneaux photovoltaïques, et aussi des projets éoliens d’ici 2030 sur toutes les régions. Les projets prennent des années mais nous devons aller vite car les machines, valables ce jour, seront rapidement dépassées demain. A Saint-Laurent, nous allons ainsi placer des ombrières pour produire de l’électricité sur des surfaces disponibles; chez nous, elles seront implantées sur l’ensemble de nos parkings et nous espérons débuter cette installation en 2019. »

Des visiteurs connus
Avant d’achever ces lignes, une question nous taraude : peut-on enfin savoir ce qu’était exactement venue faire Marine le Pen en catimini à la centrale en janvier 2017 ? « Elle avait choisi Saint-Laurent plutôt qu’ailleurs car c’est proche de Paris, » informe et relate le directeur. « Ensuite, en amont du scrutin des élections présidentielles, elle voulait être informée sur le milieu nucléaire, apprendre et savoir. C’était en effet confidentiel pour des raisons de sécurité évidentes. Je lui ai présenté la centrale, expliqué le fonctionnement; c’était pédagogique sans note politique. Je reçois de toute façon dans nos murs souvent des personnalités et de grands dirigeants.» Avant elle, Nicolas Sarkozy, encore Président de la République, avait en effet lui aussi visité Saint-Laurent pendant que la presse voyait ses petites affaires contrôlées par la truffe d’un chien, et c’est véridique, prénommé Cayenne. Tout cela en mars 2012 avant les premiers et second tours du printemps de cette année-là qui l’évinceront finalement du fauteuil élyséen, un déplacement qui ne porte donc visiblement pas chance, aux hommes et femmes politiques en tout cas…
Emilie Rencien